Subissant son premier échec à la tête de l'AS Monaco, Philippe Clement a vécu une soirée compliquée avec quelques décisions discutables. Le technicien belge va devoir analyser les événements pour mieux faire rebondir son équipe.
Les pleurs, un destin cruel, une élimination en prolongation malgré une réelle domination, les images sont terribles, mais pas forcément illogiques. Comme l'an dernier, l'AS Monaco échoue dans sa campagne de qualification pour la phase de poules de Ligue des Champions. Sortis par le Shakhtar Donetsk lors du dernier exercice au stade des barrages, les Asémistes ont cette fois plié lors du 3e tour préliminaire contre le PSV Eindhoven (1-1 à l'aller, 3-2 après prolongation au retour). Une sortie de route précoce qui a vraiment du mal à passer. Arrivé l'hiver dernier pour relancer l'équipe après le mandat de Niko Kovac, Philippe Clement avait guidé Monaco jusqu'à la troisième place, et ce malgré des débuts mitigés qui auraient même pu conduire à son départ. Cette fois, le coach belge connaît un coup d'arrêt terrible après la belle dynamique du dernier printemps.
Une soirée particulièrement difficile où il a fait quelques choix qui peuvent être considérés comme discutables. Déjà, au moment des compositions pour débuter la rencontre, le même onze que la semaine dernière était reconduit. Si le milieu et le secteur défensif avaient plutôt tenu leur rang, le secteur offensif avait affiché certaines lacunes notamment en matière de connexions. Ainsi, le trio composé de Takumi Minamino, Kevin Volland et Aleksandr Golovin qui était en soutien de Wissam Ben Yedder avait eu du mal à mener des actions tranchantes puisque ces différents éléments ont pour particularité d'être attirés par l'axe. Prévisibles, les Monégasques s'étaient heurtés à des Néerlandais bien en place et conquérants dans leur surface. Cette fois, les premières minutes ont été intéressantes avec notamment deux belles frappes d'Aleksandr Golovin (5e et 8e), mais cela s'est essoufflé et le PSV Eindhoven a même ouvert le score via Joey Veerman.
Philippe Clement a alterné le bon et le moins bon
Un coaching de départ peu payant, qui s'est confirmé au long de la première période. Les latéraux partaient de trop loin et apportaient peu offensivement à une animation globalement défaillante derrière Wissam Ben Yedder. À son crédit, Philippe Clement a su être réactif avec l'entrée de Breel Embolo à la mi-temps et celles de Krépin Diatta et Caio Henrique (53e). Trois éléments impliqués sur l'égalisation de Guillermo Maripan (58e), tandis que son quatrième changement, Gelson Martins (68e), a amené le deuxième but signé Wissam Ben Yedder (70e). Néanmoins, il a décidé de sortir son buteur à la 82e minute au profit de Sofiane Diop alors que le PSV Eindhoven pouvait encore revenir... Ce qui est arrivé à la 89e grâce à Érick Gutierrez. Disputant la prolongation sans son meilleur attaquant, Monaco a même encaissé le but de l'élimination via Luuk de Jong (109e). Contestable, la sortie de Wissam Ben Yedder a néanmoins été assumée et expliquée par le coach belge.
«Je veux d’abord revoir le match et analyser, ne pas m’exprimer avec les émotions. C’est toujours facile après un match de dire ça c’était un bon changement ou ça ce n’était pas un bon changement… J’ai confiance en tous mes joueurs. Le changement de Wissam, c’est parce qu’à la fin on avait besoin de beaucoup de pression avec les attaquants, et Wissam avait déjà perdu beaucoup d’énergie. C’est comme ça. Tous les joueurs ont donné toute l’énergie qu’ils pouvaient donner. Je n’ai pas vu un joueur qui a montré un mauvais caractère ou qui n’était pas dans son match» a-t-il notamment expliqué. Alternant bonnes décisions et choix plus contestables, Philippe Clement est, au même titre que ses joueurs, impliqué dans ce revers. Un nouveau coup dur pour Monaco, qui n'a plus disputé la phase de poules de la Ligue des Champions depuis la saison 2018/2019. Désormais, l'heure sera à la remobilisation. L'an dernier, Niko Kovac avait payé cher cette non-qualification en Ligue des Champions puisque son groupe avait connu un début de saison compliqué débouchant à son licenciement alors qu'il pointait à la sixième place.
Si Philippe Clement n'est pas dans cette situation, le technicien belge va devoir vite remobiliser ses troupes pour éviter de se retrouver avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Après la rencontre, le principal intéressé a tenu à valoriser son groupe et mettant en avant la supériorité collective de l'ASM sur la double confrontation : «nous étions la meilleure équipe sur les deux matches, mais il s'agit des choses cruelles du football et à la fin c'est le résultat qui compte et il n'était pas avec nous ce soir. Nous avons poussé jusqu'à la fin, jusqu'aux dernières secondes pour marquer un but, faire match nul et aller aux tirs au but. La réussite à la fin n'était pas là, mais je ne peux pas demander beaucoup plus à mes joueurs que ce qu'ils ont fait aujourd'hui. Maintenant, je veux voir de vrais gagnants. C'est plus facile d'être un gagnant quand tu gagnes, mais les meilleurs joueurs sont ceux qui réagissent après la déception. Il faut prendre ça comme un surplus de motivation pour faire des choses encore plus belles dans le futur.» Dominer n'est pas gagner et pour la deuxième année de rang, Monaco en fait les frais. À Philippe Clement d'apprendre des erreurs de son prédécesseur.
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