Bordeaux : le retour en grâce de Benoît Costil

"Le malaise Benoît Costil enfle", écrivait-on sur notre site en décembre dernier. Arrivé libre à Bordeaux après la fin de son contrat au Stade Rennais, l’ancien joueur de Sedan a connu des premiers pas mitigés en Gironde. Après plusieurs défaites, il avait été envoyé sur le banc par Jocelyn Gourvennec, en poste à l’époque. Un coup dur pour Costil qui a vite retrouvé sa place de numéro 1. Malgré tout, cet épisode l’a marqué comme il avait expliqué à Gold FM en février. «J’en ai pris plein la gueule. Très clairement. Il y a eu de bonnes choses au début, et après le match de Paris ça a été plus dur, mais collectivement surtout, et pas que le gardien. On aurait tous dû avoir un niveau plus élevé. Mais sinon, et désolé d’en décevoir certains, mais je ne vois pas un bilan si catastrophique que ça, ou que ce que certains pensent, même si j’aurais voulu que ce soit mieux, oui, effectivement. Plusieurs personnes ont occulté le positif, je ne sais pas dans quel intérêt, mais moi je ne regarde pas, je n’entends pas ; je travaille. Parfois on me dit, on me rapporte, alors j’écoute, mais ça ne m’atteint pas. C’est plus chiant pour ma famille».

Une Coupe du monde manquée et quelques mois plus tard, Benoît Costil est toujours au cœur des débats en Gironde. En effet, ses erreurs de relance ou encore un coup franc encaissé contre Nîmes ont été pointées du doigt par quelques supporters. Il avait été d’ailleurs conspué lors du match contre les Crocodiles (16 septembre). Mais avec le recul, il a avoué qu’il n’aurait pas dû entrer dans ce jeu. «Parfois, on entend des choses qui ne font pas plaisir. Ça m’a touché car je donne tout pour ce club. Après, je pense que j’ai été le plus con de tous en répondant. Je n’aurais pas dû. Alors oui ça fait plaisir mais je reste dans mon coin», a confié hier le portier de 31 ans après la victoire de son équipe face à Lille. Un match où il a tout simplement été monstrueux. Le natif de Caen a sorti un grand match. Fonte, Pépé, Rémy, Ikoné : tous les Dogues ont tenté de trouver le chemin des filets. Mais Benoît Costil les a tous écœurés les uns après les autres en multipliant les parades et les arrêts. Après la rencontre, Christophe Galtier, l’entraîneur du LOSC, a été le premier à s’incliner.

Costil a réalisé un match XXL face à Lille

« On est tout simplement tombé sur un gardien de niveau international. Très bon, très efficace jusqu’à la dernière seconde ». Les éloges ont aussi été nombreux du côté du club au scapulaire. «C’est vrai que Benoit Costil a fait un grand, grand match. Il nous a beaucoup aidés dans la victoire mais cela fait partie du jeu aussi, c’est comme ça» , a déclaré Eric Bedouet. Jules Koundé était aussi ravi pour son coéquipier. «Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise aujourd’hui. Tout lui réussissait, il a fait les arrêts qu’il fallait. On est très content pour lui. J’espère surtout que ça va continuer maintenant ». Benoît Costil l’espère aussi. Interrogé par Sud-Ouest après son match XXL, celui qui a obtenu la note de 9 dans L’Équipe a confié : « C’est parti fort. C’est dû à la grande qualité de cette équipe de Lille. Mais mes collègues de devant ont réussi de bonnes interventions. Il y a eu des frappes contrées. On a fait don de soi, que ce soit Jules, Aurel, Pablo. Ce sont des gestes qui dans une situation difficile vous redonnent un peu d’autonomie. »

Puis il a ajouté : « Je n’ai qu’une philosophie, c’est le travail, encore le travail. Je dois avoir quelques qualités, sans quoi je ne serais pas à Bordeaux. Je ne suis pas le meilleur, pas le plus mauvais. Il faut être mesuré dans les deux situations. Je suis un gardien qui donne toujours tout. J’ai fait un an à Vannes, j’ai fait deux ans dans les Ardennes, j’ai tout donné. J’ai fait six ans à Rennes, j’ai tout donné. Quelle que soit la période, je donnerai tout pour le club, pour le groupe. Ça me tient à cœur d’être performant pour mes collègues. J’espère que l’on vivra de bons moments avec les supporters ». L’international français, qui était présent lors du rassemblement du mois de septembre, a aussi eu une pensée pour ses proches, touchés par les critiques dont il a fait l’objet. «J’espère juste que ça va permettre à ma maman de revenir aux matchs parce qu’elle trop stressée et elle veut plus venir ici. Donc, j’ai envie de lui dire : reviens, reviens maman avec papa ! On ne sait pas combien de temps ma carrière va durer». Il faut donc en profiter surtout avec des performances d’un tel niveau !