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Pays-Bas, Liverpool : le paradoxe Virgil van Dijk

Capitaine de Liverpool après le départ de Jordan Henderson pour l’Arabie saoudite et plutôt très performant sous le maillot des Reds en ce début de saison, Virgil van Dijk ne fait pourtant pas l’unanimité au sein de son pays natal. Critiqué par de nombreux anciens joueurs de la sélection batave, le défenseur de 32 ans a lâché ses quatre vérités avant de défier l’Irlande, ce samedi soir.

Par Josué Cassé
6 min.
Olivier Giroud devance Virgil van Dijk pour marquer @Maxppp

Considéré comme un roc infranchissable, notamment entre 2018 et 2020 où Liverpool aura remporté la Ligue des Champions et la Premier League, Virgil van Dijk (32 ans) a par la suite connu une baisse de régime certaine. Victime d’une rupture du ligament croisé du genou, qui aurait pu mettre fin à sa carrière, le défenseur néerlandais était même jugé par beaucoup comme un joueur sur le déclin. Oui mais voilà, après avoir sous-performé la saison passée, le natif de Breda retrouve de sa superbe en ce début d’exercice 2023-2024. Taulier de la défense des Reds et capitaine de l’équipe entraînée par Jürgen Klopp, l’ancien talent de Southampton rappelle à ses détracteurs toute l’étendue de son talent.

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Entre Liverpool et la sélection, son cas divise !

À nouveau proche de son meilleur niveau et grand artisan de la deuxième place actuelle de Liverpool, à une petite longueur seulement de Manchester City, le numéro 4 hollandais incarne la solidité défensive affichée par les Reds (10 buts encaissés, co-meilleure défense de Premier League avec Arsenal). Encensé par son entraîneur et régulièrement acclamé par les pensionnaires d’Anfield, le droitier d’1m93 s’expose pourtant encore à de nombreuses critiques aux Pays-Bas. Intouchable sur les rives de la Mersey et présentant des statistiques flatteuses depuis la reprise (en tête des listes Opta pour les tacles gagnés, les duels aériens et jamais dépassé sur les 13 tentatives de dribbles subies après 10 matches de championnat), Van Dijk voit son statut bien plus discuté en terres néerlandaises.

Populaire au pays des tulipes, le proverbe chinois «plus l’arbre est haut, plus le vent est fort» résonne, en effet, avec force au moment d’évoquer le cas de l’international batave aux 62 sélections (7 buts). Souvent pris pour cible ou désigné comme l’incarnation même des échecs supposés des Pays-Bas sur la scène internationale, Virgil van Dijk essuie ainsi les critiques de plusieurs légendes néerlandaises ces derniers mois. Récemment, Marco van Basten et Ruud Gullit, qui ont fait le bonheur de l’AC Milan, n’hésitaient pas, à ce titre, pour tirer à boulets rouges sur le cadre des Oranjes. «Il fait du bruit, mais il ne dit rien. Il n’est pas clair. Un bon capitaine pense à voix haute et explique clairement ce qu’il se passe. Lui reste entre les deux. Il provoque le chaos et cela conduit à des malentendus. C’est justement ce que vous, en tant que capitaine, devez empêcher. En termes techniques et tactiques sur le football, il ne l’est pas. Il faut quelqu’un d’autre sur la pelouse. Et cela n’a rien à voir avec sa blessure, cela concerne son leadership», pestait notamment Van Basten sur Ziggo Sport.

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Virgil van Dijk concède une baisse de régime !

«Tu es capitaine, tu dois résoudre ça. Il pense qu’il est meilleur que les autres mais il ne fait que commenter timidement ce qu’il se passe devant lui (…) C’est une critique positive qu’on lui fait. Tu es le meilleur ? Alors montre-le», ajoutait, de son côté, Ruud Gullit quelques heures après la victoire des Pays-Bas contre Gibraltar, le 27 mars dernier. Tancé pour un manque présumé de leadership, Van Dijk agaçait également pour ses prestations sur le terrain. «Je pense qu’il peut faire beaucoup plus, il se limite souvent à jouer le ballon à ses latéraux, mais il a une excellente passe en lui. Il peut dribbler. Il a une bonne technique pour le faire. Il peut être beaucoup plus dominant. Il est très étrange qu’un si bon joueur fasse si peu pour l’équipe nationale dans la préparation», précisait dans cette optique Van Basten, visiblement frustré par l’apport du défenseur batave sous le maillot des Pays-Bas.

Sous le feu des projecteurs, celui qui voit son contrat courir jusqu’en juin 2025 du côté de Liverpool n’arrangeait pas son cas en juin dernier. Après deux défaites consécutives lors du Final Four de la Ligue des Nations (2-4 face à la Croatie, 2-3 contre l’Italie), Van Dijk donnait un peu plus de grains à moudre à ses détracteurs. Interrogé dernièrement sur cette tempête médiatique, le principal concerné ne manquait d’ailleurs pas de faire sa propre autocritique dans un entretien accordé au média néerlandais Algemeen Dagblad. «Je prends certaines critiques au sérieux, mais pas toutes. Je sais très bien quand je joue bien et quand je ne joue pas. La saison dernière a été médiocre, parfois même mauvaise. En tant qu’équipe, nous avons également eu du mal à trouver un bon rythme à Liverpool. La Ligue des Nations avec l’équipe des Pays-Bas n’a pas non plus été bonne», concédait l’intéressé.

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Un statut de capitaine à assumer

Avouant ne pas être à la hauteur de ses standards habituels en club et au niveau international ces derniers mois, Van Dijk retrouve depuis ses sensations. «J’ai beaucoup réfléchi et j’en ai beaucoup parlé (les problèmes de la saison dernière, ndlr) pour pouvoir renverser la vapeur. Cela a fonctionné, je pense. Les choses se passent à nouveau très bien depuis l’été. Ma blessure était très grave, il n’est pas surprenant que vous deviez réapprendre à connaître votre genou, pour ainsi dire. Mais maintenant, je ne le remarque plus. Je n’ai pas eu à changer grand-chose dans ma façon de jouer, j’ai le sentiment que je peux tout refaire», analysait en ce sens l’ancien joueur du Celtic Glasgow avant de revenir sur ce statut de capitaine. «Il y a beaucoup de choses en jeu, peut-être même plus au club qu’en équipe nationale. Vous avez beaucoup de responsabilités envers toute l’équipe, en particulier les plus jeunes, et aussi envers le club dans son ensemble. Je ne joue pas toujours dans nos matches européens, mais en tant que capitaine, on attend toujours de vous que vous soyez important pour l’équipe ces jours-là. J’essaie de faire de mon mieux à cet égard. Cela n’a certainement pas d’impact négatif sur mon jeu. Pas tout à fait : il s’agit plutôt d’une incitation».

Performant avec les Reds, il l’est en revanche un peu moins sous la tunique orange, à l’image de ses dernières prestations en sélection. Outre un penalty concédé le 10 septembre dernier en Irlande (victoire 2-1 des Pays-Bas), le taulier de la défense batave se rend souvent coupable de plusieurs approximations et n’a d’ailleurs rien pu faire face à la puissance offensive de Kylian Mbappé, auteur d’un doublé à la Johan Cruyff Arena dans le cadre de la 7e journée du groupe B. Pas forcément aidé par la faiblesse collective des Néerlandais, Van Dijk a malgré tout eu le mérite de sauver les siens, le mois dernier en Grèce, en inscrivant un penalty décisif au bout du temps additionnel (1-0). Un succès ô combien précieux permettant aux Pays-Bas de s’emparer de la 2e place de la poule. En cas de victoire sur la République d’Irlande à Amsterdam, ce samedi soir, les Pays-Bas assureraient d’ailleurs leur ticket pour l’Euro 2024, organisé en Allemagne du 14 juin au 14 juillet prochain. Un rendez-vous important où Virgil van Dijk aura forcément à coeur de prouver aux observateurs néerlandais qu’il est bel et bien de retour au plus haut niveau.

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