Premier League

Les premières conséquences du conflit entre la Russie et l'Ukraine sur le monde du football

Le conflit entre la Russie et l'Ukraine a déjà des conséquences sur le football. Et ce n'est sans doute pas terminé...

Par Alexis Pereira
3 min.
Manor Solomon célèbre son but contre le Real Madrid @Maxppp

Le conflit entre la Russie et l'Ukraine s'est invité en Ligue des Champions ce mercredi soir. Roman Yaremchuk a en effet célébré le but de l'égalisation de Benfica face à l'Ajax (2-2, 8e de finale aller) en arborant un T-shirt frappé de l'emblème national ukrainien. Le buteur lisboète avouait, quelques instants plus tard, au micro de CNN Portugal, sa «peur pour son pays» au vu de l'escalade des tensions entre les deux nations. Son partenaire en sélection Oleksandr Zinchenko s'est lui montré plus vindicatif sur ses réseaux sociaux en s'en prenant directement à la personne du président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine en lui souhaitant une mort dans d'atroces souffrances.

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L'Ukraine, face à la situation critique, a elle décidé de mettre le football entre parenthèses. La Premier League ukrainienne, qui devait reprendre ce week-end après une longue trêve hivernale, est suspendue jusqu'à nouvel ordre. «En raison de l'imposition de la loi martiale en Ukraine, le championnat d'Ukraine a été suspendu», peut-on lire sur le communiqué officiel de la Ligue locale. Suite à la publication de cette nouvelle, les joueurs brésiliens du Shakhtar Donetsk et du Dynamo Kiev, une sacrée colonie, ont publié une vidéo pour demander de l'aide au gouvernement de Jair Bolsonaro pour pouvoir quitter un pays qui se prépare au pire.

Championnat suspendu, quid des barrages du Mondial ?

Mircea Lucescu, entraîneur du Dynamo, a réagi auprès des médias roumains. «J'attends juste de voir ce qui se passe. Samedi, nous devions jouer contre Inhulets Petrove, 14e, à Kiev, mais voyons quel est l'état d'urgence. Le ministre de la Jeunesse et des Sports a suspendu toute manifestation sportive pendant 30 jours… Le Parlement a ratifié l'état d'urgence, force est de constater que nous ne jouons pas encore. Voyons combien de temps dure cette folie. (...) Les joueurs ont un peu peur... donc... normal... pour leurs familles... On n'a pas beaucoup étrangers, c'est pire pour les équipes avec beaucoup d'étrangers parce que leurs ambassades, bien sûr, leur demandent de quitter le pays», a-t-il confié, expliquant qu'il resterait lui en Ukraine.

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Une situation critique donc et le football est bien évidemment le cadet des soucis dans ce moment de gravité extrême. Toujours est-il que, dans un mois, la Russie comme l'Ukraine disputent leur barrage pour le Mondial 2022 au Qatar. Les premiers défieront la Pologne dans un contexte que l'on imagine très tendu. Les seconds, quart de finalistes du dernier Euro, eux seront opposés à l'Écosse. Mais dans quel état seront-ils, physiquement comme psychologiquement, pour ce rendez-vous d'une importance capitale dans la carrière d'un joueur ? À plus long terme, la question de la finale de la Ligue des Champions se pose.

C'est Saint-Pétersbourg qui devait accueillir l'évènement en mai prochain. Mais au regard du contexte géopolitique et militaire, l'Union Européenne ferait actuellement pression sur l'UEFA pour que la finale soit retirée à la Russie. Wembley serait d'ores et déjà candidat. Seulement, l'instance dirigeante du football européen se retrouve face à un dilemme, Gazprom, géant gazier et pétrolier russe, étant l'un de ses principaux sponsors, et son directeur exécutif Alexander Dyukov, étant membre de son comité exécutif. En politique comme en football, l'Europe est au bord de la crise de nerfs...

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