PSG - Barça : les notes du match
Terrible désillusion pour le PSG. Largement dominé par un Barça réaliste (3-1), le club francilien a très certainement dit adieu à la Ligue des Champions ce soir.

Nouveau tournant dans la saison du PSG. Le club francilien, en très bonne forme et tout juste auréolé d'un titre en Coupe de la Ligue, retrouve en effet le FC Barcelone pour un quart de finale de Ligue des Champions. Une compétition prioritaire pour les Parisiens et leurs propriétaires qataris, qui rêvent de régner sur le Vieux continent. Mais pour ce premier round au Parc, coach Laurent Blanc devait composer avec de nombreuses absences, entre les suspensions d'Ibrahimovic ou Verratti, et l'indisponibilité d'un Motta. C'était donc une équipe remaniée qui se présentait face aux Blaugranas, pour un match qui s'annonçait indécis jusque dans la physionomie, les deux équipes étant habituées à faire le jeu et tenir le cuir. Dans la pratique, l'initiative est catalane en début de rencontre. Si les hommes de Luis Enrique ont le ballon dans leur pied, la première occasion est parisienne, avec un bon mouvement côté gauche que Pastore n'est pas parvenu à conclure (8e).
Mais si Paris défend bien et que les Barcelonais donnent l'impression de jouer sur un petit rythme, Lionel Messi vient faire trembler le Parc avec un enroulé qui heurte le montant d'un Sirigu battu (13e). Une occasion qui jette le doute dans l'arrière-garde francilienne, qui s'effrite à compter de ce moment. Après quelques imprécisions, Messi, encore lui, profite d'un espace laissé aux 30 mètres pour accélérer et trouver Neymar en profondeur dans la surface, lequel bat Sirigu d'un plat du pied (0-1, 17e). La sortie du capitaine Thiago Silva dans la foulée, pour une blessure musculaire, ne faisait qu'accentuer la détresse des hommes de Laurent Blanc, acculés dans leur camp et incapables d'en sortir. Il faudra attendre la demi-heure de jeu, et une bonne opportunité de contre gâchée par Cavani (28e), pour voir un PSG plus entreprenant, et capable de développer des actions dans le camp adverse. Sur l'une d'elles, l'avant-centre uruguayen touche enfin les gants de ter Stegen (35e). Une embellie qui laisse augurer du mieux pour le second acte.
Et en effet, à la reprise, les joueurs franciliens ont une envie démesurée. Et cette envie se traduit en occasion, Pastore (49e) puis Rabiot (51e) venant solliciter ter Stegen avec des frappes lointaines. De bonnes promesses, qui ne tiennent pas dans la durée. De fait, malgré la domination naissante, les imprécisions viennent ensuite polluer les offensives parisiennes. Jusqu'à l'exploit personnel de Suarez, venant tout chambouler encore : servi côté droit, l'Uruguayen a éliminé deux joueurs et résisté au retour d'un autre avant de battre Sirigu (0-2, 67e). Si Cavani a réagi quasi-immédiatement (69e), les hommes de Laurent Blanc accusent le coup. Et sombrent définitivement, après une nouvelle balade du Pistolero, qui efface tranquillement David Luiz avant de caler le cuir en lucarne (0-3, 79e). Le but de Mathieu contre son camp, après une frappe de van der Wiel (1-3, 82e), sera plus surprenant qu'autre chose. Après ce 3-1 à domicile, le rêve européen du PSG semble n'être plus qu'une illusion.
L'homme du match : Luis Suarez (8) : pendant longtemps, l'Uruguayen s'est cantonné à un gros travail de harcèlement sur le porteur, qui a certes failli lui sourire suite à une récupération devant David Luiz (42e), mais qui ne l'a pas mis en valeur devant le but adverse, lui qui était trop rarement servi dans de bonnes conditions. En fin de match cependant, il s'est mué en ce Pistolero qu'on connaît, et plutôt que d'attendre les passes, a décidé de faire le travail tout seul. Deux buts résultant d'exploits personnels (67e, 79e), avec au passage des petits ponts sur David Luiz, qui portent la marque du grand joueur. Et garantissent presque une qualification au Barça.
PSG :
Sirigu (3) : match raté pour le portier italien du PSG, sauvé par son poteau dès le début de rencontre (13e). Un seul bel arrêt à mettre à son actif ce soir (26e), il n'est pas loin d'arrêter le tir de Neymar en première période avant de finalement se faire avoir par deux superbes frappes de Suarez.
van der Wiel (5,5) : critiqué ces dernières semaines, le latéral néerlandais a plutôt bien rempli son rôle ce soir. S'il a eu du mal à contenir Luis Suarez et Neymar sur son couloir durant la rencontre, il a tout de même bien tenu la route défensivement. Généreux, concentré, il a multiplié les bonnes interventions pour éloigner le danger. Discret offensivement, il s'offre toutefois la réduction du score en fin de rencontre, sur une frappe contrée par Mathieu.
Thiago Silva (non noté) : bien rentré dans son match, le capitaine parisien doit rapidement laisser sa place, touché à la cuisse (21e). Remplacé par David Luiz (3). Limité physiquement, celui qui était annoncé forfait a souffert face à la vitesse des attaquants catalans. Dépassé, il se fait éliminer trop facilement par Suarez sur le deuxième but inscrit par le Barça, avant de se faire encore humilier par ce même Suarez. Peu précis dans la relance, il n'a pas changé la physionomie de la rencontre. Au contraire.
Marquinhos (6,5) : déjà excellent face au Barça en phase de poule, le jeune défenseur brésilien s'est offert une nouvelle prestation de haute volée ce soir face à ces mêmes Blaugranas. Doté d'une très bonne vision de jeu, il a souvent coupé les passes adverses en plus de se montrer remarquablement solide dans les duels. Brillant dans la relance, à l'image de cette ouverture lumineuse pour Pastore, il se fait toutefois, lui aussi, éliminer comme un bleu par Suarez sur le second but barcelonais.
Maxwell (6,5) : belle partie du latéral brésilien, qui retrouvait ce soir son ancien club. Très bon en défense sur son couloir (sauf sur le but de Luis Suarez...), l'ancien joueur de l'Inter Milan a superbement bien tenu son couloir. Percutant sur les phases offensives de son équipe, il aura été au niveau attendu et aura parfaitement combiné avec ses attaquants. En vain.
Cabaye (3) : titulaire ce soir, l'ancien Magpie de Newcastle est passé à côté de sa rencontre. Peu actif à la récupération du ballon, il n'a pas été en réussite dans les duels. Auteur de nombreuses pertes de balles, certaines dangereuses d'ailleurs, il a été bien trop discret dans la construction dans l'entrejeu. Ses longues ouvertures n'ont jamais trouvé preneur. Un match à oublier.
Rabiot (4) : lui aussi titulaire ce soir du fait des nombreux absents dans l'entrejeu, le jeune milieu de terrain français n'a pas été à la hauteur de l'évènement. Malgré une belle agressivité en début de rencontre, le joueur formé au club est à l'origine du premier but encaissé après une perte de balle de sa part. Fébrile et presque crispé par la suite, il n'a plus rien réussi à l'image de cette occasion totalement gâchée (51e). En revanche, il a bien travaillé à la récupération du ballon. Remplacé par Lucas (65e), qui n'a rien su faire pour inverser la tendance.
Matuidi (7) : ce soir, l'international tricolore aura été l'un des seuls parisiens à véritablement tirer son épingle du jeu. Patron de l'entrejeu parisien, il a proposé une énorme activité, que ce soit au pressing ou bien à la récupération du ballon. Percutant balle au pied, il s'est souvent projeté vers l'avant et aura apporté le danger, notamment sur contre-attaque. Généreux dans l'effort jusqu'au bout, il n'a pu éviter le naufrage des siens.
Lavezzi (3) : malgré sa traditionnelle débauche d'énergie sur le front de l'attaque, le lutin argentin a totalement manqué son match ce soir. Brouillon, il a connu un important déchet technique aujourd'hui, dans la relance, dans sa conduite de balle ou bien même face au but. Un flop qui n'aura pas permis aux siens de relever la tête dans ce match. Transparent.
Cavani (2) : alors qu'il avait (encore) l'opportunité de briller à son vrai poste en l'absence de Zlatan Ibrahimovic, l'avant-centre uruguayen est totalement passé à côté de ce grand rendez-vous. Souvent bien placé, il a complétement vendangé devant le but (28e, 35e, 89e) tout en se montrant plus que limite dans ses transmissions. Sur les phases offensives, il ralentissait constamment les actions parisiennes et n'aura jamais fait la différence balle au pied. Une nouvelle prestation catastrophique en pointe pour l'ancien buteur napolitain...
Pastore (5,5) : techniquement le plus au point ce soir côté parisien, le meneur de jeu argentin a bien tenté, mais n'aura finalement que peu pesé sur la rencontre. Capable de faire la différence balle au pied, il a brillé dans les duels face aux défenseurs catalans. Auteur de plusieurs passes parfaites pour lancer les offensives, il a toutefois manqué de lucidité dans la zone de vérité, tout en ayant tendance à toujours chercher le geste difficile. Une obstination qui aura couté cher aux siens...
Barça :
ter Stegen (7) : le portier allemand a vécu une soirée en deux temps. Peu sollicité en première période, où il n'a eu qu'à capter un tir de Cavani (35e) et effectuer une sortie des poings sur corner (42e), il a dû s'employer davantage dans le second acte, notamment avec les frappes lointaines de Pastore (49e), Rabiot (51e), et Cavani (69e). Serein dans tous les cas.
Montoya (4) : aligné en lieu et place de Dani Alves, suspendu, le latéral n'aura pas donné satisfaction à Luis Enrique. Très rarement titularisé cette saison, il n'était pas dans le rythme et a souffert défensivement face aux Maxwell ou Matuidi, qui l'ont dépassé à plusieurs reprises. Le fait que le PSG ait obtenu ses meilleures occasions côté gauche confirme ses difficultés. Remplacé par Adriano (79e).
Piqué (6) : s'il n'a pas dégagé l'assurance de son coéquipier Mascherano, le central du Barça a tenu sa place. Toujours bien positionné, il a réalisé de bonnes interventions dans les airs comme dans les pieds, à l'image de ce ballon dégagé face à un Cavani qui se présentait devant la surface (57e). Davantage en difficulté sur le second acte.
Mascherano (7,5) : excellent match de la part du défenseur central argentin. L'ancien de Liverpool s'est fendu d'interventions décisives, à l'image de ce sauvetage devant Cavani sur une action de but pour le PSG (28e). Leader de défense et remarquable d'abnégation, El Jefe a fait honneur à sa réputation.
Alba (7) : très présent aux avant-postes comme à son habitude, le latéral espagnol n'a pas pu se montrer décisif, mais sa disponibilité a permis de créer des espaces et il a su assurer ses transmissions. Derrière, il a aussi assuré, n'étant jamais pris de court par ses vis-à-vis van der Wiel et Lavezzi. Solide.
Busquets (7,5) : la sentinelle catalane a tenu son rôle avec brio. En effet, il a récupéré un bon nombre de ballons, pour faire avorter les contres parisiens, à l'image de sa première intervention sur Pastore (12e), ou pour faire la décision, lui qui a chipé le cuir et lancé Messi pour le but de Neymar (17e). Décisif.
Rakitic (7) : le milieu croate a fait preuve d'une grande abnégation dans l'entrejeu. Au four et au moulin pour récupérer du cuir et servir de rampe de lancement, il a quasiment tout réussi, entre les ballons grattés et son taux de passes réussies (96%) insolent. Remplacé par Mathieu (74e), qui ne s'est pas signalé autrement qu'en marquant un but contre son camp (82e).
Iniesta (5) : pas le meilleur match de la saison du métronome catalan. S'il a réussi quelques belles ouvertures, il a manqué un nombre inhabituel de transmissions, ne parvenant pas à trouver ses partenaires offensifs dans de bonnes positions. Touché en seconde période, il a dû céder sa place à son aîné Xavi (52e).
Messi (8) : si la Pulga n'a pas marqué ce soir, elle a bien participé au succès de siens. Après avoir heurté le montant pour signer la première occasion de son Barça (13e), la star argentine a en effet offert un caviar à son acolyte Neymar pour le 1-0 (17e). Dangereux par la suite, il a su mettre la défense parisienne en difficulté de par sa qualité technique et son imprévisibilité. Du classique venant du numéro 10 catalan.
Suarez (8) : voir ci-dessus.
Neymar (7,5) : rentré timidement dans son match, le capitaine de la sélection auriverde a vu Messi le mettre sur de bons rails, avec un service parfait dans la surface lui ayant permis de se retrouver seul face à Sirigu, qu'il a battu d'un plat du pied (17e). Plus à l'aise par la suite et dangereux depuis son flanc gauche, il a su inquiéter l'arrière-garde francilienne, à l'image de cette action conclue d'un tir (26e). Moins en vue dans le second acte, il a néanmoins toujours été disponible.
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