Entretien avec… Gaël Clichy : «Découvrir la L1 ? Pourquoi pas un jour si le projet est intéressant»
Invité par son équipementier Puma à Manchester, Foot Mercato a eu la chance de rencontrer Gaël Clichy (28 ans). Au programme, un entretien vérité sur son actualité et ses ambitions cette saison avec les Citizens et l’équipe de France. Morceaux choisis.
Foot Mercato : Gaël, quel bilan dressez-vous du début de saison de Manchester City ?
Gaël Clichy : On a beaucoup travaillé en préparation avec des résultats mitigés, mais on a pu voir les intentions de l’équipe et du coach. Il ne faut pas trop s’emballer. La saison va être très longue, il y aura des blessés, des suspendus et c’est à ce moment-là que l’on verra de quoi l’équipe est faite. Pour l’instant, l’équipe prend du plaisir. Le plus important, dans un effectif comme le nôtre, c’est de gérer les temps de jeu des uns et des autres.
FM : Comment appréhendez-vous la saison en Premier League ?
GC : Je pense que ça va être une saison exceptionnelle, avec beaucoup de buts, énormément de gros matches. Je dis ça depuis quelques temps maintenant, mais encore plus cette année, on ne parle plus de top 4, mais d’un top 6 voire 7 avec les deux équipes de Manchester, Chelsea, Arsenal, Tottenham, Everton, avec son entraîneur Roberto Martinez qui aime produire du beau jeu, Liverpool, qui je pense sortira une grande saison. L’équipe qui gagnera le titre aura mérité son titre plus que jamais.
FM : Arsène Wenger est critiqué pour ses résultats récents avec Arsenal. Quel est votre regard sur cette situation, vous qui avez longtemps évolué chez les Gunners ?
GC : Je n’ai aucun doute sur ce qu’Arsène Wenger réussira à faire cette saison. Il n’y a pas à douter des capacités de cet entraîneur. Il a toujours su adapter son équipe après les départs de joueurs comme Thierry Henry, Dennis Bergkamp, Sol Campbell. Il joue le même style depuis 10 ans. Même s’il n’y a pas eu de résultats en termes de trophées ces dernières années, il a qualifié cette équipe pour la Ligue des Champions chaque année depuis 10 ans, en l’emmenant pratiquement à chaque fois en quarts de finale. Il faut lui faire confiance et juger l’entraîneur en fin de saison.
FM : Quels sont vos objectifs cette saison ?
GC : Jouer dans un club comme Manchester City, c’est compliqué vu la concurrence. Mon objectif, c’est de jouer un maximum de matches et m’imposer comme le numéro un au poste. Au niveau collectif, l’objectif est évidemment de remporter le plus de trophées possible. On sait que ce sera difficile, il faut être réalistes, seuls le Bayern Munich et le Barça ont réussi ces dernières années, mais on est engagés sur les quatre compétitions alors l’objectif, c’est de rapporter un maximum de trophées au club et de jouer le plus beau football possible.
FM : À Manchester City, vous êtes en concurrence avec le Serbe Aleksandr Kolarov. Comment gérez-vous cette situation ?
GC : La concurrence avec Kolarov, c’est très bien. C’est un joueur qui pourrait jouer pratiquement partout en Europe. Il a énormément de qualités. C’est pour ça que j’ai signé ici, pour me mesurer à de tels joueurs. Faire partie d’un effectif aussi garni, c’est extraordinaire. S’entraîner tous les jours avec des joueurs comme Agüero, Silva ou Touré, on ne fait pas mieux. C’est important de s’entraîner avec les meilleurs.
FM : Un petit mot sur l’équipe de France et la dernière prestation en Belgique en amical (0-0) ?
GC : Pour moi, c’est toujours un plaisir de porter le maillot bleu que ce soit 90 minutes ou 10 minutes. C’est toujours un honneur. Même si on espère toujours gagner, faire un match nul contre la Belgique à l’extérieur, avec leur belle génération, c’est un bon résultat. Ce n’est qu’un match amical, le plus important, ce sont les matches qui arrivent en éliminatoires. Ce sont ces matches-là qu’il faudra gagner. On espère toujours jouer au ballon, mais il faudra surtout aller chercher les trois points.
Le PSG, Monaco et la Ligue 1…
FM : Comment jugez-vous l’arrivée des investisseurs à la tête de l’AS Monaco et du Paris SG ?
GC : Je pense que c’est très bien pour la Ligue 1. On s’est beaucoup plaint ces dernières années de voir les meilleurs joueurs partir. Aujourd’hui, on a la chance de voir, pas seulement les meilleurs joueurs de France, mais aussi quelques-uns des meilleurs joueurs d’Europe, fouler les pelouses du championnat de France. Il ne faut pas se contredire. Certes, les joueurs arrivent pour des sommes astronomiques, mais il faut savoir si on veut un championnat compétitif avec de grosses équipes et de gros joueurs. Je pense qu’au final, tout le monde est gagnant, car quand Monaco et Paris passent à l’extérieur, les stades sont pleins et tout le monde en profite. Même si j’entends pas mal de monde dire que c’est négatif, je pense au contraire que c’est positif. Beaucoup de personnes regarderont toujours plus le championnat de France.
FM : À titre personnel, vous n’avez jamais joué en Ligue 1. Pourriez-vous être attiré un jour par un projet en France ?
GC : C’est peut-être l’un des regrets de ma carrière, de n’avoir jamais évolué en Ligue 1. J’ai seulement connu le National avec Cannes. Mais si je dois être honnête, je joue dans ce qui est, selon moi, le meilleur championnat européen. C’est un championnat que j’adore. J’ai eu la chance de connaître Arsenal, Manchester City aujourd’hui. Alors, si j’ai la chance de terminer ma carrière ici, je resterai là avec plaisir. C’est un regret de n’avoir jamais évolué en France. Pourquoi pas un jour si l’occasion se présente et que le projet sportif du club est intéressant ? Mais aujourd’hui, je suis bien en Angleterre, je suis bien sur le terrain, dans le pays, dans la vie, j’adore le pays, j’adore la culture. Aujourd’hui, il n’y a pas de questions à se poser.
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