Ligue 2

Thierry Gomez, président du Mans FC : « il faut minimum un budget à 11-12 M€ pour jouer le maintien»

Remonté en Ligue 2 suite à un scénario exceptionnellement heureux contre le Gazélec Ajaccio en barrages, Le Mans FC revient dans le monde professionnel six ans après avoir vécu une rétrogradation traumatisante. Les attentes et les curiosités seront naturellement plus grandes à l'étage supérieur. Préparation, budget, recrutement, Thierry Gomez, le président manceau, a accepté de nous donner les grandes lignes qui guideront son club durant cette intersaison.

Par Maxime Barbaud
6 min.
Le Mans FC @Maxppp

Foot Mercato : comment préparez-vous la saison prochaine ?

Thierry Gomez : le plus compliqué pour nous, ça aurait été d’être du mauvais côté après les barrages. Avec les incertitudes qui existent aujourd’hui à la DNCG, on aurait été entre deux eaux de savoir si on pouvait être repêché ou pas. Là, la situation est claire. Ça nous permet d’avancer. Ça fait trois ans qu’on gère la croissance, trois ans qu’on monte et il faut s’adapter à tous les niveaux, d’un point de vue administratif, sportif, financier. Vous imaginez qu’il nous reste encore beaucoup de travail, d’autant plus que c’est une montée en Ligue 2. C’est le retour du Mans FC dans le monde professionnel. Compte tenu de l’histoire de ce club et de l’attente qu’il y a, de tout ce que ça peut apporter à la ville, au département et à la région, des entités très importantes, ça nous fait des longues journées par rapport à l’organisation de travail que nous avons.

FM : où en êtes-vous dans cette préparation ?

TG : on essaye de faire les choses de manière cohérente. La première des choses selon moi, c’était de faire le point avec les joueurs. C’est la moindre des choses. Les joueurs partent tout de suite en vacances, on a très peu de temps. On a terminé le 3 juin et on reprend le 24 juin. On les a vus. C’est un moment compliqué à vivre pour un président et un coach. On a vécu une saison exceptionnelle avec un final exceptionnel. Eux comme nous le savons, on ne peut pas repartir avec tout le monde. Chaque année, il y a un mercato. C'est la grosse différence avec une entreprise classique. Si vous réussissez un challenge comme on a fait, vous gardez tout le monde et vous faites une grande fête ensemble. En foot, vous avez beau être champions, gagner des titres, il y a des départs et des arrivées. C’est la période la plus compliquée à gérer. Il y a ensuite le passage devant la DNCG. Ils sont venus nous voir mercredi (dernier, ndlr) et on les revoit jeudi (le 13 juin, ndlr). On saura en fin de semaine prochaine. Après, il y a le recrutement au sens large. Il y a les joueurs, mais aussi la structure sportive et administrative.

FM : vous souhaitez recruter dans quels secteurs du club pour continuer à grandir ?

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TG : aujourd’hui, il faut renforcer la partie commerciale, la partie organisation match. Il y a différentes options possibles et on ne pourra pas encore tout faire. Ça va être notre première année en Ligue 2, il va falloir stabiliser le club. Pour le moment, on n’a jamais stabilisé le club dans une division puisqu'on a toujours grimpé de division. Quand je suis arrivé (en 2016), il n’y avait qu’une salariée à l’administration, zéro à la SASP (Société anonyme sportive professionnelle) dans l’administratif. Aujourd’hui, il y a 5 salariés administratifs au niveau du National. On a un bon socle qu’il faut continuer à renforcer. Cette partie intéresse moins les médias, mais on arrivera à se maintenir si le club dans son ensemble grandit.

Un budget de 11 à 12 M€

FM : où en êtes-vous dans le dossier de l'agrégation du centre de formation (il n'est actuellement pas homologué par la FFF) ?

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TG : il nous faut respecter un cahier des charges. C’est une nécessité d’y répondre. C’est un gros travail à faire. Il va falloir qu’on s’y plonge.

FM : avec quel budget vous présenterez-vous en Ligue 2 ?

TG : il faut être minimum à 11-12 M€ de budget pour essayer de jouer le maintien (il était d'environ 4,5 M€ en National 1). Puis par rapport aux infrastructures qu’on a, elles nous coûtent cher en location et en entretien entre le MMArena (le stade) et la Pincenardière (le centre d'entraînement). En termes d’équipements, nous avons des infrastructures dignes d’une équipe de Ligue 1. J’ai toujours dit que le modèle économique de ce club est en Ligue 1. Donc ça va être compliqué d’un point de vue budgétaire. Tout le monde en a conscience et il va bien falloir gérer à l’euro près.

FM : en plus des droits télé de la Ligue 2 (4 M€ environ), quelles solutions avez-vous pour augmenter votre budget ?

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TG : déjà, on réfléchit à améliorer la structure commerciale du club. Deuxièmement, on a fait venir 122 000 personnes au stade cette saison, ce qui nous fait entre 6000 et 7000 de moyenne. On est déjà la 8e ou 9e moyenne de spectateurs en Ligue 2. Le Mans est une ville de foot. On a fait 20 000 spectateurs contre Laval, 22 000 contre le Gazélec en barrages. Il y a une véritable attente et des besoins sur la ville et le département. On espère développer la billetterie et puis il nous faut aussi développer les partenariats privés (Ouest France évoquait l'arrivée possible de l'entreprise O2, société d’aide à la personne). C’est une priorité. Il nous faut aller chercher un ou deux partenaires importants, plus une multitude de partenaires moins importants, mais qui nous permettent d’élargir notre socle.

«Le stade ne doit pas être un frein, il doit être un moteur»

FM : quid du coût du MMArena et du soutien financier de la mairie, ou en êtes-vous dans les négociations ?

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TG : nous sommes en plein dedans. On a déjà moins de problèmes que d’autres, car on a un stade. C’est plus un problème d'ordre financier. Je l’ai toujours dit, il faut qu’on trouve un modèle économique avec le stade. Il faut que le stade participe au développement du club et non le contraire. Le stade ne doit pas être un frein au développement du club, il doit être un moteur. C’est le club d’abord qui doit avoir un modèle économique pour lui permettre de gagner de l’argent. Il va pouvoir alors se développer et le stade aussi. C’est dans ce sens-là que ça marche. D’abord le club et ensuite le stade. Il ne faut pas que le stade vampirise les recettes du club. Après le club est à sec et ça fait des drames pour les villes et les départements. C’est un vrai message qu’il faut faire passer, qui n’est pas évident, mais c’est le message de la raison et de la sagesse.

FM : quels seront les objectifs du Mans FC en Ligue 2 ?

TG : c’est de se stabiliser dans ce championnat de Ligue 2. Respirer et ne pas souffrir parce que les montées en termes d’émotions, c’est important, mais le maintien, c’est très compliqué. C’est encore plus difficile. L’échec est dramatique, beaucoup plus que de louper une montée. Il faut bien avoir conscience de ça. On va avoir, comme on est Le Mans FC, beaucoup d’ambitions, mais avec toujours beaucoup d'humilité. On sait d’où on vient. On va beaucoup travailler, se préparer au mieux, pour d’abord découvrir ce championnat, bien l’appréhender. On fera ensuite un bilan à la trêve hivernale.

FM : vous visez quels profils de joueurs pour le mercato ?

TG : ça passe par des bons joueurs qui ont une bonne mentalité. Comme depuis le début.

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