FC Barcelone : l’incompréhensible gestion de Joan Laporta sur le cas Xavi

Par Maxime Barbaud
3 min.
Joan Laporta en tribunes @Maxppp

Ravi de prolonger l’aventure de son entraîneur il y a trois semaines, Joan Laporta a pris tout le monde de court en ordonnant cette fois l’éviction de Xavi après de simples propos mal passés. Si le technicien blaugrana est pour le moment toujours en poste, l’impulsivité de son président pourrait coûter cher au club, au propre comme au figuré.

Le FC Barcelone pensait vivre une fin de saison plutôt tranquille pour mieux préparer l’exercice suivant… c’est raté. Les supporters du club se sont réveillés vendredi matin avec une nouvelle sidérante. Joan Laporta a pris l’invraisemblable décision de virer Xavi à un an de la fin de son contrat. Les montagnes russes sont reparties de plus belle sur le cas de l’entraîneur. Le 28 janvier, ce dernier avait annoncé son départ à l’issue du championnat. Fin avril changement de discours, il s’est mis d’accord avec le club pour rester. Trois semaines plus tard, nouveau revirement de situation, le revoilà sur le départ.

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La raison évoquée dans la presse espagnole serait ses récentes déclarations sur l’état inquiétant des finances du Barça. Laporta n’aurait pas apprécié ce déballage médiatique, qui n’est autre qu’un secret de polichinelle. «J’ai simplement dit la situation économique du club n’est pas la meilleure…» a répété le coach jeudi soir après le succès des Blaugranas à Almeria. Un déplacement que n’a pas effectué le président barcelonais, Deco non plus, chose particulièrement rare mettant la puce à l’oreille de certains médias. En effet, ce choix de dernière minute a bien été motivé par les propos de Xavi durant l’avant-match.

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L’émotion de Laporta l’a emporté

Très en colère, Laporta s’est senti trahi par celui qu’il a toujours protégé, eu égard à son statut de légende du Barça. Il a interprété cela comme une forme de coup de pression afin de mettre les moyens cet été, ce que le club n’est pas en capacité de lui proposer, et qui n’a jamais été discuté lors de la décision de poursuivre ensemble. Du côté de l’entourage de Xavi, c’est le choc et la consternation. On plaide la mauvaise interprétation et l’incompréhension de la situation. Comment expliquer ce changement radical en trois semaines seulement, quand les deux hommes s’enlaçaient chaleureusement devant les caméras ?

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Les différentes sources proches de la direction ne sont pas tant surprises que cela. Laporta est souvent guidé par l’impulsion. Cette émotivité a pris le dessus sur la raison, prenant de cours pas mal de monde à l’intérieur même du FC Barcelone, première victime de ce conflit de personnes. «Laporta est considéré pour beaucoup comme le meilleur président de l’histoire du club, analyse Gerard Piqué sur Jijantes, qui en appelle aux socios. Les résultats ne font pas tout. Les socios ont la chance de pouvoir voter pour le président. Je lui donnerai du temps jusqu’à la fin du mandat. Nous devons être responsables de ce pour qui et pour quoi nous votons.»

Les premiers échanges entre Xavi et Laporta ont calmé le jeu

Virer Xavi a un coût également. D’après les médias espagnols, ce coup de sang serait estimé à 20 M€, 15 M€ pour le coach, le reste pour son staff technique licencié. Une somme que ne peut pas vraiment se permettre le Barça, d’autant qu’il faudrait financer un nouvel encadrement. C’est d’ailleurs pour cela que Laporta a envoyé un homme de confiance, Alejandro Echevarría son ex-beau frère, rencontrer Xavi ce vendredi et le convaincre de démissionner plutôt que de partir au bras de fer. Pas sûr que l’homme de 44 ans accepte face à ce nouvel épisode. Nous ne sommes pas à l’abri non plus d’un énième virage à 180°.

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Toutes les raisons exposées maintiennent un certain niveau d’incertitude quant à l’avenir de Xavi. Depuis les premières informations sorties dans la presse, l’entraîneur réclame une entrevue avec son président, qui ne devrait finalement pas intervenir dans les prochaines heures. Difficile d’interpréter ce genre de signaux. Les deux hommes ont tout de même échangé par message. Relevo précise d’ailleurs que cela a pu faire redescendre un peu la pression du côté du président élu. Cela sera-t-il suffisant pour repartir de plus belle, ensemble ? L’avenir proche le dira. Il est de bon ton de rappeler qu’une partie du conseil d’administration du 24 avril dernier, celui qui a maintenu Xavi au poste, était persuadée que l’entraineur ne poursuivrait pas sa mission…

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