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Espagne : nouvelles révélations accablantes sur le scandale Luis Rubiales

Au coeur du scandale depuis les célébrations de la victoire espagnole en Coupe du Monde, le patron de la RFEF voit son avenir s’assombrir.

Par Matthieu Margueritte
5 min.
Luis Rubiales @Maxppp

L’étau se resserre sur Luis Rubiales. Président de la fédération espagnole (RFEF) à la réputation déjà bien entachée avec l’affaire Piqué (fuite de ses conversations avec l’ancien défenseur du FC Barcelone concernant la délocalisation de la Supercoupe d’Espagne en Arabie saoudite), le dirigeant espagnol fait face à un scandale qui pourrait bien lui être fatal.

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Tout heureux du triomphe de la Roja à la Coupe du Monde féminine 2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande, Rubiales ne cachait pas sa joie d’avoir vu un groupe gagner malgré la présence du controversé Jorge Vilda, sélectionneur ignoré par ses joueuses, mais soutenu par sa fédération. Euphorique, Rubiales s’est alors laissé aller lors des célébrations du titre le journal de la finale.

Rubiales, c’est pas la classe

En tribunes, des caméras l’ont capté en train de célébrer tout en se touchant brièvement les parties génitales en guise de satisfaction. Mais surtout, Rubiales s’est permis de voler un baiser à Jenni Hermoso. La joueuse du FC Barcelone avait ensuite indiqué dans un live ne pas « avoir aimé » cet instant, avant de livrer à la presse un discours plus apaisé. « Il s’agit d’un geste mutuel totalement spontané, dû à l’immense joie de gagner une Coupe du Monde. Le président et moi avons une excellente relation, son comportement avec nous toutes a été excellent et il s’agissait d’un geste naturel d’affection et de gratitude ». Mais pour beaucoup, il y avait anguille sous roche. En clair, ce discours semblait piloté par la Fédération.

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De son côté, Rubiales, après s’être touché l’appareil testiculaire et embrassé une de ses joueuses, est resté droit dans ses bottes, toujours avec autant de classe. « Le baiser avec Jenni ? Il y a des idiots partout », a-t-il confié, avant d’en remettre une couche plus tard au micro de la Cadena COPE. « Ignorons les idiots et les stupides. Nous ne sommes pas là pour les conneries. Ne commentez pas les choses stupides. S’il y a des imbéciles, qu’ils continuent leurs bêtises. » Sauf que la parole des imbéciles et des idiots a fini par obliger Rubiales à faire machine arrière. Alors que l’Espagne était sur le chemin du retour, le boss de la RFEF a publié une vidéo dans laquelle il a présenté ses excuses.

Les politiques s’en mêlent

« Je me suis probablement trompé, je dois l’admettre. C’est un événement historique, l’un des plus beaux jours du football espagnol. Nous sommes champions du monde, c’est un exploit incroyable. Nous avons travaillé pour cela pendant longtemps et nous en sommes fiers. Mais il y a aussi un fait que je dois regretter, c’est tout ce qui s’est passé entre moi et une joueuse avec laquelle nous avons une relation magnifique entre nous deux et j’ai probablement fait une erreur. C’était sans mauvaise foi, dans un moment d’effusion maximale. Ici, nous avons considéré que c’était naturel, mais à l’extérieur, il y a eu des remous. Je dois m’excuser, en tirer les leçons et comprendre que lorsqu’on est président, il faut être plus prudent. »

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Depuis, les voix réclamant sa démission se sont multipliées. Et désormais, même la classe politique s’en mêle. Ainsi, après la ministre du Travail (qui a réclamé la tête de Rubiales), c’est le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez qui a rappelé publiquement à l’ordre le dirigeant de la fédération. « Ce que nous avons vu est un geste inacceptable. Les excuses n’ont pas suffi. Elles ne sont pas adéquates. M. Rubiales doit continuer à prendre des mesures », a-t-il indiqué ce mardi, lors de la réception des championnes du monde, avant de donner son point de vue sur une éventuelle démission du patron de la RFEF. « La RFEF n’appartient pas à la structure ou à l’organigramme du gouvernement espagnol. Elle est élue et révoquée, comme le président du jour, par ses membres ».

Les supplications de Rubiales, un discours qui ne vient pas d’Hermoso

Fortement chahuté, Luis Rubiales doit également faire face aux révélations de Relevo sur cette affaire. Des révélations qui pourraient bien sceller son sort. Le média espagnol affirme en effet que la fédération a rapidement pris conscience dans l’avion du retour que Rubiales avait signé un scandale mondial et qu’il fallait vite agir. C’est alors que la décision de faire une vidéo d’excuses durant l’escale à Doha (Qatar) a été prise. C’est là que le boss de la RFEF aurait fait pression sur Jenni Hermoso pour qu’elle apparaisse avec lui dans sa vidéo d’excuse. Rubiales a assuré à la joueuse du Barça qu’il avait beaucoup d’affection pour sa famille et qu’il avait besoin de son soutien, car son poste était en jeu. Plus tard, le sélectionneur Jorge Vilda a lui aussi tenté de convaincre Hermoso.

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Le coach de la Roja serait allé voir au moins trois fois les proches de la joueuse afin de les convaincre que la meilleure façon de mettre un terme à ce scandale était de participer à cette vidéo. Refus net d’Hermoso qui ne souhaitait parler que du sacre. Sans surprise, cette dernière a considéré qu’elle n’était pas la personne devant s’expliquer et s’excuser. Mais ce n’est pas tout. Relevo affirme également que ce baiser survenu sur le podium du Mondial a bien été une surprise totale pour Hermoso. Ce qui a conforté la version de beaucoup d’observateurs concernant le discours d’apaisement de la joueuse. Relevo va même plus loin en indiquant que ce discours relayé par la RFEF ne viendrait pas de la joueuse et aurait été écrit par le service communication de la fédération…. Triste affaire.

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