Nancy - PSG : les notes du match
Le PSG a beaucoup souffert à Nancy mais s'est imposé 2-1 grâce à des buts marqués tôt dans la rencontre par Lucas et Cavani. Le visage du champion de France a de quoi inquiéter pour la suite de la saison.
La surprise n'était pas loin dans ce choc des extrêmes. Sur le synthétique de Marcel Picot, le PSG a battu Nancy, la lanterne rouge, dans la douleur sur le score de 2-1. Après une première demi-heure largement au-dessus de son adversaire où Lucas et Cavani ont su profiter des erreurs de la défense pour marquer, le club francilien est devenu méconnaissable et a subi la pression du promu. La deuxième mi-temps a notamment été un calvaire à suivre avec de trop nombreuses difficultés accumulées. La prestation du champion de France a de quoi inquiéter à 4 jours de la réception de Bâle en Ligue des Champions. Surtout que l'on sent certains joueurs essentiels comme Verratti et Thiago Silva pas vraiment dans leur assiette.
A l'annonce des compositions, il y avait pourtant de quoi tiquer. Alors que Unai Emery était confronté à de nombreuses absences (Pastore, Di Maria, Motta, Maxwell, Kurzawa, Aurier), on se doutait bien que Ben Arfa allait enfin pouvoir redevenir titulaire, au moins le temps d'un match. Mais non, le coach espagnol lui préférait le jeune Ikoné dans le couloir gauche avec Kimpembe derrière lui puisqu'il profitait des blessures des deux titulaires au poste. Cavani et Lucas étaient eux aussi alignés devant et au milieu, on retrouvait un trio Verratti, Kychowiak, Matuidi. Du côté de Nancy, on privilégiait l'expérience au milieu de terrain avec Pedretti et Alou Diarra alors que Kouré évoluait en pointe avec Dalé.
Malgré le regain de forme contre Bordeaux, Paris inquiète toujours autant
Après un début de match correct notamment grâce au remuant Lucas, le PSG n'a pas tardé à déverrouiller la cage nancéienne. La faute à Ndy Assembé, coupable d'une grossière erreur de la main sur ce coup-franc de Lucas qui passait à travers une forêt de jambes (0-1, 13e). La défense lorraine poursuivait sa journée porte ouverte. Après un long dégagement d'Areola, Chrétien voulant remettre de la tête à son gardien ne voyait pas Cavani. L’Uruguayen profitait de l’offrande pour lober le portier (0-2, 18e). Sur l'action suivante, le numéro 9 parisien n'était pas loin du doublé mais Ndy Assembé captait sa tête (21e). Nancy semblait perdu sur le terrain, impressionné par son adversaire mais il allait profiter d'un moment de relâchement pour enfin pointer le bout de son nez. Koura obligeait Areola à briller (32e) et Marquinhos connaissait un passage à vide. L'ASNL n'en profitait pas et le PSG regagnait le vestiaire avec un break d'avance.
Méconnaissables en fin de première période, les Parisiens devaient revenir avec d'autres intentions sur le synthétique. Il n'en a rien été puisque Nancy offrait un visage plaisant en étant toujours à la conquête du ballon et en affichant une envie bien plus forte que les joueurs de la capitale. Ces derniers perdaient de plus en plus de duels, des ballons au milieu et accumulaient les erreurs en défense. L'une d'elles amenait le but nancéien. Après une relance ratée de Thiago Silva, Kimpembe concédait la faute et le coup-franc parfait de Pedretti aboutissait sur une tête de Diarra en pleine lucarne (1-2, 55e). L'ASNL poussait dans la dernière demi-heure mais ne parvenait pas à se procurer des occasions malgré un excellent pressing au milieu, ce qui obligeait le PSG à se contenter d'un jeu long, imprécis et inefficace. Paris arrivait à conserver ce score mais que ce fut dur et crispant. La convaincante victoire contre Bordeaux est déjà un lointain souvenir.
L'homme du match : Lucas (6,5) : s'il est élu homme du match, c'est plutôt par défaut. Il s'est montré sur courant alternatif. Il effectue un début de match véritablement impressionnant avec une grosse activité, une mobilité déroutante et des prises d'initiative intéressantes. Buteur sans vraiment le vouloir sur coup-franc (13e), il a semé la terreur dans la défense adverse. Comme pour beaucoup de ses coéquipiers, il est devenu fantomatique au fur et à mesure de la rencontre. Il manque notamment une énorme passe alors que Cavani filait au but (43e). On ne l'a plus revu ensuite. Remplacé par Ben Arfa (77e) qui n'a pas vraiment eu l'occasion de se montrer. Il ne semble pas tout à fait au point physiquement.
Nancy :
Ndy Assembé (3) : une première mi-temps complètement à oublier pour lui. Pas assez attentif sur le coup franc vicieux et victorieux de Lucas (13e), le portier nancéien n'est pas non plus exempt de tout reproche sur le but de Cavani sur lequel il doit se montrer moins attentiste (18e). Par la suite, il n'a pas eu l'opportunité de rattraper ses deux bévues. Si Nancy perd, c'est en grande partie de sa faute.
Cuffaut (5,5) : plutôt solide malgré les assauts parisiens à répétition, le défenseur de 28 ans a bien contenu Ikoné sur son côté droit, à l'image de cette intervention, le buste droit (12e). Un bon débordement qui aurait pu déboucher sur une occasion (21e). Il a récolté le seul carton jaune de son équipe (70e). Son retour sur Cavani en fin de match empêche les Parisiens de tripler la mise (85e).
Cabaco (5) : peu en vue dans le match, il s'est montré plutôt solide, aussi bien défensivement qu'à la relance. Lui non plus ne peut rien sur les deux buts parisiens. Costaud en fin de match lorsqu'il a fallu défendre bas et repousser les ultimes offensives adverses.
Chrétien (4) : concentré en début de match, le capitaine nancéien n'a rien pu faire sur l'ouverture du score parisienne. En revanche le deuxième but encaissé est pour lui, sa remise de la tête mal ajustée se transformant en passe décisive pour Cavani (18e). Il a par la suite rehaussé son niveau de jeu, se montrant juste dans ses interventions.
Diagne (5) : à l'instar de ses compères en défense, son début de match est correct, en témoigne son intervention rugueuse sur Lucas (8e). Il ne peut rien sur les buts de Lucas et Cavani. Il a parfois tenté d'apporter le surnombre par quelques montées rageuses. Il a su rester concentré jusqu'à la fin du match.
Muratori (4,5) : à l'image de son équipe, l'ancien Monégasque a beaucoup souffert. S'il s'est toutefois illustré avec une belle frappe du gauche sans pour autant inquiéter Areola (40e), il n'a pas pu peser sur le jeu de son équipe. Courageux et volontaire dans ses efforts, il s'est par la suite contenté de jouer avec sobriété. Il est tout de même monté en régime en seconde période.
Guidileye (4,5) : il n'a gagné qu'un tiers de ses duels malgré une activité importante. Plutôt discret dans l'ensemble de son oeuvre, avant d'être remplacé par l'ancien Guingampais Christophe Mandanne (80e), tout proche d'obtenir un penalty dès son premier ballon.
Diarra (6,5) : dépassé en première période, l'ex-international français a d'abord beaucoup couru dans le vide. Avant de se montrer beaucoup plus tranchant en seconde période. Son but de la tête a redonné espoir à l'ASNL (55e). Il effectue ensuite un beau retour dans les pieds de Lucas (70e) malgré la vitesse du Brésilien. Un bilan appréciable pour son retour en Ligue 1.
Pedretti (5,5) : lui aussi a beaucoup couru en première période. Plutôt juste dans ses passes, il reste toujours utile sur coups de pied arrêtés. Vrai régulateur du jeu de son équipe, il est surtout l'auteur de ce coup franc parfait déposé sur la tête décroisée de Diarra en seconde période (55e). Il a été ovationné pour sa sortie , remplacé parAït Bennasser (80e).
Dalé (5) : difficile d'exister à la pointe de l'attaque quand on se retrouve face à la paire brésilienne Marquinhos-Silva. En première mi-temps, il a parfois essayé de faire la différence et de combiner avec Koura, comme sur cette action conclue par la frappe lobée de ce dernier (31e). Sa tentative du droit en bout de course en début de seconde période n'a pas rencontré meilleur sort (52e). Il a toutefois obtenu le coup franc qui amène le but de Diarra (56e).
Koura (5) : rien à signaler jusqu'à la 31e et cette frappe lumineuse qui a failli tromper la vigilance de Areola. Il est l'attaquant nancéien le plus dangereux de la partie. Il s'est beaucoup démené en attaque avec notamment cette frappe en rupture (40e) dans le petit filet. Visiblement éreinté, il a cédé sa place au revenant Issiar Dia (62e), très virevoltant dès son entrée en jeu.
PSG :
Areola (6,5) : spectateur de la rencontre durant une demi-heure où il s'est contenté de relancer le jeu de son équipe au pied et à la main, le portier a offert une claquette splendide sur cette frappe de Koura qui retombait sous la barre (32e). Un arrêt qui a lancé son match car par la suite, il a capté tranquillement la tentative de Muratori (37e). Il ne peut rien faire sur la tête de Diarra qui a terminé dans sa lucarne (55e). Sa présence a fait du bien à son équipe.
Meunier (6) : très offensif dans son couloir dès le coup d'envoi, il a donné le ton à sa rencontre. Il a su profiter du bloc très bas de Nancy pour s'offrir pas mal de déboulés mais il n'a pas toujours été en réussite dans ses centres. Plutôt propre défensivement, il est resté solide, s'efforçant à rester debout à chacune de ses interventions. On a eu peur pour sa cheville sur le tacle irrégulier de Pedretti (46e). Il n'a pas été aussi performant en seconde période, perdant quelques duels importants.
Marquinhos (6) : Il a réalisé un match en demi-teinte. Il entame bien sa rencontre avec un marquage serré sur les attaquants et des interventions correctes (8e). Le Brésilien a même contribué à l'animation offensive avec des passes qui cassaient les lignes (15e, 19e). Mais il a aussi connu un passage à vide en fin de première mi-temps qui a mis son équipe en difficulté à deux ou trois reprises. Il s'est repris par la suite, offrant quelques garanties.
Silva (5,5) : si la défense n'a pas respiré la sérénité, le capitaine parisien en est aussi le symbole. Auteur d'une première demi-heure impeccable, il a connu comme l'ensemble de son équipe, une absence de concentration, voire une grosse impression de dilettante. Preuve avec le but encaissé de Diarra puisque c'est lui qui rate sa relance amenant ensuite le coup-franc (55e). Thiago Silva ressemble de moins en moins au joueur qu'il était. Cela tombe mal le PSG se chercher des leaders.
Kimpembe (4,5) : en l'absence de Kurzawa et Maxwell, le jeune Parisien évoluait au poste de latéral gauche. Il a bien tenu son rang dans un premier temps. Avec sa puissance, il a remporté de nombreux duels et offrait des solutions devant tout en assurant ses tâches défensives. Mais lui aussi est tombé dans la facilité avec de nombreuses passes ratées et même des prises de décision curieuses. Il a aussi commis trop de fautes dont celle qui amène le but de Diarra (55e). Averti (84e).
Verratti (5,5) : le petit Italien peine encore à retrouver son meilleur niveau. Après un bon début de match avec un gros pressing sur le milieu adverse et quelques combinaisons avec Matuidi ou Lucas et un joli ballon par-dessus la défense pour Cavani (21e), il a affiché plus de déchet dans son jeu, preuve aussi du manque d'animation autour de lui. Il s'est efforcé à défendre son axe et a beaucoup couru après le ballon, ce qui n'est pas vraiment son style.
Krychowiak (4) : sous le feu des critiques depuis le début de saison, le Polonais n'a toujours pas éclaboussé une rencontre de son talent. Malgré un bon début de rencontre où on l'a senti en forme avec pas mal de déplacement entre les lignes, il a rapidement affiché ses limites avec des passes mal assurées (39e, 61e) et des interventions manquées (54e, 67e). Il a subi la domination de Pedretti et Diarra au milieu, c'est dire.
Matuidi (4,5) : match à deux visages de sa part. Très remuant en première période et toujours volontaire au pressing, l'international français était l'un des hommes forts de son équipe. Il ne rechignait pas non plus à défendre avec un tacle parfait dans sa surface sur Koura (28e). Seulement, il a disparu en seconde période et n'a pas beaucoup touché de ballons mais il n'a jamais rien lâché et a tenté de lancer la révolte dans son équipe, en vain.
Lucas (6,5) : voir ci-dessus.
Cavani (6) : mine de rien, il en est désormais à 9 buts en 8 rencontres de Ligue 1 cette saison. Sans faire un très gros match, l'Uruguayen a rempli son rôle en marquant le but du break. Il peut aussi remercier Chrétien sur le coup même si la finition est belle (18e). Il a eu d'autres petites occasions comme cette tête qu'il n'appuie pas assez sur ce bon ballon offert par Verratti (21e) ou encore cette vicieuse frappe croisée (50e) et cette reprise au-dessus du cadre (68e). Il a été pris trop de fois en position de hors-jeu. Remplacé par Augustin (87e).
Ikoné (5) : très mobile, il s'est efforcé à remuer et à naviguer entre son couloir gauche et l'axe, offrant pas mal de solutions à son équipe. Il a aussi bien combiné avec Kimpembe et n'a jamais hésité à revenir en défense. Finalement, il a été assez brouillon même si par période, il parvenait à faire des différences. Remplacé par Rabiot (62e) qui a eu du mal à rentrer dans la rencontre mais sa technique a fait du bien à son équipe qui perdait, à ce moment-là, trop de ballons.
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