Victorieuse du Maroc, la Croatie s'offre la troisième place honorifique de cette Coupe du monde 2022, au Qatar.
L'heure des retrouvailles. Après un match nul (0-0) à l'occasion de la première journée du groupe F, Croates et Marocains se retrouvaient pour la petite finale de ce Mondial 2022. Défaits par l'équipe de France aux portes de la finale, les Lions de l'Atlas avaient l'occasion de décrocher une historique troisième place et ainsi achever leur magnifique parcours de la plus belle des manières. Finalistes malheureux en 2018, les Vatreni, éliminés en demies par l'Argentine (3-0), pouvaient, quant à eux, confirmer une nouvelle épopée de haute volée. Alignés en 3-5-2 au Stade Khalifa International, les Croates de Luka Modric ne tardaient pas avant de se mettre en évidence.
Sur un coup franc de Majer, Perisic déviait de la tête pour Gvardiol qui ouvrait le score d'une superbe tête plongeante (1-0, 7e). Surpris d'entrée, les hommes de Walid Regragui, organisés en 4-3-3, répondaient dans la foulée. Opportuniste à la suite d'un coup de pied arrêté de Ziyech, Dari profitait d'une déviation malheureuse de Majer pour égaliser d'une tête piquée à bout portant (1-1, 9e). Après un début de match fou, les Croates prenaient le contrôle de la possession et se montraient, à nouveau, dangereux aux abords de la surface marocaine. Profitant d'un dégagement totalement manqué de Attiyat-Allah, Modric armait une puissance frappe mais voyait sa tentative repoussée, en deux temps, par Bounou (24e).
Mislav Orsic délivre la Croatie !
Au fil des minutes, le Maroc s'enhardissait mais En-Nesyri, trouvé par Ziyech, ne parvenait pas à cadrer sa tête (37e). Un peu moins tranchante, la Croatie se réveillait juste avant la pause et reprenait l'avantage... Au terme d'une belle séquence collective, Mislav Orsic était servi et enchaînait d'une sublime frappe enroulée trompant le dernier rempart des Lions (2-1, 42e). Au retour des vestiaires, les hommes de Zlatko Dalic revenaient avec de très belles intentions offensives et Orsic se signalait encore. Sa frappe, déviée par le dos d'El Yamiq, finissait sa course dans le petit filet (47e). Progressivement, cette petite finale perdait en intensité et les Croates se contentaient de conserver leur avantage en bloquant les espaces.
Moins inspirés qu'à l'accoutumée, les coéquipiers d'Ounahi manquaient de justesse technique dans les 30 derniers mètres. Au duel avec Gvardiol, Amrabat était même tout proche de commettre l'irréparable dans sa propre surface mais l'arbitre de cette rencontre, Hail Al-Jassim, ne bronchait pas malgré la protestation croate (74e). A l'entrée du dernier quart d'heure, les Lions pensaient égaliser mais En-Nesyri, servi par Chair, butait sur Livakovic, décisif sur sa ligne (75e). Sérieux défensivement et toujours dangereux offensivement à l'image de cette dernière frappe de Kovacic (87e), les Croates ne tremblaient pas dans les ultimes instants de cette petite finale et décrochaient ainsi la troisième place du Mondial. Héroïque tout au long de la compétition, le Maroc, frustré en fin de rencontre, termine à la quatrième place.
L'homme du match : Orsic (7)
Il a vu un but lui être enlevé dans les pieds par Yassine Bounou, mais en a inscrit un qui restera comme l'un des plus beaux de ce Mondial (42e). Débutant sa seconde période comme il avait terminé la première, il était proche de tromper Bono d'une lourde frappe (47e). Il a également fait très mal à l'arrière-garde marocaine à l'aide de sa vitesse et des dédoublements réalisés avec Ivan Perisic, sur le côté gauche. Remplacé par Kristjian Jakić (90e)
Croatie
Livakovic (6) : battu, à bout portant, sur la tête d'Achraf Dari (9e), il a pourtant vécu une soirée relativement calme. Décisif devant Youssef En-Nesyri (73e), il a failli être trompé par ce dernier en toute fin de rencontre (90e+6). Finalement assez peu mis en danger malgré la domination adverse, le portier du Dinamo Zagreb a apporté de la sérénité son arrière-garde.
Perisic (6) : positionné au poste d'arrière gauche, il s'est mué en passeur décisif sur l'ouverture du score des Vatreni (7e). Auteur de plusieurs gestes défensifs de qualité, il s'est tout autant distingué par son activité offensive, n'hésitant pas à se projeter dans le camp adverse, profitant de sa bonne alchimie avec Mislav Orsic.
Gvardiol (7) : buteur dès la 7e minute, la sensation croate a été récompensée de son tournoi. Si on l'a vu réaliser quelques fautes grossières, il a fait preuve de grandes qualités d'anticipation (3 interceptions) et de lecture de jeu pour s'opposer aux offensifs des Lions de l'Atlas. Il aurait également pu et dû obtenir un pénalty à 20 minutes du terme de la rencontre, à la suite d'une projection dans le camp adverse. Une rencontre qui confirme tout le bien pensé à son égard tout au long de la compétition.
Sutalo (5,5) : il a réalisé plusieurs très bonnes couvertures sur les attaquants adverses, notamment sur Sofiane Boufal sur une opportunité de but marocaine (32e). Il a aussi dégagé son camp à de nombreuses reprises pour permettre à son bloc de remonter et à sa défense de respirer face à la relative domination des Lions de l'Atlas.
Stanisic (5) : le joueur du Bayern Munich a délivré une prestation solide. Impactant dans le duel (6 sur 7 remportés), il a cependant moins été porté vers l'avant que son pendant sur le côté gauche. Il a cependant manqué de justesse dans ses transmissions et a été le deuxième croate à perdre le plus grand nombre de ballons (13).
Orsic (7) : voir ci-dessus
Kovacic (6,5) : il est le joueur par lequel sont passés tous les ballons. Toujours aussi clinique dans son jeu de passe, court (91% de passes réussies) comme long (6 longs ballons sur 8 transmis), le milieu de terrain de Chelsea a réalisé un match de très haut niveau. Dominant dans les duels (5 sur 6 remportés), il a couvert une très large aire de la zone de jeu et s'est rendu très disponible pour ses coéquipiers.
Modric (6) : il a tiré le coup-franc à l'origine de l'ouverture du score croate (7e) et a encore beaucoup couru, comme si ses 37 ans ne pesaient guère lourd sur son physique. Il A alterné entre un travail défensif d'envergure, venant régulièrement chercher le cuir dans les pieds des joueurs marocains, et son rôle de maître à jouer, portant le ballon dans le camp adverse.
Majer (6) : déviant malencontreusement le ballon menant à l'égalisation marocaine (9e), le Rennais a réalisé une prestation très intéressante. En dépit du fait qu'il ait perdu de nombreux ballons, surtout dans les duels, on l'a vu s'incorporer dans le cœur du jeu, à plusieurs reprises. En seconde période, on l'a souvent vu tenter d'adresser des centres, venus de la gauche, dans la surface adverse. Remplacé par Mario Pasalic (66e)
Livaja (4) : aligné à la pointe de l'attaque croate, le joueur de l'Hajduk Split n'a que trop peu pesé sur la défense marocaine. Touché à seulement 20 reprises en une heure de jeu, il aura tout de même ajouté une passe décisive à ses statistiques, bien qu'Orsic ait illuminé, seul, la rencontre de sa réalisation. Remplacé par Bruno Petkovic (66e) qui a parfaitement joué son rôle de pivot, lui qui a été intraitable dans le jeu aérien.
Kramaric (4) : on l'a vu se créer des opportunités en début de rencontre (notamment de la tête), avant de devenir plus anonyme. Repositionné sur le côté droit dès l'entame de la seconde période, son match a été écourté, lui qui est sorti sur blessure à l'heure de jeu. Remplacé par Nikola Vlasic (61e)
Maroc
Bounou (5) : un dégagement peu académique qui aurait pu se transformer en un immense but gag (3e). Un bel arrêt en deux temps sur la frappe enroulée de Modric (24e). Mais il ne peut pas faire grand-chose lors du but d'Orsic.
Attiat-Allah (4) : relancé à la place de Mazraoui, l'arrière gauche du Wydad a vécu une soirée difficile. Une mauvaise relance à signaler (24e) et de la difficulté face à Modric et Majer, qui l'ont beaucoup sollicité. Offensivement, son apport a été proche du néant et il n'a pas tenté le moindre centre.
El Yamiq (4) : déjà en difficulté face aux Bleus, le défenseur central du Real Valladolid a vécu une nouvelle partie compliquée pour cette petite finale. Il a eu beaucoup de mal face à Orsic et Kramaric, notamment en première période où il a manqué 6 dégagements. Un dégagement important devant l'intenable Orsic (47e). Il n'a pas toujours été académique, mais il a fait ce qu'il a pu. Blessé et remplacé par Amallah (64e)
Dari (6) : un alignement douteux depuis le début de la partie, à l'image d'une couverture du hors-jeu sur le but de Gvardiol. Mais il égalise ensuite pour le Maroc en reprenant le ballon de la tête sur une action similaire au but encaissé. Après ce début de match à rebondissement, il a été plus juste dans son placement à l'image d'une belle déviation sur un centre de Majer (50e). Remplacé par Benoun (64e)
Hakimi (4) : du bon mouvement sur son côté et des combinaisons avec Ziyech. Il force un peu trop son centre, qui passe tout juste devant En-Nesyri (29e). En revanche, il est complètement absent sur la superbe frappe enroulée d'Orsic, pour le deuxième but. Après la pause, il est passé sur le côté gauche pour remplacer Sabiri, mais a bien été cerné par le bloc croate.
El Khannouss (5) : le jeu s'est beaucoup porté sur son côté en première période et il a beaucoup tenté de combiner avec ses partenaires, à l'image d'un bon mouvement avec Boufal (32e). Mais cela n'était pas suffisant pour percer le milieu de terrain de la Vatreni et il n'a surtout pas toujours fait les efforts défensifs. Remplacé par Ounahi (56e), qui a été plus juste techniquement et aura définitivement réussi son Mondial 2022.
Amrabat (4) : il se manque au marquage avec Gvardiol, sur l'ouverture du score. Pourtant, il a beaucoup travaillé pour empêcher la Croatie de progresser, notamment devant Kramaric et Vlasic (62e), entré en cours de jeu. Ce n'était pas du très grand Amrabat, mais le joueur de la Fiorentina a surtout joué pendant trente minutes en défense centrale, après la blesse d'El Yamiq.
Sabiri (3) : il se manque au duel lors de l'ouverture du score et reste fautif au duel devant la frappe de Modric (24e). Positionné sur la gauche du milieu de terrain, il a eu beaucoup de mal à progresser vers l'avant et n'a gagné que trois duels en première mi-temps. Le jeu a beaucoup tourné vers le côté d'El Khannouss et il a logiquement été remplacé par Chair (45e) : (5). Son entrée a fait du bien à l'attaque marocaine et il s'est même permis une percée individuelle (69e).
Boufal (4) : moins flamboyant que depuis le début du tournoi, l'Angevin a été l'un des seuls à créer du danger en première période et s'est offert une belle frappe, mais non cadrée(32e). Il a également tenté de combiner avec Attiat-Allah, mais a vécu une partie assez frustrante. Remplacé par Zaroury (64e)
En-Nesyri (3) : sur les 21 ballons qu'il a pu se procurer, l'attaquant du Séville FC a manqué un bon centre d'Hakimi (29e), avant de manquer le cadre de la tête sur corner (37e). Son manque de vitesse lui a également causé du tort, mais il doit faire beaucoup mieux dans son duel à bout portant face à Livaković (75e). Et il manque encore sa tête croisée sur sa dernière situation de la Coupe du Monde (90e+6).
Ziyech (5) : il a commencé sa prestation d'une belle manière en frappant un coup-franc décisif et coupé par Dari. Il a ensuite beaucoup combiné avec Hakimi pour mettre à mal Perisic et Kovacic. Son apport sur les coups de pied arrêtés a été intéressant, mais il aurait pu faire mieux.
En savoir plus sur