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Euro 2028 : l’UEFA tire déjà la sonnette d’alarme !

Après avoir officiellement remporté l’appel d’offres à l’organisation de l’Euro 2028, le Royaume-Uni et l’Irlande font face à une première crise majeure dans leur préparation à l’accueil de cette grande compétition. De multiples réunions vont avoir lieu dans les prochains jours à Belfast et à Londres, en présence d’une délégation de l’UEFA, pour trouver des solutions rapides à ces problèmes pluriels.

Par Valentin Feuillette
6 min.
@Maxppp

«Le Comité exécutif de l’UEFA a désigné les associations nationales d’Angleterre, d’Irlande du Nord, de la République d’Irlande, d’Écosse et du Pays de Galles comme hôtes conjoints de l’EURO 2028. L’UEFA EURO 2028 aura lieu au Royaume-Uni et en République d’Irlande après que la candidature conjointe de l’Angleterre, de l’Irlande du Nord, de la République d’Irlande, de l’Écosse et du Pays de Galles ait été validée par le Comité exécutif de l’UEFA». Avec ces quelques mots, l’Union européenne des associations de football (UEFA) a offert, en octobre dernier, une chance pour les pays britanniques de laisser de côté les bisbilles du passé et de promouvoir l’unité régionale à travers le football. A travers leur politique de football pour tous, les associations prévoient de développer une compétition mieux diversifiée et plus inclusive avec des installations nouvelles et améliorées, notamment l’Everton Stadium, prochaine enceinte des Toffees, dans le but d’offrir un meilleur accès aux supporters, en particulier ceux handicapés. Cette candidature prévoyait également une vision d’avenir avec des bénéfices estimés à 3 milliards mais aussi la création d’initiatives en matière d’éducation, de formation et de développement durable.

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«C’est un jour marquant pour le sport au Royaume-Uni et en Irlande. Ensemble, à travers ce partenariat pionnier entre nos associations de football avec le plein soutien du gouvernement, nous sommes ravis d’être désignés hôtes de l’UEFA EURO 2028. Le tournoi sera une célébration du football et nous avons hâte d’accueillir l’Europe et le reste du monde dans nos villes hôtes. Notre vision est de développer le football, d’augmenter la participation et de développer un jeu plus diversifié et inclusif. Nous promettons d’organiser un tournoi innovant et durable qui soit également l’EURO le plus accessible jamais vu – avec un record de trois millions de billets pour les supporters. UEFA L’EURO 2028 au Royaume-Uni et en Irlande contribuera également à générer un impact social positif, en aidant les communautés à prospérer en créant un héritage économique et social», était-il écrit dans la déclaration commune d’octobre. Malheureusement, ce beau petit projet est en train de connaître ses premières violentes secousses en raison d’un manque de financement dans l’une des neuf villes hôtes (Londres, Cardiff, Liverpool, Belfast, Manchester, Newcastle, Dublin, Glasgow et Birmingham).

Une réunion de crise à Belfast

En ligne de mire de cette crise : le stade de Casement Park qui doit être rénové au vu de l’Euro 2028. L’absence d’avancées concrètes dans le projet de reconstruction de Casement Park, enceinte de football basée à Belfast en Irlande du Nord et fermée depuis 2013, a forcé l’UEFA à envoyer une grande délégation pour entreprendre une visite technique dans la capitale nord-irlandaise. L’objectif étant d’évaluer les perspectives d’évolution sur les prochains mois en établissant un plan concret à suivre pour que le stade soit restauré et prêt à temps pour la compétition dans quatre ans. Selon les informations d’ESPN, si le stade n’était pas achevé à temps, l’UEFA sera dans l’obligation de délocaliser les cinq rencontres prévues à Belfast dans un autre pays-hôte (Angleterre, Irlande, Ecosse, Pays de Galles) en raison de l’absence d’alternatives viables en Irlande du Nord. Le seul autre stade disponible serait le Windsor Park, lieu traditionnel des matches à domicile de la sélection d’Irlande du Nord. Mais en raison de sa capacité limitée et de l’impossibilité de l’agrandir, cette enceinte n’accueillera aucun match de l’Euro 2028.

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L’UEFA rencontrera de hauts responsables à Belfast ce mercredi, dont la Première ministre Michelle O’Neill, et se rendra également à Casement Park pour avoir une idée plus claire de la situation. Il existe une large opposition parmi les supporters d’Irlande du Nord à la décision d’attribuer des matchs à Casement Park - le stade porte le nom du révolutionnaire irlandais Roger Casement - car le site est situé dans le quartier nationaliste traditionnel de l’ouest de Belfast. L’autre stade, le Windsor Park, est basé dans le quartier unioniste traditionnel de Belfast. Le projet a reçu le soutien de tous les partis politiques au Royaume-Uni, en Irlande du Nord et dans la République d’Irlande en raison des avantages perçus au niveau intercommunautaire, mais les coûts ont maintenant grimpé à environ 200 millions de livres sterling (253 millions de dollars) et tout le monde attend donc une décision officielle et concrète prise par le gouvernement britannique au sujet d’un possible financement pour reprendre le programme de reconstruction, jusqu’à alors laissé en suspens.

La politique s’en mêle

Lundi matin, les portes de Casement Park se sont ouvertes après plusieurs semaines d’inactivité, alors que les travaux de dégagement du sol ont débuté. En 24 heures, le gouvernement nord-irlandais a engagé ce que Patrick Nelson, directeur général de l’Association irlandaise de football (Irlande du Nord), considère comme une somme «très importante et symbolique» de 50 millions d’euros (42,8 millions de livres sterling). Ce projet, en proie à la controverse et à la publicité négative, a soudainement un vent favorable : «Je pense que l’intention de tous les partenaires est que Casement soit construit à temps pour l’Euro. Nous nous attendrions en même temps à un héritage pour le football. Nous pensons que lorsque vous nous placez un obstacle, nous le franchissons et nous demandons quelle est la prochaine étape. Nous avons travaillé sans relâche pour amener ce tournoi ici. Belfast le mérite, l’Irlande du Nord le mérite. Ce sera fabuleux au fur et à mesure que cela se produira. L’Irlande du Nord fait partie intégrante du Royaume-Uni et nous avons clairement indiqué dès le premier jour qu’il s’agissait d’une candidature à l’échelle du Royaume-Uni. Ce n’était pas la Grande-Bretagne, c’était le Royaume-Uni. Nous avions une cause commune, nous pensions que nous étions plus forts ensemble en termes de candidature et cela a été un excellent partenariat jusqu’à présent», a déclaré Nelson. Chris Heaton-Harris, secrétaire d’État d’Irlande du Nord, a déclaré que le gouvernement britannique offrirait un financement, mais la facture globale de Casement est largement estimée à près de 200 millions de livres sterling.

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Michelle O’Neill, première ministre d’Irlande du Nord, a qualifié Casement de «projet phare attendu depuis longtemps». Le parti unioniste démocrate s’est montré beaucoup plus prudent quant au sort de Casement en restant conscient de la réticence de leur base électorale à accepter le football dans un stade gaélique. Les supporters ont clairement exprimé leur inquiétude à ce sujet avec plusieurs banderoles, lors des matchs de la sélection d’Irlande du Nord : «Si nous organisons les Jeux à Belfast, cela fera une énorme différence pour notre société, nos citoyens et nos perspectives. Nous – et je ne parle pas de la Fédération irlandaise, je veux dire les 1,9 million d’Irlandais du Nord – pourrons dire ensuite "nous avons contribué à y parvenir". L’Irlande du Nord pourra dire : nous ne sommes plus ce que vous pensiez que nous étions. Les gens ont le droit de protester. Ils ont le droit d’exprimer leurs sentiments. Nous avons toujours eu une relation étroite avec les supporters, nous rencontrons les clubs régulièrement. Nous avons clairement des points de vue différents à ce stade, mais nous maintenons ces relations ouvertes et positives», a précisé Patrick Nelson. Trois décennies se seront écoulées depuis la signature de l’accord du Vendredi Saint lors du match d’ouverture de l’Euro 2028 L’Irlande du Nord ne veut pas assister à une fête organisée par ses voisins proches : «Il ne s’agit pas de cinq matchs de football ou quoi que ce soit. Il s’agit de ce que nous pouvons faire pour le pays à travers cela. Pour moi, c’est potentiellement l’un des moments les plus marquants des 30 dernières années. C’est une énorme opportunité».

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