Renato Sanches, la dernière merveille made in Benfica

Il fut un temps où Benfica vendait ses meilleurs jeunes. L'AS Monaco (Bernardo Silva, Ivan Cavaleiro) et le FC Valence (André Gomes, João Cancelo) peuvent en témoigner. Mais depuis cet été, le club lisboète a décidé de revoir sa politique afin de davantage valoriser le travail effectué au sein de son centre de formation. Gonçalo Guedes (19 ans), attaquant révélé lors du parcours du SLB en Youth League en 2014, et Nelson Semedo (22 ans), latéral droit très prometteur mais aujourd'hui blessé, ont montré la voie en ce début de saison, glanant au passage leur première cape en sélection A du Portugal. Depuis trois matches, Renato Sanches (18 ans) marche dans leurs pas. Le jeune milieu de terrain, titulaire en réserve en début de saison (10 matches, 3 buts), a profité de plusieurs suspensions, blessures et méformes pour gagner ses premières minutes sous le maillot de son club formateur.

Titularisé à Astana (2-2, 5e journée de Ligue des Champions), le Lisboète a été à la hauteur, impressionnant par sa maturité dans la gestion du match, qu'il disputera d'ailleurs dans son intégralité. Généreux dans l'effort, volontaire dans les duels et loin d'être maladroit balle au pied, ce dernier convaincra son coach Rui Vitoria de lui accorder une nouvelle fois sa confiance, quelques jours plus tard, sur la pelouse de Braga, pour un match déjà décisif pour les Encarnados, déjà distancés par le Sporting CP et le FC Porto dans la course au titre (ils comptent 8 et 6 points de retard sur leurs rivaux). «Il n'est pas entré dans l'équipe simplement parce que j'aime les joueurs avec des tresses. Il est bon et il représente notre vision pour l'avenir de Benfica», lançait son entraîneur en conférence de presse à la veille de cette rencontre au sommet.

Une nouvelle épreuve du feu que la perle da Musgueira passera haut la main, rayonnant dans l'entrejeu par sa capacité à répéter les efforts et à jouer juste, participant à la victoire finale des siens (0-2, 11e journée de Liga Sagres). Une nouvelle prestation pleine de maturité qui lui vaudra les unes de nombreux quotidiens sportifs portugais, mais aussi les éloges d'une ancienne gloire du club, Vitor Paneira. «Avec sa jeunesse, il donne une certaine irrévérence et une dynamique différente à l'équipe. Il joue avec une belle attitude et une grande consistance. Il s'est bien intégré à l'équipe et il s'agit d'un joueur Benfica pur souche, il a l'ADN du club en lui. Il est très fort physiquement, met beaucoup d'intensité dans le jeu et créé des déséquilibres par ses transitions. C'est très bien pour un gamin de 18 ans seulement. Il vaut déjà de nombreux millions», s'est-il récemment enflammé dans les colonnes de O Jogo.

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— Diário Record (@Record_Portugal) 4 Décembre 2015

Les légendes sous le charme, les clubs étrangers aussi

Le son de cloche est peu ou prou le même pour Nuno Gomes, autre légende de la formation lusitanienne. «Voir Renato Sanches évoluer et réussir est une source de fierté pour Benfica. Il a toutes les capacités pour s'imposer et briller au sein de l'équipe première», a-t-il expliqué, relayé par Record. Diamantino Miranda, ancien du club dans les années 1970 passé par la formation, ne peut qu’acquiescer. «Il a donné à l'équipe ce que d'autres n'arrivaient pas à donner. Il n'a pas peur d'assumer la responsabilité de la construction du jeu. Il a un pouvoir certain d'explosivité, mais aussi une résistance et une technique exceptionnelle. Par ailleurs, il presse le milieu de terrain adverse dans sa zone de confort. C'était un manque de l'équipe. Je le considère comme le successeur naturel d'Enzo Pérez (parti à Valence en janvier 2015), mais il me semble encore plus solide et résistant», a-t-il lancé à Maisfutebol.

Vendredi dernier, le jeune homme aux tresses a encore confirmé et mis tout son monde d'accord. Une nouvelle fois titulaire, contre l'Académica Coimbra (3-0, 12e journée de Liga Sagres), il a brillé de mille feux à la récupération et à l'animation, s'offrant un but de toute beauté en fin de match, d'une frappe aussi puissante que spontanée et bien placée. «Renato a livré un match magnifique. Débuter comme titulaire au Estadio da Luz, c'est le rêve de tout jeune du centre de formation de Benfica. C'est ce que Renato vient de vivre et je suis sûr qu'il n'oubliera jamais sa prestation», s'est enthousiasmé son entraîneur, fier d'avoir, avec son staff, participé à l'éclosion de ce talent naturel, grâce à un travail vidéo appuyé et un nouveau planning d'entraînement physique notamment.

Record annonçait il y a quelques jours que les premiers émissaires commençaient à se manifester à son sujet. Certains prétendants seraient même prêts à mettre d'ores et déjà 30 M€ sur la table pour l'attirer dans leurs filets. Pour se prémunir de tout coup dur, Benfica l'a fait prolonger récemment jusqu'en juin 2021, incluant une clause libératoire fixée à 45 M€. «Évidemment, je vis un véritable rêve éveillé. Jouer pour Benfica est ce dont j'ai toujours rêvé depuis mon plus jeune âge. Je suis très content d'être ici et de pouvoir profiter de ces moments. Mes débuts ? J'avais un peu peur, mon cœur a commencé à battre très fort, mais mes partenaires m'ont bien aidé», a-t-il conclu. Ce n'est sans doute que le début pour Renato Sanches, international portugais U19 que certains voient déjà bousculer la hiérarchie au milieu chez les A en vue de l'Euro 2016 en France. À confirmer.