Botafogo : Bruno Lage, un coup de pression au timing surprenant
Coach du Glorioso depuis le départ de Luis Castro, le Portugais a surpris tout son monde en évoquant un possible départ. Un événement qui risque de faire parler en France à l’heure où le nom du Lusitanien a souvent été annoncé pour remplacer un Laurent Blanc plus que jamais sur la sellette.
L’élimination en quart de finale de la Copa Sudamericana par les Argentins de Defensa y Justicia (1-1, 1-2) a fait tache, mais pas de quoi gâcher la saison de Botafogo. Leader de la Série A brésilienne avec dix points d’avance sur son premier poursuivant (Palmeiras), le club carioca est bien parti pour décrocher un titre de champion du Brésil qui le fuit depuis 28 ans. Pourtant, O Glorioso doit faire face à une zone de turbulences. Ce week-end, après la défaite face à Flamengo (1-2), Bruno Lage, l’entraîneur de Botafogo, a surpris tout son monde. Sans en avoir discuté avec ses dirigeants au préalable, le coach portugais s’est présenté en conférence de presse 46 minutes après le coup de sifflet final et a lâché une petite bombe en déclarant être prêt à rendre son tablier.
« Cette histoire de ne regarder que ma carrière à Botafogo, je pense que c’est beaucoup de pression sur les joueurs. Et je ne l’accepte pas. Il n’y a qu’une seule façon de les libérer de cette pression. Et c’est pour cela que je suis ici devant vous. Je n’ai parlé à personne, j’ai beaucoup réfléchi et en ce moment je mets mon poste à disposition du directeur, à la disposition du président. (…) J’ai un contrat avec Botafogo jusqu’en décembre, c’est beaucoup d’argent en salaire, j’ai des primes de qualification pour la Copa Libertadores qui sont pratiquement acquises. J’ai aussi une prime pour le titre en championnat, mais je n’ai aucun problème à y renoncer, car je ne suis pas avide d’argent. Ce que je ne peux pas accepter, c’est que la pression que l’on met sur moi se répercute sur mes joueurs. C’est ce que je dois dire. Mon poste est à la disposition du responsable, sans rien dire d’autre. Bonne nuit, merci. »
Lage est excédé
Un véritable coup de tonnerre pour les supporters et la direction cariocas qui ne s’attendaient pas à ce scénario. Globoesporte ajoute d’ailleurs que le directeur du football André Mazzuco et le chef du recrutement Alessandro Brito ont quitté la salle de la conférence de presse en courant, pris de panique, pour rattraper le Portugais. Pour tenter de comprendre ce coup de gueule, la presse brésilienne explique que Bruno Lage en a tout simplement assez de voir son travail être comparé en permanence à celui de Luis Castro, entraîneur très apprécié de Botafogo qui avait récemment choisi de céder aux sirènes saoudiennes d’Al-Nassr. Lage aurait ensuite indiqué qu’il ressentait une certaine anxiété à l’heure de faire ses choix, oppressé par la pression ambiante.
Sous contrat jusqu’en décembre prochain, Lage aurait toutefois assuré à ses dirigeants que ses propos n’annonçaient pas une possible démission. En clair, Lage aurait fait un coup à la Mourinho, à savoir réaliser une sortie médiatique tapageuse pour braquer les projecteurs sur lui et soulager ses ouailles de la pression. Mais ce coup de pression fait forcément écho en France, dans l’autre club de la galaxie Textor, surtout à cause de son timing. Plus que jamais sur la sellette, notamment après la déroute d’hier face au Paris Saint-Germain (1-4), Laurent Blanc a peu de chances de poursuivre l’aventure à l’Olympique Lyonnais. Et pour le remplacer, le nom de Bruno Lage a souvent été cité. Certains expliquent même que l’idée de John Textor serait d’attendre la fin du bail de Lage à Botafogo avant de l’envoyer à Lyon. À moins que les événements survenus ce week-end ne soient annonciateurs de changements plus précoces.
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