Le ministère des Sports réagit au scandale à la FFF
La Fédération Française de Football vit des heures compliquées. Entre les tensions en interne entre la Directrice générale Florence Hardouin et les différentes chefs de service, et les accusations de harcèlement sexuel à l'encontre de Noël Le Graët pour lesquelles une plainte en diffamation a été déposée, l'institution est dans l'œil du cyclone depuis la publication de l'enquête de So Foot. À deux mois de la Coupe du Monde, ces révélations font encore plus tache, à tel point que le ministère des Sports a été contraint de réagir. Amélie Oudéa-Castéra a reçu les deux dirigeants cités plus haut pour une explication en bonne et due forme. Elle leur a rappelé la mission de service publique de la fédération et a diligenté une mission d'inspection afin de constater, ou non, ces dysfonctionnements. Juste après l'entrevue, le ministère a publié un communiqué.
Le communié complet du ministère des Sports :
«La ministre des Sports et des jeux Olympiques et Paralympiques a reçu, ce matin, vendredi 16 septembre, le Président de la Fédération Française de Football, Noël Le GRAET, accompagné de la Directrice générale de cette Fédération, Florence HARDOUIN. Cet entretien a notamment permis à la ministre d’entendre le Président de la FFF sur le contenu de l’article de presse publié par le magazine SO FOOT, le 8 septembre dernier.
Elle a pris bonne note des explications des deux dirigeants sur les faits rapportés par la presse et des raisons pour lesquelles la Fédération a souhaité déposer plainte en diffamation contre le magazine SO FOOT.
La ministre leur a indiqué qu’elle allait engager une mission de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) d’audit et de contrôle sur le pilotage de la Fédération et le respect des obligations qui s’y attachent.
Noël Le GRAET s’est engagé à transmettre à cette mission, dans la plus complète transparence, tous les rapports produits dans la période récente sur la FFF et notamment ceux ayant trait à sa gouvernance et à son management.
La ministre a rappelé qu’il était impératif que la FFF poursuive ses activités dans le respect absolu de tous les salariés, quel que soit leur niveau hiérarchique, et en veillant activement à la prévention et à la lutte contre toutes les formes de discriminations et de violences, notamment sexistes et sexuelles.
La ministre a fait part de son souhait de rencontrer le vice-président délégué de la Fédération, Philippe Diallo, membre du Comité conformité créé par le Comité exécutif de la Fédération le 27 janvier 2022 et dont l’objectif est de coordonner et accompagner au plus haut niveau de l’organisation les plans d’action déployés pour assurer le respect des normes juridiques et éthiques applicables aux dirigeants et aux salariés, afin qu’il puisse lui faire part à son tour de son appréciation sur la situation de la Fédération sous cet angle.
Plus encore que les autres, la FFF, première Fédération de France avec ses deux millions de licenciés, investie par l’Etat d’une mission de service public pour un sport pratiqué à tous les âges et dans tous les territoires avec ses 15 000 clubs, a un devoir d’exemplarité en matière d’éthique et d’intégrité sportive et sociétale. Le Président a indiqué en avoir pleinement conscience, et vouloir renforcer les initiatives engagées en ce sens.»