Comment le football français gère le ramadan ?
Depuis plusieurs jours, le football français est marqué par une nouvelle polémique concernant le ramadan. Si la FFF a décidé d’interdire aux joueurs convoqués avec la France de jeûner, certains clubs de Ligue 1 préfèrent plutôt s’adapter.
Ces derniers jours, le sujet est revenu sur la table et a encore fait la polémique. Durant ce mois de ramadan, le mois de jeûne pour tous les musulmans du monde, le football français est observé. Si dans les autres pays, les fédérations ont décidé de s’adapter pour faciliter cette pratique religieuse, la FFF reste sur ses positions. Comme l’année dernière, aucune pause pendant les rencontres ne seront autorisées pour permettre aux joueurs de rompre leur jeûne. Et en pleine trêve internationale, l’instance du football français a aussi fixé un cadre à toutes ses équipes. Et cela fait beaucoup parler. « Concrètement, ça veut dire que nous ne modifions pas les conditions d’exercice de nos sélections pour des critères religieux. Ce message, je l’ai passé à toutes les sélections et je souhaite qu’il soit respecté. Ce qui est le cas jusqu’à présent, avec ce principe, reconnu y compris par les autorités religieuses, qui consiste à dire que lorsque vous êtes en sélection nationale et en compétition, il est possible de décaler votre pratique », expliquait Philippe Diallo, président de la FFF au Figaro.
Concrètement, cela veut donc dire que les joueurs convoqués avec la France lors de cette trêve (des U16 aux A) ont l’interdiction de jeûner. Une décision qui a rapidement fait parler notamment avec le cas Mahamadou Diawara. Le joueur de l’OL, appelé avec les U19, a refusé de rompre son jeûne pendant cette trêve et a donc été remplacé dans la liste finale des Bleuets. Il restera donc du côté de Lyon pour la prochaine semaine. Justement, pendant ce mois de ramadan, le club rhodanien a décidé de s’adapter pour permettre aux joueurs de mieux gérer cette période. En plus d’avoir fourni des dattes, le club a aussi envoyé un programme détaillé aux joueurs concernés expliquant comment rompre son jeûne avec quel aliment en fonction de l’heure des matches. Un accompagnement, dans toutes les catégories, qui facilite donc grandement la performance des joueurs.
La FFF, une décision qui crispe les joueurs
L’OL n’est pas le seul bon élève de la Ligue 1. D’autres clubs assurent un suivi et n’interdisent en aucun cas la pratique du jeûne. C’est notamment le cas du PSG, du Havre ou encore de l’OM. Le club phocéen a aussi mis à la disposition des joueurs des diététiciens pour avoir un accompagnement précis. Jean-Louis Gasset est aussi très à l’écoute des joueurs dans cette période et discute régulièrement avec les concernés. Même son de cloche du côté de Reims qui s’est adapté en proposant un suivi personnalisé. Des repas sont même mis à leur disposition le matin, y compris pour le centre de formation, pour permettre d’avoir les apports nécessaires dans la journée. C’est aussi le cas de Strasbourg qui propose plusieurs repas à des heures différentes pour ceux qui doivent rompre leur jeûne. En Ligue 2, plusieurs clubs ont également décidé de ne pas donner de directive particulière pendant le ramadan comme Bordeaux, Dunkerque, Bastia, Annecy ou encore Guingamp.
Mais si certains clubs laissent la liberté aux joueurs de jeûner ou non, d’autres ont décidé de fixer un cadre précis. En Ligue 1, un club, dans les catégories de jeune, a décidé de ne pas convoquer les joueurs qui décideront de jeûner. Ces derniers ne peuvent pas non plus participer aux séances d’entraînement du matin, même s’ils le veulent. Un autre club de L1 a été plus radical et a décidé d’interdire tout simplement la pratique du jeûne pour ses joueurs. Ceux qui décideront de le faire risquent même d’être sanctionnés. C’est aussi le cas pour quelques écuries de Ligue 2 et National. Une décision qui semble se rapprocher des directives données par la FFF pour les équipes de France. Et chez les A, cette décision crispe clairement certains joueurs. De quoi forcément encore faire parler ces prochaines semaines.