Qarabag-OL : le phénix Yassine Benzia renaît de ses cendres
Jeudi soir, l’Olympique Lyonnais va défier Qarabag en Ligue Europa. Une rencontre particulière pour Yassine Benzia, ancien de la maison rhodanienne qui évolue désormais en Azerbaïdjan.
Ce jeudi, l’Olympique Lyonnais va poursuivre son tour d’Europe. Au début du mois d’octobre, les Gones ont voyagé en Écosse pour affronter les Glasgow Rangers en Ligue Europa. Une excursion victorieuse pour l’équipe de Pierre Sage, qui s’était imposée 4 à 1. Environ un mois plus tard, le 7 novembre, les Lyonnais ont posé leurs valises en Allemagne pour croiser le fer avec Hoffenheim lors d’une rencontre riche en suspense (2-2). Demain soir, les pensionnaires du Groupama Stadium vont partir à la découverte de l’Azerbaïdjan. En effet, ils vont défier Qarabag. Une équipe où évolue une vieille connaissance des Gones, un certain Yassine Benzia. Ce dernier a fait une partie de sa formation entre Rhône et Saône entre 2010 et 2012.
Des retrouvailles avec l’OL
Là-bas, il a aussi découvert le monde professionnel puisqu’il y a signé son premier contrat d’une durée de trois ans en 2011. Considéré comme un très grand espoir du club et comparé à Karim Benzema par certains, le natif de Saint-Aubin-lès-Elbeuf a connu des hauts et des bas à Lyon, où il a fait ses grands débuts chez les professionnels le 20 mai 2012 à l’occasion d’un match face à l’OGC Nice. Par la suite, il a joué 53 autres rencontres avec les pros jusqu’en 2015 (6 buts). Une année où il a quitté l’OL pour filer au LOSC. Dans le nord, il a participé à 93 matches toutes compétitions confondues (11 buts) durant cinq ans. Mais son aventure chez les Dogues a été entrecoupée par des prêts à Fenerbahçe et l’Olympiakos.
De retour dans l’Hexagone, du côté de Dijon, l’Algérien va vivre une terrible épreuve après un accident de buggy où sa main gauche a été très endommagée. Opéré à plusieurs reprises, Benzia n’a jamais lâché le morceau et a tout fait pour reprendre sa carrière de footballeur. Passé par la Turquie et Hatayspor en 2022, il a rejoint Qarabag en 2023. Un choix qu’il ne regrette pas comme il l’a confié hier au Progrès. « Je sortais de saisons difficiles, après mon accident quand j’étais à Dijon en 2021. Je recherchais un projet pour reprendre confiance, enchaîner des matches. Qarabag s’est présenté, et ça pouvait me convenir. Abdallah Zoubir, ancien joueur de Lens, qui joue ici depuis quelques années, m’avait conseillé aussi. On joue 50 à 60 matches par an, avec la Coupe d’Europe, le championnat et la Coupe, et moi, j’avais besoin de relancer la machine.»
Une nouvelle aventure en Azerbaïdjan
L’an passé, le Fennec, qui évoluait au poste de numéro 10, avait marqué 16 buts et délivré 15 assists. Cette saison, le footballeur âgé de 30 ans est plutôt bien lancé. «C’est bien parti, j’ai inscrit 6 buts et donné 6 passes. On a mal débuté en Ligue Europa (défaites contre Tottenham, Ajax et Malmö), mais on est allé gagner à Bodo Glimt et avec ce nouveau format, on garde nos chances pour les barrages.» Il arrive donc en pleine forme pour retrouver son ancien club et quelques amis comme il l’a avoué ce mercredi en conférence de presse. « Je suis très content de jouer demain contre Lyon, j’espère que ça va être un bon match. C’est un match spécial pour moi, mais je vais faire le maximum pour le gagner car il est très important pour nous.» Heureux de retrouver Alexandre Lacazette, Corentin Tolisso et plusieurs membres du staff qu’il connaît, Benzia a avoué suivre encore un OL qui a un peu perdu de son âme après le départ de Jean-Michel Aulas.
Il souhaite d’ailleurs le meilleur aux Gones. Mais pas jeudi soir en C3, où son équipe compte bien l’emporter. «Le club est basé à Bakou en raison du contexte géopolitique, comme la plupart des autres clubs. On est l’ogre, le PSG de l’Azerbaïdjan, mais avec un petit budget. Le championnat est d’un niveau haut de tableau de Ligue 2, avec une ou deux équipes qui s’en sortiraient en Ligue 1 (…) On a un très bon collectif cosmopolite. On est comme une grande famille. C’est dur de ressortir un joueur. Il y a l’attaquant Juninho au bout de la chaîne, Zoubir et moi à la création, mais je pourrai encore vous parler d’Andrade, côté droit, qui apporte de la vitesse, et au milieu, Jankovic, Romao. On essaie de bien ressortir le ballon, le danger arrive de partout.»
Un avenir à régler en 2025
L’OL devra donc se méfier de cette formation, qui s’est inclinée lors des trois premières journées de Ligue Europa face à Tottenham, Malmö et l’Ajax Amsterdam; avant de décrocher son premier succès il y a deux semaines face à Bodo Glimt. Elle espère poursuivre sur belle lancée demain soir avec un Yassine Benzia très motivé. «Je veux réaliser une belle saison. J’en suis déjà à 21 matches joués, plus 4 en sélection, le projet est cohérent. On verra en temps voulu. Revenir en France, pourquoi pas ?» Mais ce dernier a avoué être très heureux en Azerbaïdjan, que ce soit sur le pré ou en dehors. L’Algérien a expliqué se sentir très bien avec son épouse et ses trois enfants, dont le petit dernier de 7 mois qui est né à Bakou.
Le seul petit bémol est l’éloignement avec la France, où il n’a pas beaucoup d’occasions de revenir avec l’enchaînement des matches en club comme en sélection. Avec l’équipe nationale algérienne, Yassine Benzia retrouve des couleurs et le chemin des filets depuis l’arrivée de Vladimir Petkovic. Le Fennec (13 sélections, 4 buts) est dans une belle période, lui qui revient de très loin. Mais c’est du passé selon l’ancien joueur de l’OL, qui se concentre sur le présent. Pas question non plus pour lui d’évoquer son avenir, alors que son contrat prendra fin en juin prochain à Qarabag. Yassine Benzia, très heureux de retrouver son compatriote Saïd Benrahma jeudi, préfère vivre l’instant présent et ne pas y penser. Toutes ses pensées sont dirigées vers l’OL et le match de jeudi.
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