Red Bull : les coulisses des folles négociations avec Jürgen Klopp

Dans un entretien accordé au journal allemand Bild, Oliver Mintzlaff, directeur général du groupe Red Bull, est revenu sur les coulisses de l’arrivée de Jürgen Klopp. Le patron de la marque autrichienne révèle certaines anecdotes de ces longues discussions entamées dès 2021 avec l’ancien entraîneur de Liverpool.

Par Valentin Feuillette
5 min.
Jürgen Klopp @Maxppp

Après l’annonce tonitruante de son arrivée au sein du groupe Red Bull, Jürgen Klopp prendra ses fonctions en tant que Global Head of Soccer au sein de la marque allemande le 1er janvier, après l’officialisation de son nouveau poste en octobre. Sa décision de rejoindre le géant des boissons énergisantes a provoqué une réaction particulièrement virulente dans son Allemagne natale, et au Borussia Dortmund où pour de nombreux fans, il était une véritable légende vivante. En octobre, les supporters de Mayence avaient déployé des banderoles avec des messages tels que «Avez-vous oublié tout ce que nous vous avons donné ?», adressés à leur ancien manager lorsqu’ils ont joué contre le RB Leipzig. Plus tôt ce mois-ci, les supporters du Holstein Kiel ont installé une banderole dans leurs travées, montrant Klopp pris dans une ligne de mire à côté d’une pierre tombale. Il avait été montré aux côtés de Mintzlaff ainsi que des financiers du football Martin Kind et Dietmar Hopp avec les mots «Les fossoyeurs du football allemand». Le football allemand est fier de son modèle de propriété, qui impose aux clubs de fonctionner selon la règle du 50+1, ce qui signifie que les membres – essentiellement des fans – possèdent la majorité des actions et peuvent influencer des décisions telles que le prix des billets.

La suite après cette publicité

Le RB Leipzig a été accusé d’avoir exploité le système en n’ayant que 17 membres avec droit de vote - la plupart directement liés à Red Bull - et a contourné une loi stipulant que les équipes ne doivent pas être nommées d’après des sponsors en appelant officiellement le club RasenBallsport Leipzig, ce qui se traduit par LawnBallsport Leipzig. Ils sont donc profondément impopulaires parmi les fans rivaux en Allemagne, et cela est amplifié par leur succès relatif. Jürgen Klopp a défendu sa décision de rejoindre Red Bull, insistant sur le fait qu’il est impossible de satisfaire tout le monde : «Je ne voulais marcher sur les plates-bandes de personne. J’aime tous mes anciens clubs, mais je ne sais pas ce que j’aurais pu faire pour que tout le monde soit content. J’ai 57 ans et je peux encore travailler quelques années, mais je ne me voyais pas rester sur la touche pour le moment. Il était clair pour moi que je ferais quelque chose, et c’est alors que Red Bull est arrivé». Et on en sait maintenant bien plus sur ces discussions entre l’Allemand et le groupe autrichien.

Des discussions entamées en 2021 !

Dans un entretien accordé au journal allemand Bild, Oliver Mintzlaff, directeur général du groupe Red Bull, est revenu sur les coulisses de l’arrivée de Jürgen Klopp : «Au cours des 20 dernières années, j’ai vécu, contribué à façonner et à négocier de nombreuses négociations dans le football. Je dois dire que ce furent les plus faciles avec lui. Non pas parce que nous lui avons proposé un package financier incroyable, au contraire. Nous avons parlé du côté financier pendant 20 secondes parce qu’il a dit qu’il était prêt à relever le défi. J’espère qu’il ne l’entendra pas maintenant, car il pensera alors que lui et son conseiller ont mal négocié. Mais non, financièrement, cela a pris 20 secondes. Lorsque le oui est arrivé, ce fut l’une des négociations les plus faciles que j’ai menées en 20 ans», a-t-il déclaré.

La suite après cette publicité

Avec un nouveau rôle taillé sur mesure, l’ancien entraîneur de Liverpool sera responsable du réseau international de tous les clubs de football sous l’égide de Red Bull - y compris Leipzig, Salzbourg et les New York Red Bulls. C’était une tâche qui le titillait depuis le début : «Cela a pris beaucoup de temps. C’était un processus très, très long. La première idée est venue il y a plus de deux ans, lorsque j’en ai parlé pour la première fois à Jürgen. Il m’a dit : "Je pense que c’est génial, je pense que c’est impressionnant". Il ne s’agit pas seulement de ce qui se passe dans le football, mais aussi des sports dans lesquels Red Bull est impliqué, de tout ce qui est fait pour les jeunes talents. Cela l’a toujours intéressé et l’a enthousiasmé. Nous sommes donc toujours restés en contact et je n’ai jamais lâché prise», poursuit le dirigeant autrichien. Jürgen Klopp a donc été approché pour la première fois par le groupe Red Bull il y a plus de deux ans et a mené des réunions secrètes pendant son règne à Liverpool.

L’ancien boss du Borussia Dortmund a d’abord refusé les avances de Red Bull, mais était ensuite très excité à l’idée de trouver un accord après avoir annoncé son départ d’Anfield. Si cela avait surpris beaucoup de monde, ces négociations étaient devenues une idée fixe dans les bureaux de Red Bull : «Mais à un moment donné, il m’a dit qu’il allait prolonger son séjour à Liverpool et cela a bien sûr été une déception pour moi car cette petite porte était alors fermée. Lorsqu’il a annoncé son départ, nous nous sommes rencontrés chez lui à Liverpool quelques mois plus tard et j’ai repris mon sujet et je lui ai dit beaucoup de choses, où je pense que nous pourrions l’utiliser et que ce serait une tâche passionnante pour lui. Et puis il a dit : 'D’accord, faisons-le’. J’ai dû me gifler. Puis il a accepté et j’ai rapidement rédigé les contrats», a-t-il conclu. La première conférence de presse de Jürgen Klopp sera organisée le 14 janvier prochain.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier