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Allemagne - Hongrie : les notes du match

Plus laborieuse dans le jeu que lors de son festival inaugural contre l’Ecosse, l’Allemagne s’en est remis à deux buts signés Musiala et Gündogan pour s’imposer 2-0 contre la Hongrie. La qualification pour les 8es de finale est dans la poche.

Par La Rédaction FM
11 min.
Jamal Musiala et Ilkay Gündogan avec l'Allemagne @Maxppp

Cet après-midi à Stuttgart, l’Allemagne avait l’occasion de valider son ticket pour les huitièmes de finale de son Euro 2024 en cas de victoire face à la Hongrie. Vainqueurs 5 buts à 1 de l’Écosse lors du match d’ouverture, les hommes de Julian Nagelsmann ont fait forte impression, notamment avec ses jeunes pépites Florian Wirtz et Jamal Musiala. Face à une Hongrie battue par la Suisse au match précédent (1-3), la Nationalmannschaft partait logiquement favorite. Sauf qu’elle a bien failli se faire surprendre d’entrée de jeu par Barnabas Varga. Lancé en profondeur, le Hongrois aurait pu ouvrir le score sans un grand Neuer (2e). Les hommes de Marco Rossi ont d’ailleurs bien secoué les hôtes du tournoi en début de match.

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Malgré un premier match largement gagné, l’Allemagne démontrait qu’elle restait sous pression avec des erreurs défensives surprenantes. Par exemple, sur une perte de balle de Kroos, le contre hongrois aurait pu être connu par Sallai si le joueur de Fribourg s’était montré plus adroit (15e). La Hongrie se montrait plus dangereuse, mais c’est l’Allemagne qui a réussi à trouver le chemin des filets en premier grâce à Musiala qui a profité d’un gros cafouillage entre Orban et son gardien (1-0, 22e). De quoi mettre définitivement la formation allemande sur de bons rails ? Pas vraiment. Toujours aussi friable défensivement, l’équipe de Nagelsmann a encore une fois failli être surprise à deux reprises par Szoboszlai. La première fois, Neuer a brillamment repoussé le coup franc du numéro 10 hongrois (26e). La deuxième, il a fallu l’intervention de Tah pour empêcher le joueur de Liverpool de fusiller Neuer (29e).

La Hongrie n’a pas démérité

La fin de la première période a toutefois été nettement plus en faveur des locaux qui ont fait le siège du camp hongrois. Et c’est encore Musiala qui a fait lever le stade sur une frappe du droit. Malheureusement pour lui, le cuir a fini dans le petit filet (45e). Acculée, la Hongrie pensait réussir l’exploit d’égaliser dans la foulée sur un coup franc de Szoboszlai, mais le buteur, Sallai, était signalé hors-jeu (45e). Au retour des vestiaires, pas de changements à signaler. Sans doute secoués à la pause par Nageslmann, les coéquipiers de Toni Kroos ont logiquement démarré le deuxième acte en réalisant un gros pressing pour tenter d’inscrire le but du break.

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Kroos a bien cru y arriver, mais Péter Gulácsi veillait au grain (54e). Quelques minutes plus tard, Nagelsmann surprenait tout son monde en sortant Wirtz et Haverez avant l’heure de jeu (remplacés par Fullkrug et Sané). Un double changement qui n’a pas déstabilisé son équipe. Loin de là. Malgré une nouvelle alerte hongroise signée Varga (60e), Gündogan a scellé le sort du match en reprenant seul au point de penalty un bon centre de Mittelstädt (2-0, 67e). La fin de la rencontre ne changera rien au score en dépit des occasions de chaque côté. L’Allemagne enchaîne donc un deuxième succès consécutif, reste en tête du groupe A et est déjà assurée de voir les huitièmes de finale.

L’homme du match : Musiala (7,5) : excellent face à l’Écosse, le milieu offensif a de nouveau éclaboussé cette rencontre de son talent. Outre sa qualité de dribbles qui a fait mal aux Hongrois, il a toujours senti le jeu pour permettre à son équipe d’avancer. Auteur de l’ouverture du score (22e), et donc de son deuxième but dans cette compétition, il n’est pas loin de s’offrir un doublé avec cette grosse frappe (44e). Il est aussi à l’avant-dernière passe sur le but du break signé Gündogan. Sorti sous une ovation et remplacé par Führich (71e).

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Allemagne :

- Neuer (6,5) : heureusement qu’il sort devant Sallai dès la première action (1ère) sinon l’Allemagne serait partie avec un but de retard. Encore impérial sur le coup-franc de Szoboszlai (26e) suivi de cette seconde intervention, l’emblématique gardien allemand a répondu présent. Il s’est même permis quelques interventions au-delà de sa surface. Il a montré plus de difficultés en fin de rencontre sur les sorties aériennes (81e, 89e). Une prestation qui vient mettre fin aux doutes le concernant. Du moins jusqu’au prochain match et surtout au 8e de finale.

- Kimmich (5,5) : devancé par Sallai sur cette première incursion (1ère), il effectue un début de match à l’image de son équipe, en dedans. Il se rattrape bien en s’interposant devant une frappe de l’attaquant de Fribourg (15e). Plus solide par la suite (4/5 duels reportés), le latéral a pu lâcher un peu les chevaux offensivement avec de la présence dans la moitié de terrain adverse, à défaut de prendre le dessus sur son vis-à-vis. Il n’a d’ailleurs pas toujours fait les bons choix (69e).

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- Rüdiger (5) : on l’a connu plus impérial. Il a parfois été mis en difficulté par le jeu aérien et les déplacements de Varga. Son avertissement reçu dès la 27e ne l’a pas aidé non plus à rester serein. On l’a vu effectuer deux mauvaises relances dans l’axe (26e, 50e) et manquer quelques interventions sans conséquence. Le joueur du Real Madrid a tout de même su montrer ses muscles dans les duels et sur coups de pied arrêtés.

- Tah (6,5) : ce soir, c’était lui le taulier de la défense. Le champion d’Allemagne en titre a multiplié les interventions importantes dans son secteur, notamment cet énorme tacle décisif dans les pieds de Szoboszlai (29e) ou encore devant sa surface à la reprise (48e). Il est battu une fois par Varga dans les airs (60e). Même ses courses rapides ont fait du bien. Balle au pied, il s’est contenté de jouer simple mais il n’a pas hésité à venir presser dans les 40 mètres adverses.

- Mittelstädt (6) : moins en vue que face à l’Écosse. L’apport du latéral a été limité sur son côté gauche même si ses montées ont souvent été bien senties. Il a eu du mal à régler la mire pour trouver ses coéquipiers, participant à cette apathie offensive plus générale. Forcément, ça s’est fait ressentir dans ses ballons perdus (13) mais il a fini par trouver Gündogan, auteur du second but (67e). Autre côté positif, il a bien verrouillé son couloir où la Hongrie n’est quasiment jamais passée. Averti (89e).

- Andrich (6,5) : il a tenu la baraque durant le premier quart d’heure allemand plein de flottements entre un sauvetage dans sa surface devant Bolla (7e) et une belle reprise cadrée (13e). À défaut d’être brillant, le milieu défensif est précieux par sa dépense d’énergie, ses nombreuses courses à haute intensité et son gros travail de pressing. C’est souvent grâce à cela qu’il a pu permettre à son équipe de ne pas être impactée par certaines pertes de balle. Remplacé par Can (72e), auteur d’une entrée pleine d’envie.

- Kroos (6,5) : relanceur précieux de la Mannschaft, jusqu’à parfois redescendre en 3e défenseur central à la gauche de Tah, le récent vainqueur de la Ligue des Champions a moins rayonné qu’à l’accoutumée, mais il est toujours essentiel. Son jeu est simple et souvent efficace même s’il a tout de même perdu quelques ballons. Mais c’est bien sa passe axiale au départ qui déclenche l’action du second but allemand (67e). Une belle frappe cadrée qui aurait pu faire mouche (54e).

- Musiala (7,5) : voir ci-dessus.

- Gündogan (6) : une prestation assez curieuse de la part du Barcelonais. Il s’est montré assez limité dans le jeu, parfois maladroit, pas toujours connecté avec ses partenaires, plein d’entrain au pressing, mais pas toujours efficace. Après avoir dit ça, on pourrait croire que le capitaine allemand a manqué son match, mais il est à l’origine de l’ouverture du score en déséquilibrant Orban au duel (22e), puis offre le but du break en profitant du service de Mittelstädt (67e). Remplacé par Undav (83e).

- Wirtz (4) : il a bien eu quelques fulgurances balle au pied, mais surtout beaucoup moins d’influence sur le jeu que face à l’Écosse. Le milieu offensif du Bayer a trop rarement joué face au jeu et en mouvement. Il a rendu la tâche trop facile pour ses adversaires. Sa seule tentative du soir n’a pas trouvé le cadre (42e) et il a fini par être remplacé par Sané avant même l’heure de jeu (58e). Le Bavarois n’a pas montré grand-chose sur cette demi-heure de jeu. Il n’a pas toujours été bien servi non plus et aurait pu faire mieux sur cette dernière situation (89e).

- Havertz (3,5) : si l’Allemagne a eu du mal à exister offensivement, c’est aussi parce qu’il manque de présence dans la défense adverse. Certes, il se joue habilement d’Orban dans la surface (11e) mais c’est un bilan bien maigre pour le joueur d’Arsenal. Pas toujours très adroit dans le jeu en remise, il a souffert face à cette défense regroupée. Il a d’ailleurs perdu ses 8 duels disputés. Son jeu aura été trop stéréotypé pour ses partenaires. Remplacé par Füllkrug (58e) qui n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent si ce n’est cette tête en déséquilibre (87e).

Hongrie

- Gulacsi (6) : le portier du RB Leipzig a été sérieux et appliqué. Il s’est interposé devant Kai Havertz en début de match, a fait preuve de sérénité dans ses interventions, rassurant son bloc. Il n’est pas aidé par Orban sur l’ouverture du score allemande, et ne peut rien faire sur le deuxième.

- Fiola (5) : le joueur de 34 ans a fait parler son expérience. Il a été précieux dans sa lecture du jeu, dans ses interventions. Il a plutôt bien géré la profondeur contrairement à ses deux compères de l’axe, même s’il a été pris à défaut sur quelques situations d’un contre un.

- Orban (4) : le roc de Leipzig a été bousculé ce mercredi. Il a eu du mal à gérer les appels en profondeur de Kai Havertz, et plus généralement dans le placement, comme sur le deuxième but où il est trop bas. Il a été en difficulté dans les duels, comme sur l’ouverture du score où il est déséquilibré par Gündogan. Il a montré de la fébrilité, ce qui n’est pas rassurant pour ses coéquipiers en défense.

- Dardai (4,5) : les dribbles de Musiala et Wirtz dans les petits espaces ont déstabilisé le jeune défenseur de l’Hertha Berlin, mais il a répondu présent dans les duels physiques. Comme Orban, il a eu du mal à gérer la profondeur également et a montré quelques errances dans le placement.

- Bolla (5) : le piston droit a été plutôt sérieux pour bloquer son couloir. Il a sauvé une reprise d’Andrich qui prenait la direction de la lucarne, bien contré les montées de Mittelstädt, sauf sur le deuxième but où il laisse le latéral allemand libre. Il s’est concentré sur les tâches défensives, ne se proposant que quelques fois en attaque. Remplacé par Martin Ádám (76e).

- Nagy (5,5) : la plaque tournante hongroise a été plutôt discrète ce soir. Il a plus passé son temps à coulisser et à courir derrière le ballon, en réussissant à gratter quelques ballons. Il n’a pas eu l’occasion de prendre le jeu à son compte néanmoins. Remplacé par Kleinheisler (64e).

- Schäfer (5) : à l’image de son compère de l’entrejeu, le milieu de l’Union Berlin a passé son temps à faire l’essuie-glace au milieu de terrain. Il a été gêné par les positions de Musiala et Wirtz, dans les demi-espaces. Un match dans l’ombre, avec peu d’apport offensif, même si sa qualité technique a permis quelques fois de ressortir de bons ballons.

- Kerkez (5) : le jeune piston a eu une grosse activité dans son couloir gauche, à l’image de son pendant à droite. Impliqué dans les efforts défensifs pour bloquer Kimmich, il était aussi le premier à partir en contre-attaque. Sa patte gauche a servi sur quelques centres, même s’il s’est aussi montré imprécis. Il a baissé le pied en seconde période. Remplacé par Sz. Nagy (76e).

- Sallai (6) : le joueur de Fribourg a montré un gros volume de courses. Il a été très impliqué dans les efforts défensifs, et a été le premier à se proposer sur les contre-attaques. Il a pensé égaliser en fin de première mi-temps, mais son but a été refusé pour une position de hors-jeu. Sa vitesse a permis d’exploiter les offensives hongroises à fond, à l’image de ce centre à l’heure de jeu pour Varga. Il n’a pas été récompensé par ses efforts. Remplacé par Csoboth (87e).

- Szoboszlai (4,5) : le capitaine hongrois était attendu au tournant aujourd’hui, et a failli se montrer décisif sur coup-franc sans un arrêt spectaculaire de Manuel Neuer. Il n’a été dangereux ce soir que sur ces phases. Mais en dehors des coups de pieds arrêtés, le milieu offensif de Liverpool s’est montré bien discret. Un match en demi-teinte.

- Varga (4,5) : le buteur de Ferencvaros a récidivé. Il est resté muet ce mercredi. Il n’a pas eu beaucoup de ballons à se mettre sous la dent, se contentant d’un jeu dos au but tantôt utile, tantôt avec du déchet. Il a eu une énorme occasion cependant à l’heure de jeu, sur un beau service de Sallai, mais il n’a pas cadré sa tête. Remplacé par Gazdag (87e).

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