OL - Nice : les notes du match
Malgré trois absents de marque, c’est un OL en supériorité numérique pendant plus de 40 minutes qui s’est incliné à Gerland face à des valeureux niçois (1-2) et laisse filer sa première place au profit du Paris Saint-Germain.
Dépossédé de sa place de leader par le Paris Saint-Germain après la victoire francilienne 3-1 contre Lorient vendredi soir, l’Olympique Lyonnais (2e) accueillait l’OGC Nice (15e) samedi pour le compte de la 30e journée de Ligue 1. C’est sous une pluie fine et sur une pelouse impeccable mais rendue très rapide par les conditions météorologiques que les débats débutaient. La possession de balle était d’emblée l’apanage des Gones mais les occasions franches tardaient à se présenter. Seul un coup-franc cadré (6e) puis un ballon glissé entre les lignes (13e) de Gourcuff venaient apporter le danger dans un premier temps.
Nice se montrait plus timide et procédait en contre mais parvenait pourtant à trouver deux positions de tir intéressantes, permettant à Eduardo (14e) puis à Pléa (21e) d’aller chercher les gants de Lopes. Entretemps Dabo d’un centre dévissé manquait d’aller chercher la lucarne d’un Pouplin vigilant (20e). Ce sont pourtant les Niçois qui ouvraient la marque, Carlos Eduardo profitant d’un second ballon sur corner pour claquer un retourné acrobatique de toute beauté (0-1, 22e). Coup de froid sur Gerland. Après un trou d’air, l’OL se remettait en selle avec un corner dangereux signé Gourcuff (33e) et une grosse frappe de Ferri (34e).
Une seconde période folle
Après la pause, les Gones reprenaient avec des intentions et Njie servait rapidement Gourcuff après un bon déboulé côté droit pour une enroulée hors cadre (47e). Et c’est là-dessus que l’ancien Bordelais, visiblement touché derrière la cuisse, rejoignait soudainement les vestiaires sans autre forme de procès. Lyon restait trois minutes à 10 sous le coup de la surprise avant que Yattara n’entre en jeu (50e). Pourtant c’est Nice qui allait terminer la rencontre en infériorité numérique : Palun provoquait un penalty sur Fekir, écopait d’un second carton jaune et était expulsé, avant que Gonalons ne transforme la sentence (1-1, 54e).
Mais y compris à un de plus, l’OL ne parvenait pas à trouver à nouveau la faille. Et si les Gones se sont nettement plus approchés de la surface de Pouplin en seconde période, allant jusqu’à monopoliser le ballon dans les toutes dernières minutes, Lyon s’est plus procuré de demi-occasions que réelles possibilités de recoller. Et ce qui devait arriver arriva. Koné concédait un penalty des plus évitables, et laissait tout loisir à Eysseric de permettre à Nice de repasser devant au tableau d’affichage (1-2, 86e). Et malgré les 6 minutes de temps additionnel, rien n’y ferait : les Lyonnais s’inclinent et laissent Paris prendre les rênes de la Ligue 1 pour la première fois de la saison.
L’homme du match : Simon Pouplin (8) : l’habituel remplaçant de Mouez Hassen a été impeccable tout au long du match. Vigilant sur un coup-franc vicieux de Gourcuff (6e), puis devant Fekir (13e), il s’est envolé parfaitement pour sortir une frappe enroulée de Dabo (20e). Ferri (34e), Njie (53e), Jallet (92e, 96e), se sont cassés les dents face à lui. Il part du bon côté sur le pénalty de Gonalons (56e).
OL :
Lopes (4) : un match ingrat pour le gardien de but lyonnais. Après avoir repoussé les frappes de Carlos Eduardo (14e) puis de Pléa (21e), il était abandonné par sa défense lors de l’ouverture du score spectaculaire du Brésilien (22e). Impuissant sur le penalty transformé par Eysseric en toute fin de match (86e).
Jallet (5,5) : on pourra lui reconnaître une omniprésence dans son couloir et un gros abatage défensif, ce qui représente le cœur de son travail. Mais la plupart de ses centres n’ont pas trouvé preneur, tandis que les frappes qu’il a tentées n’ont jamais attrapé le cadre alors que l’OL en aurait bien eu besoin.
Rose (6) : que sa déception être grande ! Pas loin d’être irréprochable, il a neutralisé bon nombre de contres niçois (43e, 45e+1), était le seul à se soucier de Carlos Eduardo sur son ciseau (22e) et a soigné sa relance (79e). Impuissant sur le penalty concédé par Koné en fin de match (86e).
Koné (2,5) : il a perdu bon nombre de ses duels, est impliqué sur les deux buts niçois, tout particulièrement sur le deuxième puisqu’il concède le penalty et s’est jeté à l’abordage maladroitement en fin de match. Un match à oublier au plus vite.
Dabo (4,5) : un match moyen seulement traversé par un centre complètement raté, ou un éclair de génie, c’est au choix, qui manquait d’attraper la lucarne niçoise en première période (20e). Remplacé par Malbranque (73e) pour permettre à l’OL d’aller chercher la victoire dans les dernières minutes, en vain.
Gonalons (5,5) : il a autant fait de fautes qu’il a pris de coups. Ce qui impacte d’autant sa note. Alors que le milieu de l’équipe de France est ravagé, et que Didier Deschamps l’a appelé pour les matches amicaux face au Brésil et au Danemark, il n’a pas suffisamment haussé son niveau de jeu, sans passer à côté des débats. A pris ses responsabilités sur l’égalisation en choisissant de botter lui-même le penalty (57e).
Ferri (4) : élément indispensable du milieu de terrain lyonnais, chacune de ses baisses de régime se fait cruellement ressentir. Quelconque tout au long du match, il n’a pas raté grand chose d’un point de vue technique mais n’a pas su accélérer le jeu et insuffler la folie qu’il peut parfois apporter au milieu. Une bonne frappe au demeurant (34e).
Tolisso (4,5) : omniprésent pour faire la liaison attaque défense, il s’est montré très précieux lors des temps forts lyonnais pour permettre au ballon de revenir inlassablement aux abords de la surface niçoise, et pour renverser le jeu. Plus emprunté défensivement, il a souffert des même maux que le reste de l’équipe.
Gourcuff (4) : une très bonne première mi-temps lors de laquelle il a mis le feu à l’arrière-garde niçoise, obtenant des coup-francs qu’il bottait (6e), frappant (40e, 47e), tirant des corners intéressants (33e) et distillant de bons ballons à ses partenaires (13e). En seconde période, il disputait deux minutes avant de rentrer directement aux vestiaires en se tenant la cuisse, et sans attendre le changement. Remplacé par Yattara (50e) qui ne parvenait pas à faire la différence, pas servi dans les meilleures dispositions, il faut le dire.
Fekir (5,5) : comme à chaque fois qu’Alexandre Lacazette n’est pas là, on l’a senti en manque de repères et souvent esseulé, avant de devoir repasser numéro 10 après la sortie de Gourcuff (47e). Obtenait un penalty pour une faute de Palun, que Gonalons transformait pour égaliser (57e). A disparu lors de la fin du match.
Njie (4) : si sa vitesse fait des merveilles au moment de faire la différence à la course (5e, 47e), sa lucidité et sa technique dans l’instant d’après ont souvent fait défaut. En ont résulté des débordements intéressants mais aussi des pertes de balles franchement évitables. Remplacé par Cornet (63e) qui tergiversait trop dans la surface en position de frappe (71e) et que l’on reverrait guère jusqu’au coup de sifflet final.
Nice :
Pouplin (8) : voir ci-dessus.
Palun (2) : à l’image de la défense niçoise, il a eu beaucoup de mal en début de match. En retard sur sa première intervention, il a écopé d’un jaune logique (5e). Bien aidée par le manque de mobilité adverse, la suite de son match a été plus calme, jusqu’à ce qu’il déséquilibre Fekir dans la surface en position de dernier défenseur. Un deuxième avertissement synonyme d’expulsion (54e) et de pénalty.
Genevois (6,5) : le robuste défenseur a rendu une bonne copie. En difficulté face à la vivacité et aux déplacements des attaquants lyonnais, il a su faire le dos rond. Impérial sur tous les ballons aériens, Genevois a rassuré ses coéquipiers. Replacé arrière-droit suite à l’expulsion de Palun, il s’est sacrifié sur une dernière tentative lyonnaise (92e). Combatif.
Bodmer (7) : il a réalisé un match plein à Gerland ce soir. Bien moins rapide que Nabil Fekir, l’ancien Parisien n’a quasiment jamais été pris à défaut par le néo-international. Toujours bien placé, il s’est servi de son expérience pour prendre le dessus sur le franco-algérien. Habile techniquement, il est parvenu a ressortir proprement quelques ballons chauds.
Amavi (6,5) : le jeune latéral a démarré timidement. Il ne s’est pas montré à son avantage face à la vivacité de Fekir. C’est justement lorsque ce dernier à échanger de zone avec Njie qu’il s’est repris, se permettant même quelques montées intéressantes. Après l’expulsion de Palun, il s’est contenté de défendre, plutôt bien d’ailleurs.
Digard (5,5) : le capitaine niçois a tenu un rôle essentiel dans l’entrejeu. Débordé en début de match par l’activité lyonnaise, il a comblé les espaces laissés par ses coéquipiers. Il aurait sans doute dû être sanctionné d’un pénalty suite à une faute sur Fekir (34e). Blessé, il a cédé sa place à Gomis (63e) qui a apporté son physique et son jeu de tête quand tous les Lyonnais se jetaient en attaque.
Mendy (6) : match contrasté pour le milieu de terrain. Dans un premier temps, il n’a pas apporté l’impact espéré. Il perd son premier ballon puis essuie les assauts adverses. Suite à l’expulsion de Palun, il s’est alors démultiplié, dépassant largement sa fonction en offrant bon nombre de solutions offensives. Défensivement, son activité s’est révélée précieuse alors que son équipe subissait en fin de match.
Bauthéac (4) : probablement le meilleur joueur de l’OGCN depuis le début de saison, l’ancien Dijonnais a été très discret. Il n’est jamais parvenu à déborder Dabo. Imprécis dans ses transmissions, il a connu un déchet technique inhabituel, comme en témoigne ce ballon rendu bêtement au Lyonnais (44e). Remplacé par le jeune Koziello (80e) qui a pris un jaune rapidement (83e).
Eduardo (7,5) : la lumière est venue du Brésilien ce soir. Après une première frappe peu appuyée (15e), il a fait mouche en réalisant le geste du match. Une splendide retournée acrobatique suite à un corner mal dégagé par les Gones (23e). Son pouvoir de percussion et sa conduite de balle ont fait du bien à ses coéquipiers (28e). Toujours dangereux pour ses adversaires, il a provoqué deux cartons jaunes. Remplacé par Rafetraniaina (87e)
Eysseric (3) : son physique pose question. Pénalisé par sa lenteur, il n’a pas pu exploiter quelques situations de contre intéressantes (22e, 35e). Il n’a jamais pris le dessus face à Jallet, pourtant pas le plus rapide. Il manque complètement une balle de 2-0 (52e) et n’a pas été assez généreux dans son repli défensif alors que son équipe était réduite à dix. Il offre cependant la victoire à son équipe en transformant le pénalty en fin de match (86e). Son premier but de la saison sauve son match.
Pléa (7,5) : l’attaquant formé à l’Olympique Lyonnais a réalisé un travail monstre. Très souvent esseulé en pointe, il a fait souffrir l’arrière-garde rhodanienne. Il s’est d’abord illustré avec belle frappe repoussée par Lopes (21e). Son enchaînement contrôle-frappe aurait sans doute mérité mieux qu’un but refusé justement pour hors-jeu (36e). Il est récompensé de ses efforts en provoquant le pénalty de la victoire (85e).
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