Euro 2020 : tout le monde se lève pour les héros hongrois
Promis à la dernière place du groupe F, derrière la France, l'Allemagne et le Portugal, la Hongrie n'a pas réussi à se qualifier pour les huitièmes de finale. Mais la performance des partenaires de Loïc Nego a été saluée comme il se doit.
Ces dernières heures, les joueurs de l’équipe nationale de Hongrie ont dû se couper du monde afin de pouvoir se concentrer sur leur match face à l’Allemagne. Suite à une loi très défavorable aux homosexuels passée dans leur pays, ils n’ont sans doute pas échappé aux vives critiques de l’opinion publique, surtout après le refus de l’UEFA d’éclairer l’enceinte de Munich aux couleurs LGBT.
Cette polémique n’a toutefois pas perturbé les hommes de Marco Rossi. Alors que tout le monde les voyait couler face aux vagues d’attaques allemandes, les partenaires de Loïc Nego ont fait mieux que ça. À la onzième minute, Adam Szalai a fait lever tout un peuple en ouvrant la marque. Et du même coup, il a terrorisé toute l’Allemagne qui est longtemps restée quatrième du classement du groupe F et donc éliminée.
Des joueurs très frustrés
Solide défensivement, la 37e nation du classement FIFA a également prouvé qu’elle avait du caractère lorsqu'Andras Schäfer a immédiatement redonné l’avantage aux siens après l’égalisation de Kai Havertz. Au final, les hommes de Rossi ont dû partager les points avec la Mannschaft (2-2) et quittent donc l’Euro. Avec une grande frustration.
« Même les contes de fées se terminent, et pas nécessairement de manière heureuse. Je suis très fier de mon équipe, mais aussi déçu parce qu'ils étaient si près de l’emporter et de se qualifier. Je suis complètement satisfait, je voulais jouer un football plus offensif, mais nous devions être réalistes, nous devions faire ce que nos forces nous permettaient de faire contre de tels adversaires », a déclaré Rossi à l’issue du match.
Un sentiment également partagé par Schäfer. « L'équipe aurait mérité plus, nous nous sommes beaucoup battus sur ces trois matches, ça fait vraiment mal d'être éliminé comme ça. Mais je suis très fier de l'équipe nationale. Nous avons défendu héroïquement et si une équipe en voulait autant, c’était la nôtre. Malheureusement, nous n'avons pas eu de chance. »
Encensés dans les médias
Mais que les joueurs et le staff de la sélection se rassurent, la presse locale n’a pas manqué de les féliciter. « L'équipe nationale hongroise est décédée d'une mort héroïque dans le groupe de la mort », écrit carrément Metropol, qui souligne que la Hongrie n’a terminé qu’à deux petits points des champions du monde français.
De son côté, Nemzeti Sport parle d’une « foutue 84e minute » pour évoquer le but fatal de Goretzka, avant d’indiquer que plusieurs dizaines de milliers de spectateurs présents dans la Puskas Arena (où jouaient la France et le Portugal) ont longuement applaudi la sélection nationale une fois les deux matches terminés. Enfin, les médias serbes et slovaques (pays voisins de la Hongrie) ont eux aussi tenu à saluer la performance des Magyars.
« Personne ne s'attendait à une telle folie à l’Euro ! Les Hongrois étaient proches de faire sensation, mais les Allemands sont les Allemands » (Blic), « La Hongrie était très proche d’un immense sensation mondiale face au champion du monde 2014 » (Sportnet.sk), « Cela peut sembler banal, mais si quelqu'un nous avait dit il y a sept ans que nous jouerions à armes égales dans le groupe des champions du monde français et allemands et des champions d'Europe portugais, nous aurions signé tout de suite » (Szurkolo). Cela n’enlèvera pas la déception de l’élimination, mais les Hongrois ont de quoi être fiers.