Flamengo : les débuts cauchemardesques de Jorge Sampaoli
Nommé à la tête de Flamengo au mois d’avril, Jorge Sampaoli connaît le pire début de mandat de sa carrière d’entraîneur, entamée en 2002. Malgré un effectif de qualité, l’Argentin peine à relancer le club carioca et enchaîne les revers. Pire : il a été pris à partie lors de son retour en Argentine.
L’histoire à démarré à reculons et elle ne semble pas partie pour terminer à grande vitesse. Parachuté à la tête de Flamengo en avril dernier pour remplacer l’entraîneur portugais Vitor Pereira, renvoyé, Jorge Sampaoli vit une saison plus que délicate. Après avoir été limogé de l’OM l’été dernier, puis de Séville en mars où il avait remplacé au pied levé Julen Lopetegui, le technicien argentin ne connaît pas vraiment une fortune différente au Brésil. En sept rencontres dirigées à la tête du champion sud-américain en titre, «El Pelado» connaît un bilan pour le moins famélique : 3 victoires, 1 match nul, 3 défaites, 9 longueurs de retard sur le leader Botafogo en championnat, et une insignifiante 17e place, synonyme de relégation.
Si l’ancien entraîneur de l’OM n’a pas débarqué en odeur de sainteté à Flamengo - et c’est un euphémisme - en raison de son passif chez les rivaux Santos et l’Atlético Mineiro, ses victoires inaugurales face à Coritiba lors de la première journée de Serie A (1-0), puis contre le club chilien de Nublense en Copa Libertadores (2-0), lui avaient tout de même offert un peu de latitude. Mais depuis, les échecs cuisants s’accumulent pour l’écorché vif. Battu par l’Internacional Porto Alegre (2-1), puis par le rival carioca Botafogo au Maracanã (2-3), Sampaoli peine à insuffler sa patte à son équipe. Rare éclaircie de ces dernières semaines ? Une victoire écrasante en Coupe du Brésil contre l’équipe de quatrième division Maringa FC (8-2).
Il a sous la main l’effectif le plus onéreux d’Argentine et d’Amérique du Sud
Bien qu’à sa décharge il ait récupéré une équipe en ruines et éliminée de la SuperCoupe du Brésil, du championnat carioca, de la Recopa Sudamericana ou encore du Mondial des Clubs, Jorge Sampaoli garde à sa disposition l’effectif le plus cher du Brésil, et par extension d’Amérique Sud. Estimé à 154 millions d’euros par le site spécialisé Transfermarkt, le contingent carioca regorge de talents à l’image de sa plus grosse valeur marchande, Pedro Henrique, international brésilien et appelé par Tite en décembre dernier pour participer à la Coupe du Monde au Qatar.
D’autres internationaux auriverdes comme Gabigol, étiqueté comme l’un des meilleurs joueurs du continent, ou encore Everton, qui avait remplacé Neymar avec brio lors du sacre du Brésil à la Copa America 2019, complètent l’effectif. À Flamengo, l’éruptif entraîneur argentin a par la même occasion retrouver son poulain Gerson, pour qui il avait tiré les ficelles lors de son arrivée à l’OM en 2021. Des joueurs d’expérience et au pedigree non-négligeable comme Arturo Vidal, David Luiz ou encore Giorgian de Arrascaeta au niveau local, sont également restés après la saison historique du Mengão. Malgré un matériel de qualité, Sampaoli enregistre pour le moment le pire début de mandat de sa carrière… en 19 ans d’expérience. Il faut remonter à 2016 et son premier passage à Séville pour voir une prise de fonction aussi balbutiante (1 victoire sur ses 5 premiers matches).
Il a été chahuté pour son retour en Argentine
Comme si la crise de résultat traversée par Flamengo ne suffisait pas, Jorge Sampaoli a été pris à partie lors de son retour en Argentine, il y a cinq jours. En déplacement à Avellaneda, commune située dans la province de Buenos Aires, pour y affronter le Racing Club lors d’une rencontre de phase de groupe de Copa Libertadores, le «Zurdo» (le gaucher, son surnom local) a fait resurgir les déboires de son mandat chaotique à la tête de l’Albiceleste, achevé sur une élimination en huitième de finale de Coupe du Monde face à la France, en 2018.
À l’époque, le technicien argentin s’était mis une bonne partie des hinchas du Racing à dos pour ne pas avoir emmené Lautaro Martínez en Russie, alors qu’il enchaînait les prestations de qualité avec la Academia. Des prestations qui l’avaient d’ailleurs conduit à rejoindre l’Inter Milan quelques semaines plus tard. Et visiblement, même si plus de 1 500 jours se sont égrenés depuis, la plaie n’a pas été pansée par le Cilindro, mythique stade du Racing Club. En amont de la rencontre entre le Racing et Flamengo (1-1), puis pendant, Sampaoli a été reçu par des sifflets puis des injures collectives et continues. Un accueil volcanique collant au final plutôt bien au tempérament du personnage, qui prouve que tout le monde n’est pas systématiquement prophète en son pays, encore moins en Argentine.
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