Les jeunes, telle est la marque de fabrique de l'Olympique Lyonnais, qui a promu les pépites de son centre de formation en équipe première avec une réussite sans précédent. Gérard Bonneau, qui a repéré la plupart des pépites rhodanienne, explique les méthodes de recrutement de son club.
Maxime Gonalons, Anthony Lopes, Corentin Tolisso, Alexandre Lacazette, Samuel Umtiti... Tous forment aujourd'hui la colonne vertébrale de l'Olympique Lyonnais, eux les baby-Gones qui ont éclot dans le centre de formation du club septuple champion de France. Responsable du recrutement des jeunes au sein de l'écurie rhodanienne, Gérard Bonneau a ainsi eu un rôle prépondérant dans la réussite actuelle de l'équipe une, lui qui a repéré ces éléments qui font chavirer tout Gerland de bonheur. Autant le dire, l'OL ne s'est que peu loupé dans ses paris sur les jeunes, et les résultats le prouvent aujourd'hui aisément. Mais alors, comment expliquer pareille réussite ? Quel mode de fonctionnement applique le recruteur pour dénicher les jeunes pousses ?
Contacté par nos soins, Gérard Bonneau tente d'expliquer ses méthodes : « Il faut éviter les décisions hâtives. On essaie de voir un joueur au moins 10-12 fois, de croiser nos observations. Il y a trois décideurs au club : le directeur du centre Stéphane Roche, moi en qualité de responsable du recrutement des jeunes, et Florian Maurice qui est responsable du recrutement professionnel. J'aime que l'on soit les trois d'accord ». Un véritable travail d'équipe donc, qui permet de minimiser les risques. Mais pour déboucher sur un accord, encore faut-il tester le joueur, séquence indispensable dans le recrutement d'un talent :
« On met les joueurs à l'essai, en leur faisant passer des tests sur trois-quatre jours. Ce sont des tests de terrain, on va mesurer la partie physiologique, la vitesse. Mais il y a aussi les tests techniques, de jeu. Il faut aussi voir comment le jeune se comporte avec les bons joueurs de chez nous. On va mesurer si ce jeune peut avoir un projet défini, ou si on peut définir avec lui un projet qu'il est prêt à accepter. C'est important que le jeune veuille porter le maillot de l'OL. Ça va donc au-delà du terrain, et c'est comme ça que l'on essaie de minimiser les échecs, même si forcément il y en a toujours ». Autre stratégie mise en place par l'OL pour éviter les risques, réduire les effectifs en équipes de jeunes :
« Il faut dire aussi qu'on n'a pas de grands groupes de joueurs, on a des groupes de 15 à 16 jeunes plus 2 gardiens par année d'âge. On n'en perd au final pas beaucoup, et le gros du recrutement se fait de 12 à 16 ans. On part d'une idée selon laquelle le qualitatif et le quantitatif d'entraînement sont très liés. C'est un vrai travail d'équipe. En 40 ans, on a eu 5 directeurs du centre (José Broissart, Alain Olio, Georges Prost, Rémi Garde, Stéphane Roche, Ndlr), dont Rémi Garde qui est rapidement devenu coach de l'équipe première. Cette politique a donc un vrai suivi, avec d'anciens joueurs du club. Il y a une identité, une culture lyonnaise ». Une identité faite pour perdurer.