Bayer Leverkusen : l’impressionnant retour au premier plan de Florian Wirtz

Par Josué Cassé
4 min.
Florian Wirtz  sous les couleurs du Bayer Leverkusen. @Maxppp

Auteur d’un triplé en 22 minutes scellant le nouveau récital (5-0) du Bayer Leverkusen face au Werder Brême, ce dimanche lors de la 29e journée de Bundesliga, Florian Wirtz restera comme l’un des grands artisans du premier titre de champion d’Allemagne glané par les Pillendreher. Un rendement d’autant plus impressionnant pour celui qui avait vu sa carrière stoppée en plein vol après une rupture des ligaments croisés…

«L’important, ce n’est pas la chute, parce que la chute, elle, est inévitable, l’important c’est de savoir se relever». Empruntés à Joël Dicker, ces mots ont, aujourd’hui, une résonnance particulière pour Florian Wirtz, jeune crack du Bayer Leverkusen. Victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche contre Cologne, son club formateur, et fauché en pleine ascension en mars 2022, le gamin de Pulheim, désormais âgé de 20 ans, brille, à nouveau, de mille feux. Après neuf mois de mise à l’écart, celui qui est souvent associé au futur radieux du football allemand avait d’ailleurs d’ores et déjà prouvé, en fin de saison dernière, que cette terrible blessure n’était qu’un simple coup d’arrêt dans sa folle progression. Fort de 8 passes décisives et 4 buts en 25 apparitions sous le maillot des pensionnaires de la BayArena, le jeune milieu offensif avait ainsi rapidement retrouvé ses sensations, permettant notamment aux siens d’accrocher une sixième place, synonyme de Ligue Europa, après un début d’exercice 2022-2023 cauchemardesque. Sur sa lancée et sous la houlette de Xabi Alonso, le droitier d’1m77 a finalement profité de la saison historique des Pillendreher pour confirmer son explosion au plus haut niveau.

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Sous contrat jusqu’en juin 2027, l’international allemand (16 sélections, 1 but) est ainsi devenu, au fil des semaines, le maître à jouer du Bayer. Floqué du numéro 10 dans le dos après le départ de Kerem Demirbay, le transfuge de Cologne, arrivé à Leverkusen en janvier 2020, n’a cessé de marquer les esprits. Technicien hors pair et doté d’une magie certaine dans les pieds, le phénomène allemand est finalement devenu le symbole du sacre historique glané par les siens, ce dimanche. «C’est un technicien exceptionnel, il adore jouer, il est très créatif, il possède un bon tir, il court fort et il est rapide: il a le package complet», avait d’ailleurs constaté il y a quelques années Hansi Flick, ancien sélectionneur de la Mannschaft. Une analyse largement vérifiée au cours des derniers mois. Dans un rôle de meneur de jeu, parfois d’ailier, Wirtz a tout simplement sublimé chaque rencontre qu’il a disputée, au point de devenir le grand artisan de l’impressionnante série d’invincibilité des Werkself, toujours invaincus après 43 matchs disputés toutes compétitions confondues cette saison, soit autant que la Juventus de Massimiliano Allegri lors de la saison 2011-2012. À quelques jours de fêter ses 21 ans et après des années de disette pour la formation de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Wirtz n’a d’ailleurs pas manqué de jouer les premiers rôles dans cette journée du 14 avril 2024 qui restera marquée d’une pierre blanche dans l’histoire de ceux qu’on surnommait jusqu’alors Neverkusen.

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Un triplé en ligne de mire avant l’Euro…

Entré au début de la seconde période, quand le Bayer Leverkusen menait déjà 2-0, le crack des Pillendreher s’offrait alors un triplé (68e, 83e, 90e) dont une merveille de frappe envoyée sous la barre d’un Michael Zetterer impuissant. Une performance XXL venant un peu plus garnir sa ligne statistique, d’ores et déjà étourdissante : 17 buts et 18 passes décisives en 41 matches toutes compétitions confondues cette saison. Leader technique de son équipe, fort d’une vision du jeu au-dessus de la moyenne et pleinement dévoué au collectif (il est le joueur du Bayer Leverkusen qui court le plus), Wirtz a finalement emmené tout un groupe vers la gloire. «Florian est un cadeau pour moi en tant que coach», avait d’ailleurs récemment reconnu Xabi Alonso, n’hésitant pas non plus à le comparer à un certain Lionel Messi… «Pourquoi Messi est si fort ? Parce qu’il sait quand faire une passe simple. Il sait dire : 'Tu es dans une meilleure position ? Tiens, voilà le ballon.' Ce n’est pas toujours l’idée de faire le plus beau geste, mais le meilleur, le plus intelligent. Florian sait faire ça aussi. C’est pourquoi il est si bon».

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Aussi efficace que beau à voir jouer, le patron offensif des Rhénans, appelé par Julian Nagelsmann lors du dernier rassemblement de la sélection allemande, n’a d’ailleurs laissé personne insensible au cours d’une saison qui restera, quoi qu’il en soit, historique pour lui et ses partenaires. «On ne peut pas défendre sur lui, il faut l’accepter. On peut décider de faire des prises à deux, mais s’il passe quand même on va se dire 'pourquoi on a fait une prise à deux ?' C’est impossible», avait en ce sens reconnu Christian Streich, entraîneur de Fribourg, bluffé par une nouvelle masterclass du maestro des Werkself. Aujourd’hui convoité par les plus grands cadors d’Europe, à commencer par le Real Madrid qui voit en lui un talent générationnel, Florian Wirtz a en attendant bien l’intention de tout rafler sur son passage avant de voir son avenir enflammer la planète football. Avec un triplé en ligne de mire - les hommes de Xabi Alonso sont qualifiés pour la finale de la Coupe d’Allemagne (face à Kaiserslautern) et toujours en course en Ligue Europa (victoire 2-0 contre West Ham lors du quart de finale aller) - et la possibilité de briller lors du prochain Euro organisé en Allemagne, celui qui avait martyrisé les Bleus en mars dernier pourrait définitivement faire de cet exercice 2023-2024 le théâtre d’un règne nouveau. Un règne nommé Florian Wirtz.

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