Atlético de Madrid - Real Madrid : les notes du match
Dans un match disputé mais animé, le Real Madrid a réussi à obtenir la qualification lors des tirs au but face à l’Atlético de Madrid (1-0, 0-1, 3-2 t.a.b). Voici les notes du match.

Suite et fin des soirées XXL de Ligue des champions. Après le Liverpool-PSG d’hier soir, les huitièmes de finale nous réservaient un autre choc de prestige : le derby de Madrid entre l’Atlético et le Real. Vainqueurs 2-1 à l’aller au Bernabéu, les Merengues partaient avec un petit avantage. De son côté, Carlo Ancelotti alignait un onze de départ avec deux changements. Si une incertitude planait autour de la présence de Kylian Mbappé (touché à la cheville), le Français était bien sur la pelouse du Metropolitano. En revanche, Luka Modric et Jude Belloingham remplaçaient Eduardo Camavinga et Brahim Diaz, malgré le très bon match du Marocain à l’aller. En face, deux changements également pour Diego Simeone. Reinildo remplaçait Javi Galan sur le côté gauche de la défense et Conor Gallagher prenait la place de Samuel Lino. Et ce dernier a rapidement donné raison à son coach.
L’Anglais a tout simplement inscrit son premier but en Ligue des champions avec l’Atlético et le but le plus rapide de la saison de C1. Le milieu de terrain n’a mis que 27 secondes pour trouver la faille en se jetant sur un centre de De Paul (1-0, 1e). Une réalisation précoce qui a eu le mérite de lancer parfaitement ce derby en mettant les deux équipes à égalité d’entrée de jeu. Piqué au vif, le Real Madrid a immédiatement confisqué le cuir aux Colchoneros (75% de possession après une quart d’heure de jeu). Mais si les partenaires de Mbappé faisaient le siège du camp rojiblanco, la possession merengue était stérile face au bloc défensif hermétique de l’Atlético. Incapables de créer le moindre décalage, les champions d’Europe en titre misaient surtout sur une accélération foudroyante de Vinicius Junior face à Llorente pour apporter le danger devant le but d’Oblak. Le Brésilien pensait d’ailleurs toucher au but en réclamant une main de Simeone dans sa surface sur l’un de ses centres. Mais il en fallait plus pour convaincre l’arbitre de siffler.
Mbappé, 0 tir en 120 minutes
De manière générale, les 4 fantastiques de la Casa Blanca ont tous été mangés par l’intensité colchonera durant les 45 premières minutes. Mbappé a surtout passé son temps à râler contre l’arbitre, Vinicius était cerné de défenseurs, tandis que Bellingham et Rodrygo avaient disparu des écrans radars. En termes de statistiques, c’est même pire. Le Real Madrid n’a fait aucun tir en première période et Mbappé n’a touché que deux ballons dans la surface de l’Atlético. En face, l’Atlético débordait d’énergie et de volonté. Premiers sur les deuxièmes ballons, premiers dans les duels, les hommes de Simeone ont étouffé leurs adversaires. En termes de jeu offensif, ce n’était pas le festival d’actions manquées de la double confrontation entre le PSG et Liverpool, mais Julian Alvarez a quand même forcé Thibaut Courtois à s’employer à plusieurs reprises (25e, 39e). A retour des vestiaires, le portier belge a de nouveau été sollicité par Alvarez (47e) et l’Atlético continuait d’imposer sa loi au Real. Une nouvelle statistique venait d’ailleurs confirmer cette tendance : Raul Asencio était le seul Merengue présent parmi les cinq meilleurs récupérateurs de ballon. C’est dire l’apathie des hommes d’Ancelotti.
L’Italien n’a d’ailleurs pas tardé à réagir en sortant Luka Modric et Aurélien Tchouameni pour faire entrer Lucas Vazquez et Eduardo Camavinga. Le but était clair : redonner du pep’s au son milieu de terrain avec du sang frais et en installant Valverde à son poste de prédilection. Coaching gagnant ? Toujours est-il que peu de temps après, Mbappé a profité de l’une des rares fois où il avait de l’espace pour se lancer, crucifier Lenglet et obtenir un penalty (68e). La roue allait-elle encore une fois tourner en faveur de la Casa Blanca en C1 ? Pas cette fois. Pour la première fois, Vinicius Jr n’a pas réussi à transformer la sentence, envoyant le cuir très loin en tribune (70e). Au fur et à mesure que l’on approchait de la fin du temps réglementaire, on retrouvait de l’intensité dans ce jeu d’attaque-défense, les deux équipes voulant clairement faire la différence avant la prolongation. Fraichement entré en jeu, Correa aurait pu être le héros du match s’il n’avait pas oublié Alavrez, seul au point de penalty, après avoir enrhumé Rüdiger (89e). 1-0 à la fin des 90 minutes, 2-2 en score cumulé, les deux équipes partaient logiquement en prolongation. 30 minutes attaquées pied au plancher par les Colchoneros avec une double occasion signée Correa (94e) et Sorloth (96e). Dans ce moment de forte tension, l’Atlético semblait plus uni qu’un Real Madrid où Bellingham n’hésitait plus à pester ouvertement sur Vinicius Jr. Une scène qui ne manquera pas d’être commentée demain. De son côté, Mbappé bouclait ces 120 minutes sans avoir fait le moindre tir. Lunaire. Rien d’autre à signaler dans ces prolongations qui a surtout été émaillée par des accrochages. Comme hier, la décision s’est faite aux tirs au but. Et comme souvent c’est le Real Madrid qui a fait sa loi en s’imposant 4-2.
- l’homme du match : Asencio (7) : le jeune défenseur central espagnol a encore joué les pompiers de service. S’il ne peut rien sur l’ouverture du score de l’Atletico, il a réalisé plusieurs interventions solides dans la suite de la rencontre et a clairement tenu la baraque. C’est même lui qui a couvert les erreurs de Rudiger et de ses coéquipiers. Même en fin de match, avec des crampes et au bout du rouleau, il a été monstrueux avec une sérénité déconcertante. Un gros match de sa part qui confirme son impressionnante progression depuis le début de saison. Bluffant.
Atlético de Madrid
- Oblak (4) : si on lui promettait un enfer face aux "Quatre Fantastiques" de l’attaque du Real Madrid, la rencontre de Jan Oblak a finalement été un très long fleuve tranquille, ou ses seules interventions se sont résumées à récupérer les passes trop appuyées des milieux du Real. Le portier slovène s’est même offert une relance exceptionnelle qui a offert une belle opportunité à Simeone en contre (45e). Sur le penalty de Vinicius, il a simplement eu à plonger et à regarder le ballon s’envoler dans la stratosphère (70e). En prolongation, il est attentif sur une tentative écrasée de Brahim Diaz (94e), mais n’a pas eu d’autre parade à réaliser avant la séance de tirs au but, où il écarte le penalty de Lucas Vazquez mais se rate complètement sur celle d’Antonio Rudiger. Un couac.
- Llorente (5,5) : en mission sur Vinicius pendant tout le match, l’international espagnol a été impérial défensivement, ne laissant passer qu’une seule fois l’ailier du Real, sur l’action qui aurait pu valoir un penalty aux Merengues (14e). Le milieu de formation repositionné à droite passe même proche de profiter d’une glissade de Mendy et d’une frappe contrée par Tchouaméni de tromper Courtois (53e). Averti en prolongation pour une altercation avec Lucas Vazquez (115e), il est cependant le héros malheureux de la séance de tirs au but, envoyant son penalty sur la barre de Courtois.
- Gimenez (7) : préposé au marquage de Kylian Mbappé, l’international uruguayen a réalisé un travail titanesque. Toujours proche du Français, José Gimenez a été impérial devant sa surface, gênant Kylian Mbappé parfaitement sur chaque tentative de remise de Mbappé, laissant l’ancien parisien constamment dos au but. Il s’est même mué en sauveur devant Jude Bellingham sur un centre puissant de Rodrygo (56e), puis devant Kylian Mbappé sur une accélération en profondeur de Kylian Mbappé en prolongation (114e). Dans le jeu aérien, l’Uruguayen a été tout aussi impérial, repoussant les très nombreux corners des Merengues. La tour de contrôle d’El Cholo était imprenable ce soir.
- Lenglet (4,5) : si le Français réalise une superbe saison avec l’Atlético, ce n’est pas sur ce match que ça s’est vu. souvent couvert par Gimenez et Rodrigo de Paul, il a eu les opportunités de se montrer de l’autre côté du terrain, mais a été trop imprécis pour profiter des caviars de Griezmann. Le joueur formé à Nancy a d’avord dévissé une première tête aux six mètres sur un corner parfait de Griezmann (36e), puis une deuxième tentative qui passe quant à elle très proche du but de Courtois (60e). Dévoré par Kylian Mbappé, il concède le penalty manqué par Vinicius (70e). Remplacé par Robin le Normand (91e) au début de la prolongation.
- Reinildo (5,5) : plus présent offensivement que défensivement avec de fréquentes montées dans un couloir laissé libre par Gallagher, l’ancien lillois a pourtant fait un travail impressionnant face à Rodrygo, empêchant le jeune brésilien de livrer la même prestation létale face aux cages qu’au match aller. Son match est ponctué par un retour exceptionnel sur Rodrygo (75e), venant tacler avec brio son vis-à-vis dans sa surface de réparation. Épuisé, il est remplacé par César Azpilicueta (98e), averti pour une très vilaine faute sur Jude Bellingham (113e).
- Simeone (5,5) : a l’image de sa saison avec l’Atlético, le fils d’El Cholo n’a pas été avare d’efforts dans l’intensité. Impliqué sur le premier but, puisqu’il dévie le ballon d’une madjer subtile vers Gallagher, il a surtout brillé par ses retours défensifs pour enfermer Vinicius Junior sur son aile. Il provoque même le carton jaune du Brésilien, le devançant sur un duel (61e), avant d’être lui-même averti pour une faute sur l’ailier du Real (67e). Remplacé par Angel Correa (89e), qui oublie totalement Alvarez dans le temps additionnel, frappant fort au dessus alors que son compatriote était démarqué (91e). L’Argentin transforme tout de même avec brio son penalty lors de la séance.
- De Paul (5,5) : comme lors du match aller, l’Argentin a fait un match de costaud dans l’entrejeu pour gêner au mieux Jude Bellingham. Avec réussite, puisque l’Anglais a souvent dû s’éloigner de la zone de chasse de son vis-à-vis pour pouvoir se montrer dangereux balle au pied, preuve de l’hyperactivité de Rodrigo de Paul. Il a également beaucoup combiné avec Antoine Griezmann pour aider le bloc colchonero à remonter sur le terrain, faisant beaucoup transiter le ballon par lui. Une rencontre à son image, celle d’un chien de garde doublé d’un joueur très intelligent. Remplacé par Nehuel Molina (90+4e), venu densifier le secteur défensif en prolongations.
- Barrios (5) : imprécis balle au pied, il a souvent cédé sous le pressing des madrilènes, et a trop fréquemment eu besoin du soutien de Connor Gallagher pour parvenir à museler Luka Modric. C’est une de ses pertes de balles qui ont permis à Vinicius de provoquer dans son couloir gauche sur une action qui aurait pu valoir un penalty au Real Madrid (14e). En prolongation, il délivre un centre parfait pour Sorloth, qui rate sa reprise de volée (99e).
- Gallagher (6,5) : impressionnant par son abattage physique, l’ancien de Chelsea a mené le combat du côté de l’Atlético ce soir. Buteur après 27 secondes de jeu, s’arrachant après une déviation de Simeone sur une action dont il avait été à l’origine, il a beaucoup couru pour aider à la fois Barrios dans le cœur du jeu, et Reinildo dans son couloir gauche. Gallagher a su dézoner pour parfois perdre défensivement un Valverde néophyte du poste d’arrière droit, et libérer le couloir pour Alvarez. Remplacé par Samuel Lino (85e), venu apporter de la vitesse en contre dans le couloir gauche.
- Griezmann (6) : après être passé à côté du match aller, Antoine Griezmann a livré une prestation de très haut niveau ce soir. Dès le coup d’envoi, il récupère le ballon qui initie l’action du but de Gallagher (1e). Sur chacun de ses coups de pieds arrêtés, le Français a mis en danger la défense madrilène, trouvant des zones à risque dans le bloc Merengue. Plus globalement, l’ancien de la Sociedad a livré un récital technique au milieu de terrain. Ovationné à sa sortie lors de son remplacement par Alexander Sorloth (89e), qui rate une reprise de volée à bout portant (99e) avant de transformer son penalty lors de la séance de tirs au but.
- Alvarez (6) : plus remuant que lors de la rencontre à Santiago Bernabeo, l’Argentin a su bonifier ses rares ballons lors du premier acte. Le premier en déclenchant une belle frappe du gauche en contre, déviée par Courtois (26e), puis le second après un une-deux parfait avec Simeone qui l’envoie frapper à bout portant sur Courtois, une tentative détournée par le Belge (39e). En seconde période, il s’est fait plus discret, mais termine comme le joueur qui a récupéré le plus de ballon dans la rencontre, signe de son énorme activité au pressing pour gêner Asencio et Rudiger. S’il a transformé son penalty lors de la séance de tirs au but, sa tentative a été annulée, le joueur ayant touché deux fois le ballon en glissant.
Real Madrid
- Courtois (7) : le portier belge n’a même pas eu le temps de se déployer qu’il était déjà battu sur la première action de l’Atlético (1e). Mais ensuite, il a répondu présent en repoussant d’abord trois tirs de Julian Alvarez notamment. Le Real Madrid peut clairement le remercier tant il a fait preuve d’un sang froid et d’une vigilance à toute épreuve.
- Valverde (5): dans le rôle de latéral droit ce soir, l’Urugayen a débuté son match avec un marquage un peu léger sur le but de Gallagher après 40 secondes de jeu. On l’a senti peu à l’aise dans ce rôle et bien moins percutant. Il a été repositionné à l’heure de jeu dans son rôle de relayeur.
- Asencio (7) : voir ci-dessous.
- Rüdiger (4,5) : depuis quelques semaines, le défenseur allemand semble moins dominant dans les rencontres. Il l’a encore montré ce soir avec des interventions limites par moment et surtout plusieurs anticipations manquées. Il a été sauvé plusieurs fois par Asencio. Il se rattrape par contre avec un tacle décisif lors des prolongations et son tir au but de la victoire lors de la séance.
- Mendy (4) : l’international français n’a pas respiré la sérénité. Toujours très peu à l’aise pour dédoubler dans son couloir avec Vinicius ou Mbappé, c’est de son côté que vient l’ouverture du score de l’Atlético. Un peu tendre physiquement, il a été en retard sur plusieurs interventions. Blessé sur une passe, il a cédé sa place à la 82e remplacé par Fran Garcia qui a eu une activité intéressante à gauche.
- Modric (5) : le capitaine du jour a perdu un peu de sa superbe. S’il reste toujours à l’aise techniquement et qu’il s’en sort souvent comme ça, il n’a pu faire mal à son adverse ou réussir à changer de rythme comme il savait si bien le faire. Probablement dû à son déficit physique avec l’âge même s’il a souvent lancé le pressing. Remplacé à la 65e par Camavinga (6). Le Français a réalisé une entrée taille patron. Explosif sur ses premières touches de balle, il a soulagé, à lui seul, le milieu de terrain de son équipe. Et défensivement, il a eu un gros impact couvrant les espaces lors des prolongations.
- Tchouaméni (5) : positionné au coeur du milieu de terrain, l’ancien Bordelais qui monte en puissance depuis plusieurs semaines, a touché beaucoup de ballons sans pour autant réussir à les bonifier. Averti en première période, il a semblé plus méfiant ensuite. Remplacé par Lucas Vazquez à la 65e (4,5). Le polyvalent joueur de couloir espagnol a été actif à droite. Plus à l’aise pour combiner que Valverde, il a fait du bien à ses partenaires. Mais il loupe complètement son tir au but
- Bellingham (4) : l’international anglais est passé aussi à côté de son match. De retour dans le onze pour ce choc, il a été muselé et a été incapable de se sortir du pressing adverse. Lorsqu’il est dans le dur comme ça, son équipe n’a aucun relai entre le milieu et l’attaque. Physiquement, il a quand même fait beaucoup d’effort avec des retours défensifs. Et il a tenté tant bien que mal de replacer ses partenaires.
- Rodrygo (3) : élu homme du match lors de la manche aller, l’ailier brésilien a été bien trop discret ce mercredi. Incapable d’éliminer dans le 1 contre 1 comme il sait si bien le faire, il n’a quasiment eu aucune occasion à se mettre sous la dent. Remplacé par Brahim Diaz à la 79e. L’international marocain a touché beaucoup de ballons et a tenté de dynamiter la défense adverse, sans succès.
- Mbappé (4) : le Français, un temps incertain, a débuté sa rencontre avec deux duels perdus. Complètement transparent pendant une bonne partie cette rencontre il n’a pas eu la moindre opportunité ni le moindre espace. Face à une défense basse et un bloc resserré, impossible pour lui de se distinguer. Mais il a fallu d’un seul espace peu après l’heure de jeu pour que l’ancien parisien s’illustre et mystifie la défense avant de provoquer un penalty manqué par Vinicius. Pour le reste, rien à signaler. Il n’a pas tenté une seule fois sa chance lors de ces 120 minutes mais il ne tremble pas pour marquer son tir au but.
- Vinicius (3) : sur son couloir gauche, le Brésilien a montré beaucoup d’envie avec des longues courses et en n’hésitant pas à aller au duel phyisque avec Llorente notamment. Mais offensivement, il a été très bien cadenassé et n’a pas su faire de différences. Il a surtout complètement manqué le penalty qu’avait obtenu Mbappé (68e). Frustré par la suite, il s’est plus d’une fois embrouillé avec ses partenaires. Un peu ailleurs mentalement, il a été remplacé à la 115e par Endrick.
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