Comme beaucoup d'autres, Stéphane M'Bia a cédé aux sirènes de la Chinese Super League. Le Camerounais s'est engagé avec Hebei, aux côtés de Gervinho, Gaël Kakuta ou Ezequiel Lavezzi. Contacté par nos soins, l'ancien Marseillais a raconté son début d'aventure dans l'Empire du Milieu. Entretien.
La Chine a frappé fort sur le marché des transferts cet hiver. Les formations de Chinese Super League ont dépensé plus de 250 M€ pour attirer dans leurs filets des jeunes espoirs du football mondial ou des joueurs plus confirmés. Stéphane M'Bia (29 ans) est l'un d'entre eux. Après un passage mitigé à Trabzonspor, le Camerounais a décidé de s'engager avec Hebei. Un choix qu'il nous a expliqué. «J'avais besoin d'un nouveau challenge. Après mon départ de Séville, je pensais pouvoir remporter le championnat de Turquie avec Trabzonspor. Le club avait recruté de bons joueurs, mais au bout de quelques mois, il y a eu des petits problèmes. J'ai voulu rebondir. Hebei s'est manifesté. Mes agents ont recueilli les informations nécessaires au sujet du club. Ils sont partis là-bas, ils ont discuté. Et j'ai décidé d'accepter. Avec la signature de Gervinho avant mon arrivée, je me suis dit : "Pourquoi pas !"», a-t-il expliqué.
Comme lui, Gervinho donc, mais aussi Ezequiel Lavezzi et Gaël Kakuta ont également succombé aux charmes des écuries de l'Empire du Milieu. Le Camerounais apprécie son nouvel environnement. «Je suis entouré de très très grands joueurs. Lavezzi, on connaît. Gervinho, on sait très bien qui il est. Gaël est super fort. Ils ont recruté des Japonais, des Coréens et des Chinois qui sont tous internationaux. Le niveau est élevé, on le voit à l'entraînement. On rigole tous ensemble. On essaye aussi d'élever le niveau. Ils ont fait des choix stratégiques au niveau marketing aussi. Le fait que Gervinho, joueur ivoirien qui a gagné la CAN, soit capitaine. Moi, joueur camerounais, je suis vice-capitaine. Lavezzi est une superstar en Argentine. Ils ont aussi pris un Turc (Ersan Gülüm), qui est en sélection et qui est une star en Turquie. Ils ont fait des choix ciblés», a-t-il détaillé, affichant son ambition sans hésiter.
Des recrutements ciblés et une véritable volonté politique
«Ils ne vont pas le dire, mais ils veulent gagner. Ils viennent de monter, mais le niveau des recrues montre leurs ambitions. Ils veulent aller le plus loin possible et gagner des trophées», a-t-il lancé, convaincu par ses débuts dans ce nouveau cadre, au-delà du football. «Ça me plaît. Au niveau culturel, c'est enrichissant pour moi, pour ma famille. Mes enfants parleront chinois. Les gens sont très ouverts. Ce sont des travailleurs. Leur système de vie me convient. Ce n'est que du positif», a-t-il raconté, ravi que l'expérience soit aussi belle sur qu'en dehors du terrain.«L'expérience est très bonne. Ça se passe super bien. On est 6e, le plus important, c'est de profiter au maximum. C'est un championnat qui est en plein développement. Je suis très impressionné. Je quittais la Turquie, j'ai joué en France, en Angleterre et en Espagne, et franchement, j'ai été bluffé. Le niveau de jeu est très élevé», a-t-il indiqué avant de poursuivre.
«Il y a de bons étrangers dans chaque club. Il y a un quota de cinq étrangers par club, quatre sur le terrain, un sur le banc. Il y a des joueurs chinois qui sont super forts, il y a aussi des Japonais et des Coréens. Les clubs se renforcent au maximum et je trouve que le niveau de jeu du championnat est très élevé. Ce n'est pas un hasard s'il y a autant de matches nuls», a-t-il analysé. Et pour le Lion Indomptable, la Chinese Super League a véritablement les moyens de s'imposer comme une nouvelle puissance sur l'échiquier du football mondial. «Par le passé, Didier Drogba, Nicolas Anelka et Seydou Keita étaient venus, mais ce n'était pas pareil. Le contexte n'était pas vraiment le même. Le président chinois adore le football, adore le sport. Il a dû se donner un laps de temps pour exceller dans ce domaine. Et pour ce faire, il s'en donne les moyens», a-t-il assuré avant d'insister.
«Le football chinois va s'imposer comme une puissance mondiale. Il n'y a qu'à voir leur mode de vie, leur façon de penser. Ce sont des travailleurs. Ils visent l'excellence. Tout ce qu'ils entreprennent, c'est pour briller, pour réussir. Rien n'est laissé au hasard. Quand j'ai vu les premiers entraînements, j'ai été bluffé, je me suis dit : "Ce n'est pas possible !"», a-t-il avoué, révélant que plusieurs joueurs le contactaient pour se renseigner au sujet de ce nouvel Eldorado. «Ils sont nombreux, je ne peux pas les nommer, mais ils veulent tous savoir comment ça se passe», a-t-il conclu. Stéphane M'Bia, lui, a sauté le pas. Et à l'écouter, ils devraient être nombreux à suivre dans les prochains mois.
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