En supériorité numérique pendant la quasi totalité de la rencontre, l’Olympique Lyonnais a enfin savouré sa première victoire de la saison et a enfoncé le Stade Rennais, chez lui (1-0).
C’était le match de la peur pour l’OL, encore une fois. Ce dimanche, la formation de Fabio Grosso, lanterne rouge de Ligue 1 avec 0 victoire depuis le début de saison, se déplaçait sur la pelouse de Rennes. L’objectif était clair : tenter de déjouer les pronostics et prendre des points face à une formation rennaise bien décidée à se relancer après sa défaite à Nice (0-2) le week-end dernier. Fabio Grosso faisait un nouveau choix fort en envoyant Alexandre Lacazette sur le banc alors que Rayan Cherki était titulaire avec Mama Baldé et Ernest Nuamah. Et tout commençait parfaitement pour l’OL dans cette rencontre puisque le latéral droit rennais Guéla Doué était exclu après 4 petites minutes de jeu. De quoi permettre à Lyon d’être en supériorité numérique tout le match et espérer décrocher sa première victoire de la saison.
Classement live
Mais cela a été très très laborieux pendant près de 65 minutes. Les Lyonnais semblaient sans idée et incapable de perturber une équipe rennaise peu inquiétée mais qui ne tentait pas grand-chose non plus. On s’attendait donc encore à une contre-performance lyonnaise cette saison. Mais finalement, sur un service de Kumbedi, O’Brien placé sa tête et offrait la toute première victoire lyonnaise de la saison (1-0, 69e). Car Rennes ne reviendra pas malgré une très grosse domination dans le dernier quart d’heure. L’OL gagne enfin, encore dans la douleur, et espère donc enfin lancer son opération maintien, même si cette prestation ne rassure pas vraiment. Avec cette victoire, les coéquipiers d’Alexandre Lacazette restent derniers de Ligue 1, mais reviennent à 2 points de Clermont qui a dominé Lorient ce dimanche. La saison lyonnaise est peut-être enfin lancée alors que Rennes inquiète toujours et que Bruno Genesio pourrait risquer gros dans les prochains jours après cette nouvelle défaite.
L’homme du match
- O’Brien (7) : à l’inverse de son compère de la charnière centrale, O’Brien montre de plus en plus de sérénité au fil de la saison et, même dans un match où Rennes aura été très timide, l’Irlandais de 22 ans a été rassurant, notamment face à Terrier. Également une grosse occasion ratée, juste avant la mi-temps, mais il est le sauveur de ce match, puisqu’il a ouvert le score et sonné la révolte. Une excellente satisfaction pour Fabio Grosso.
Stade Rennais
- Mandanda (4,5) : de retour dans les cages bretonnes après avoir été suppléé par Gauthier Gallon en Coupe d’Europe, l’ancien portier de l’Olympique de Marseille a très vite dû s’employer pour sauver une équipe rennaise réduite à dix contre onze au bout de 5 minutes de jeu, à l’image de sa parade sur la première mèche allumée par Tolisso (8e). Attentif au retour des vestiaires, il a été en mesure de rassurer ses défenseurs en captant plusieurs ballons chauds (50e, 55e, 57e) avant de s’incliner sur une tête à bout portant d’O’Brien (68e).
- G. Doué (non noté) : énorme coup dur pour le Stade Rennais et l’Ivoirien qui a plombé son équipe d’entrée de jeu. Pour sa première titularisation cette saison en Ligue 1, le frère de Désiré Doué a laissé ses partenaires en infériorité numérique pour une faute nette sur le tibia de Tagliafico (5e).
- Wooh (4) : associé à Theate en charnière centrale, le Rennais a certes souffert sur certaines séquences mais s’est montré précieux dans les airs. Placé dans l’axe droit de la défense, il a plutôt bien géré sa zone (2 interceptions franches). Mais au retour des vestiaires, le défenseur breton a marqué le pas. Brouillon dans ses relances à l’image de ce ballon récupéré dans ses pieds par Lacazette qui aurait pu porter préjudice à son équipe, il a manqué d’autorité dans ses interventions. Contrairement de son coéquipier dans l’axe, il a laissé les attaquants adverses s’exprimer trop librement. Remplacé par Amine Gouiri (84e). L’ancien lyonnais est passé proche de refroidir ses anciens partenaires. Après avoir donné le tournis à O’Brien, il déclenche une frappe qui met à contribution Lopez (90e+2).
- Theate (4,5) : repositionné en défense centrale après avoir évolué en tant que latéral droit face au Panathinaikos, l’ancien joueur de Bologne a tenu son rang. Sollicité d’entrée sur la première incursion rhodanienne, le Belge répond présent et met son pied en opposition pour éloigner le danger (1e). Au sein d’une défense en pleine restructuration, le Rennais est resté vigilant pour repousser les ballons chauds dans sa zone. En bref, il a été l’un des rares à évoluer à un niveau convenable en défense tout en participant activant au jeu de par sa justesse dans les transmissions (47/51 passes complétées).
- Truffert (3,5) : à l’image de ses partenaires en défense, le Rennais n’a pas dégagé une grande sérénité, sans doute déstabilisé par l’expulsion de son pendant à droite. Auteur de quelques approximations dans ses interventions ainsi que dans la relance, il a néanmoins pu compter sur l’aide de Blas et Salah pour le suppléer dans ses tâches défensives. Remplacé à la mi-temps par Jeanuël Belocian (3). Après avoir vécu un calvaire en milieu de semaine, expulsé après la demi-heure de jeu contre le Panathinaikos, le jeune joueur de 19 ans semblait toujours timoré. En outre, il n’a pas été en mesure de se racheter une conduite face et a subi les vagues lyonnaises en seconde période.
- Blas (4,5) : laissé sur le banc face aux Grecs en Ligue Europa, l’ancien Nantais débutait sur l’aile droite au sein d’un milieu de terrain à 4. S’il a eu des difficultés à exister offensivement, compte tenu de la physionomie de la rencontre, le Français a fait preuve d’une implication défensive plus que louable, en fermant son couloir afin d’aider un bloc rennais en grande difficulté pendant plus d’un quart d’heure. Auteur d’un second acte trop neutre, il est remplacé par Désiré Doué (75e).
- Bourigeaud (4,5) : rapidement repositionné comme latéral pour combler le vide laissé à droite par Guéla Doué, le capitaine du Stade Rennais a fait ce qu’il a pu pour colmater les brèches et résister au pressing exercé par Tagliafico. Loin d’évoluer dans sa position préférentielle, le Rennais s’est contenté d’éloigner le danger par de longs ballons pour faire souffler son bloc. Lorsque son équipe se projetait rapidement vers l’avant, le natif de Calais se démenait pour apporter le surnombre dans le camp lyonnais. Au retour des vestiaires, il a évolué dans un registre plus haut pour apporter du calme et de la sérénité dans l’entrejeu (7/7 duels gagnés).
- Matic (5,5) : après avoir rayonné face au Panathinaikos en Ligue Europa, l’expérimenté milieu de terrain rennais a montré un tout autre visage face à l’Olympique Lyonnais. Il faut dire que le Serbe a mis un temps fou avant de rentrer sa rencontre. Bousculé sur le plan physique et dans les airs, l’ancien joueur de l’AS Rome a éprouvé des difficultés à exister dans le jeu. En seconde période, il a su rectifier le tir. Prenant le relais de Le Fée en première mi-temps, le joueur de 35 ans a été au four et au moulin, rassurant ses coéquipiers par sa qualité de conservation et d’orientation du ballon.
- Le Fée (5,5) : au sortir d’un match référence en Ligue Europa jeudi dernier, l’ancien joueur des Merlus a été très appliqué à la récupération à l’heure où les Lyonnais se faisaient menaçants dans le camp breton. Profitant du manque d’agressivité des Lyonnais, attentistes dans l’entrejeu, le Français s’est mué en véritable dépositaire du jeu breton en orchestrant les attaques rennaises (34/37 passes complétées). À la perte du ballon, le milieu de terrain breton n’a pas hésité à mener le pressing sur les Rhodaniens pour gêner la relance (7/10 duels gagnés). En bref, il a énormément pesé au sein d’une formation bretonne qui a fait preuve de caractère pour ne pas sombrer dans cette rencontre.
- Salah (4,5) : auteur d’une entrée fracassante au Roazhon Park jeudi dernier, ponctuée par un but, le Marocain était récompensé par Bruno Genesio et débutait sur le front de l’attaque rennaise aux côtés de Terrier. Très vite, l’ancien joueur de la Gantoise a été obligé de reculer d’un cran afin de rééquilibrer le milieu de terrain. Moins en vue offensivement, l’offensif du Stade Rennais s’est malgré tout distingué par un très gros travail défensif pour contenir les montées de Kumbedi dans son couloir (2 interceptions). Averti pour avoir un tacle en retard sur Baldé (44e), il est remplacé à la mi-temps par Arnaud Kalimuendo (4). Hormis un bel enchaînement conclu par une frappe dans les gants de Lopez, la première cadrée de la partie côté rennais, l’ancien Lensois a eu du mal à exister offensivement malgré une volonté de participer aux actions quand la possession était rennaise. Finalement, il n’a pas eu l’opportunité de devenir le sauveur espéré.
- Terrier (3,5) : impliqué sur trois buts pour Rennes lors des trois derniers matchs à domicile de son équipe, le Rennais avait à cœur de monter son meilleur visage face à son ancienne formation. Mais dans la mesure où son club a évolué pendant la quasi-totalité de la partie en infériorité numérique, le Rennais a eu peu de ballons à exploiter. Lorsque ses coéquipiers tentaient de le trouver dans la profondeur, le joueur de 26 ans a montré ses limites, comme sur cette action où il est rattrapé in extremis par O’Brien (28e). Remplacé par Baptiste Santamaria (3), inspiré dans ses passes vers l’avant mais dominé dans l’intensité et dans les duels par des Lyonnais qui ont haussé leur niveau de jeu en seconde période.
OL
Lopes (6) : un match où le portier portugais n’aura eu que deux arrêts à faire… mais il permet à l’OL de l’emporter. D’abord décisif sur une frappe tendue de Kalimuendo (61e), il a ensuite sauvé le match devant un ancien lyonnais : Gouiri, en se jetant au sol lors du seul face-à-face qu’il a eu à gérer de toute la partie.
Kumbedi (6,5) : de retour dans le onze de départ lyonnais, le jeune latéral s’est montré offensif sur son côté face à un Truffert en difficulté. Mais il a eu du mal à se montrer décisif puisque sur ses huit centres tentés, il en aura manqué sept, notamment sur de belles contre-attaques (25e, 56e). Mais malgré beaucoup de loupés, il ne lui aura fallu qu’un centre pour être décisif vers O’Brien, qui a ouvert le score. Suffisant pour sauver l’OL, d’autant plus qu’il a été précieux défensivement enfin de match.
Diomandé (4) : voilà une après-midi bien compliquée pour le défenseur rhodanien. Associé dans une défense à quatre avec O’Brien, il a eu beaucoup de mal dans les duels et aura perdu des ballons pourtant simples. On sent le défenseur en manque de repères tactiques et très peu en confiance, à l’image de cet immense raté à bout portant (9e).
O’Brien (7) : voir ci-dessus
Tagliafico (5,5) : un très bon débordement sur sa première offensive (1e) et beaucoup de pression sur le porteur du ballon en début de partie. C’est d’ailleurs grâce à lui que Doué a rapidement été exclu (5e). Il a également beaucoup joué avec Nuamah, avant d’un peu disparaitre en deuxième mi-temps.
Alvero (4) : titularisé une nouvelle fois après un match assez intéressant contre Clermont, Alvero n’a pas réussi à prendre le dessus dans le milieu de terrain. Quelques duels gagnés, mais cela reste trop léger pour une équipe en supériorité numérique au bout de quatre minutes. Surtout, il manque une énorme occasion de but (21e). Remplacé par Lacazette (45e) / (5,5), qui aura apporté beaucoup offensivement, notamment dans la conservation de balle.
Tolisso (6) : capitaine du soir, le Champion du monde 2018 aura mérité cette première victoire lyonnaise de la saison. Souvent critiqué depuis le début de saison, il a apporté beaucoup de maîtrise pour faire le jeu et a été important pour trouver ses partenaires d’attaque et a été l’auteur d’une première frappe cadrée (8e). Défensivement, il a également été présent pour aider Caqueret, en récupérant notamment six ballons. Remplacé dans les derniers instants par Lovren (90e+3), qui n’était pas loin de commettre une faute dans la surface sur sa seule action.
Caqueret (5,5) : un très beau centre vers Diomandé qui aurait dû faire but (9e) et un bon travail défensif, avec un total de 7 ballons récupérés. Encore en manque de sérénité, le milieu de terrain rhodanien s’est enfin montré précieux. Et si tout n’a pas été parfait, il a beaucoup apporté pour aider sa défense.
Nuamah (5,5) : match en demi-teinte pour la recrue ghanéenne, qui n’aura pas eu l’apport offensif qu’il aurait dû avoir alors que les Gones étaient en supériorité numérique tout au long de la rencontre. Trois centres manqués sur trois tentés et très peu de réussite sur ses dribbles avec onze pertes de balles. Mais il a été décisif après un bon décalage vers Kumbedi, qui a permis à l’OL de marquer. Remplacé par Diawara (77e).
Baldé (2,5) : des mauvais positionnements et beaucoup de déchets techniques. Les semaines passent et ne s’arrangent pas pour l’ex-attaquant de l’ESTAC, en grande difficulté depuis son recrutement cet été. Un centre complétement loupé d’entrée (2e) et seulement un tir tenté de la tête, qui n’aura rien donné. Remplacé par Kadewere (64e), qui aura apporté plus de solutions et quelques appels.
Cherki (4) : les prestations de Rayan Cherki doivent être difficiles à analyser pour Fabio Grosso. Le créateur de l’OL a d’abord été très intéressant, juste dans ses prises de balles et pour trouver ses partenaires d’attaques. Si tout n’a pas été réussi, il a souvent fait les bons choix. Cependant, le mental n’a pas suivi et il a, encore une fois, montré trop de frustration envers ses partenaires, sur des actions qu’il a lui-même manquées. Remplacé par Jeffinho (64e), très (trop) discret.
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