Serie A

La Fiorentina est en train de sauver le football italien

En ayant verrouillé six recrues sur le mercato hivernal, la Fiorentina a frappé fort sur cette période de transferts avec une philosophie particulière qui se fait de plus en plus rare en Italie, à savoir donner leur chance aux jeunes joueurs italiens en quête de minutes.

Par Valentin Feuillette
4 min.
Raffaele Palladino à la Fiorentina @Maxppp

S’il y a un club qui a été au centre de toutes les transactions majeures en Italie, c’est bien la Fiorentina. Avec le départ de Vincenzo Italiano et l’arrivée de Raffaele Palladino, la Fiorentina entamait une transition importante l’été dernier avec à sa tête l’un des nouveaux jeunes entraîneurs dynamiques à la cote grandissante dans le football italien. Le mercato estival allait déjà dans le sens d’un rajeunissement avec les signatures d’Amir Richardson, de Yacine Adli, de Matías Moreno, de Edoardo Bove et d’Albert Gudmundsson. Une belle bande de jeunes joueurs déterminés à exploser en Toscane. Actuellement classé à la 5ème position, la Viola a souhaité continuer à attirer des pépites mais cette fois-ci italiennes. En plus des transferts de Nicolò Zaniolo (25 ans) et Michael Folorunsho (27 ans), les pensionnaires d’Artemio Franchi ont attiré plusieurs éléments qui pourraient faire les beaux jours de la sélection nationale dans les prochains mois.

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Interrogé à ce sujet avant la victoire contre l’Inter Milan (3-0) dans le cadre du match en retard suite au malaise cardiaque d’Eduardo Bove du 1er décembre dernier, Raffaele Palladino a tenu à féliciter sa direction pour ce mercato époustouflant : «Il y a eu huit sorties et cinq entrées. Il y a toujours eu une harmonie avec le club. Tout a été fait pour créer une Fiorentina toujours plus forte. Le travail a été énorme. Les dirigeants ont travaillé 24 heures sur 24 pour le bien du club. Je suis très satisfait. Des joueurs importants sont arrivés qui donneront une valeur ajoutée à l’effectif qui était déjà à la hauteur. Il faudra tout de suite intégrer les garçons dans notre équipe, qui est compacte. Beaucoup d’entre eux se connaissent déjà. Cela se fera naturellement. L’intégration technique, c’est mon travail. Nous avons recruté de très bons joueurs qui nous donneront un grand coup de main. Il faudra être caméléon».

Une chance inouïe pour le football italien

Parmi les recrues XXL de la Viola, le jeune milieu Nicolò Fagioli (23 ans) a finalement choisi la Toscane pour continuer son développement, rejetant donc les avances de Roberto De Zerbi pour l’amener à l’Olympique de Marseille : «C’est un joueur fort, je l’ai toujours aimé. Il a une grande polyvalence et un grand dynamisme. Il peut jouer de n’importe quelle manière et n’importe où au milieu de terrain. La Fiorentina a fait un excellent recrutement. Ces derniers mois, nous avons eu quelques pénuries dans ce rôle, et il nous donnera un grand coup de main. Il voulait vraiment venir à Florence», a expliqué Palladino, avant de poursuivre sur Cher Ndour (20 ans), autre nouvelle recrue hivernale qui a tourné le dos à de nombreux clubs, pour poser ses valises à Florence : «Je le vois comme un attaquant ou un milieu offensif. C’est un joueur box-to-box, il nous apporte une caractéristique que nous n’avions pas dans l’équipe. Je suis très content de son acquisition». La Viola possède l’un des centres de formations les plus modernes et performants d’Italie. La nouvelle Casa Viola s’étend sur une superficie d’environ 31 hectares et est l’un des plus grands centres sportifs d’Europe. Il abrite tous les bureaux du club, les terrains d’entraînement de l’équipe première masculine et féminine et ceux des équipes de jeunes. Cette politique de recrutement, auquel il faut ajouter Andrea Colpani (25 ans) et Moise Kean (24 ans) qui sont arrivés l’été dernier, est en train de faire un bien fou au football italien. Sans oublier la présence de Pietro Comuzzo (19 ans), formé à la Fiorentina.

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Une statistique inquiétante avait été révélée dans les colonnes de La Stampa en 2024 : le temps de jeu des U-21 italiens en Serie A représente qu’1,5% sur le temps global du championnat. Une hérésie quand on sait que l’Italie carbure en compétitions de jeunes (finale de la Coupe du Monde des U20 en 2023, quart de finale à l’Euro des U21 en 2021, championne d’Europe des U19 en 2023 et demi-finale à l’Euro des U19 en 2024). Le recrutement de la Fiorentina s’inscrit aussi dans la logique de Luciano Spalletti. Si à l’Euro 2024, les Azzurri constituaient déjà la 6ème sélection nationale la plus jeune de la compétition avec une moyenne de 26,5 ans, cette moyenne d’âge a encore baissé et est descendue à 24,3 ans pour le rassemblement de novembre. Un projet de rajeunissement assumé par Spalletti depuis la fin de l’Euro puisqu’il avait déjà appelé Samuele Ricci, Caleb Okoli ou encore Daniel Maldini lors des précédentes trêves. : «Super, nous avons beaucoup de joueurs qui aspirent à la sélection. La Fiorentina veut grandir, et c’est la meilleure façon. J’ai remercié tout le monde pour le mercato qui a été fait. Hier, les trois dirigeants et le président ont reçu mes compliments. J’ai compris à quel point ils se soucient de la Fiorentina et à quel point ils veulent la porter au sommet. Maintenant, c’est à moi de tout donner pour mener la Fiorentina vers ses objectifs. Je n’aime pas placer une équipe, il faut travailler. Nous devons améliorer les points de la première moitié de saison, nous en avons pris beaucoup mais nous voulons en prendre encore plus». Le Calcio peut dire merci à la direction florentine.

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