Ligue 1

Sochaux : Bréchet pousse un sacré coup de gueule pour soutenir le duo Anin-Maïga et descendre le foot-business

Jérémie Bréchet est rare dans les médias. Mais quand le défenseur central de Sochaux prend la parole, ça fait pas mal de bruit. Morceaux choisis de son interview coup-de-poing dans L'Équipe du jour.

Par Alexis Pereira
2 min.
Sochaux Jérémie Bréchet @Maxppp

«J'ai un sacré défaut, je suis militant dans l'âme et corporatiste. Et si je commence à dire ce que je pense, je me mets dans la merde». Le ton est donné. Dès le début de son interview accordée à L'Équipe, le défenseur central du FC Sochaux Jérémie Bréchet (32 ans) a annoncé la couleur, n'hésitant pas à expliquer sans faux semblants les évènements survenus au club ces dernières semaines. «On s'est vus trop beaux. Mais on a perdu des joueurs quand même ! Beaucoup et pas des moindres. Entre Ideye, Faty, Dramé, Maurice-Belay, c'est de la qualité et du muscle. Dans un championnat serré, physique, ces muscles nous manquent», a-t-il lâché avant d'évoquer les cas Kévin Anin et Modibo Maïga qui ont déstabilisé le groupe.

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«Kevin, à chaque fois qu'il a joué, a été bon. Modibo a joué blessé, avec un genou qui ne pliait même pas. Ce n'était pas du chiqué, je l'ai vu un jour se faire enlever du liquide et je lui ai demandé comment il pouvait marcher avec tout cela ! Les deux ne sont pas des tricheurs, vraiment», a-t-il lancé avant de partir dans une tribune contre le football moderne. «Le foot n'est plus à sa place. On ne parle pas de jeu mais de ce qu'il y a à côté, des effets du foot, de contrats, de belles voitures... (...) Toutes les politiques sportives sont basées sur l'argent, pas sur les joueurs. Or, la richesse d'un club, ce n'est pas la valeur des joueurs, mais celle des hommes», a-t-il fustigé avant d'enfoncer le clou.

«Et regardez l'affaire Luyindula ! Ce qui se passe, c'est honteux de la part du club, de la Ligue, de la Fédé. Tout le monde se tait et espère que cela se termine vite à l'amiable pour ne pas faire de bruit et ne pas se couper d'un investisseur (QSI). Parce qu'on parle beaucoup d'Anin et de Maïga, mais ce qui se passe à Saint-Étienne (avec les lofteurs), à Paris, c'est pire. J'aimerais que l'UNFP fasse un préavis de grève, qu'on revoie complètement la charte du football. Un peu comme dans la finance, le football part complètement en c...», a-t-il martelé avant de conclure.

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«L'argent a été dépensé n'importe comment ! (...) Je ne crache pas dans la soupe. Je gagne plus d'argent que ne devrais en gagner, je le sais très bien. Seulement, quel football va-t-on laisser aux prochaines générations ?», s'est-il demandé. S'il n'est pas dit que le coup de gueule de Jérémie Bréchet réveille les mentalités, il aura au moins servi à prouver que certains footballeurs ne sont pas déconnectés de la réalité. Qu'ils restent des hommes, ce que l'on avait parfois tendance à oublier en les sacralisant...

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