La nouvelle trouvaille de LaLiga pour révolutionner son mercato

Par Valentin Feuillette
4 min.
Javier Tebas, le président de LaLiga. @Maxppp

Une grande réunion de la Commission déléguée de l’association patronale de LaLiga avait lieu en ce début de semaine, afin de discuter de l’avenir du championnat espagnol et notamment de l’économie du marché des clubs de l’élite. De grandes révolutions ont été décidées…

Qu’elle est lointaine cette époque dorée où La Liga attirait tous les regards avec le FC Barcelone légendaire de Pep Guardiola, puis de Luis Enrique, le Real Madrid galactique de José Mourinho, Carlo Ancelotti et Zinedine Zidane, ces duels incessants entre les Blaugranas de Lionel Messi et les Merengues de Cristiano Ronaldo, cette explosion excitante de l’Atlético de Madrid de Diego Simeone. Ces joutes n’ont aujourd’hui plus la même saveur et le football espagnol peine à retrouver ses heures glorieuses. Et la Liga Nacional de Fútbol Profesional (LaLiga) n’a pas dit son dernier mot et espère bien reprendre du poil de la bête, notamment sur les mercatos estivaux, à l’heure où la Liga n’a dépensé «que» 439 millions d’euros lors de la dernière fenêtre de transferts, bien loin de la Premier League, de la Ligue 1, de la Saudi Pro League, de la Serie A et de la Bundesliga. Cela place donc le championnat espagnol qu’à la sixième position des plus dépensiers du monde.

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C’est ainsi que la Commission déléguée de l’association patronale a approuvé des changements dans son contrôle économique, jugé beaucoup trop strict et handicapant pour une croissance sportive régulière. Elle a assoupli certaines règles afin de stimuler les prochains marchés des transferts et de réaliser davantage de gros transferts pour mieux contrer et rivaliser avec les grandes écuries européennes. Les clubs espagnols ont donc approuvé un total de quatre modifications majeures liées à leur fair-play financier pour favoriser leur plafond salarial et être plus compétitifs sur les marchés à venir par rapport au reste des ligues. Même si l’institution présidée par Javier Tebas a desserré quelques trous dans la ceinture des clubs, la philosophie demeure : les clubs doivent être solvables. Et pour cela, le suivi des comptes des clubs sera accru et garantira ainsi leur solvabilité pour éviter de nouvelles crises économiques.

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Des modifications majeures !

La Liga a apporté des modifications à son règlement qui permettront aux clubs de voir leur limite salariale augmenter. Ce concept comprend le montant maximum que les équipes doivent allouer pour payer leur effectif et staff enregistrable (joueurs et entraîneurs) et non enregistrable (sections jeunes et autres). Ce chiffre est le résultat d’une équation qui soustrait les dépenses structurelles (factures d’électricité, matériels, paiements aux travailleurs non sportifs), les dettes et les pertes accumulées des revenus de chaque club. L’autre modification est liée à la rénovation des stades. La Liga permettra aux revenus perdus de ces travaux de ne pas réduire son plafond salarial pendant un maximum de deux saisons. Toutefois, les clubs ne pourront en bénéficier que dans la limite de 5% maximum de leur chiffre d’affaires, et ainsi bénéficier de cette mesure au maximum pendant deux saisons - même si la réforme dure hypothétiquement dix ans. Cet argent, que la Liga ne demandera pas pendant ces deux années, devra être ensuite assumé au cours des trois saisons suivantes. Les clubs espagnols ont obtenu plus d’oxygène financier, il y a deux saisons, grâce à deux biais.

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Le premier était l’injection financière de CVC, dont 15% pourraient être investis dans la signature de joueurs, mais cet argent doit désormais être restitué. L’autre solution consistait à diluer les pertes liées au COVID en cinq saisons : 15 % en 2022-23 ; 20 % en 2023-24 et 2024-25 ; et 22,5 % en 2025-26 et 2026-27. La restitution de ces montants (COVID et CVC) alourdit le plafond salarial et le réduit. L’initiative de la Liga est de réduire le chiffre d’affaires seulement d’un maximum de 5%, permettant ainsi de restituer cet argent sur plus de saisons. La vente d’actifs, également connue sous le nom de leviers et popularisée par Barcelone ces dernières années, a été limitée pendant une saison afin d’assurer la solvabilité des clubs. Seul un montant maximum de 5% du chiffre d’affaires du club peut bénéficier de l’utilisation des leviers concernant le plafond salarial.

L’autre nouveauté réside dans le montant d’argent que chaque équipe peut utiliser grâce à l’augmentation de capital qu’elle réalise. Les clubs sont répartis en trois catégories en fonction de leur solvabilité financière : À pour ceux ayant le meilleur niveau économique ; B pour la plupart ; et C pour ceux qui sont en plus grande difficulté. Pour le groupe A, 100 % de l’injection peut être utilisée pour les salaires et les signatures ; pour le groupe B, seulement 90 % ; et pour C, 70 %. Mais avec une limitation à 25% de son chiffre d’affaires et en garantissant le respect de la règle selon laquelle un club ne peut pas avoir plus de 60 M€ de pertes en moyenne sur trois saisons. En tout cas, la Liga se veut croissante et surtout pérenne afin de retrouver la gloire d’antan et cela commencera par ce type d’accords financiers communs…

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