Les grands perdants du mercato

Le marché des transferts vient tout juste de fermer ses portes. De nombreux joueurs ont bougé à travers la planète football, mais d'autres, pourtant annoncés sur le départ, sont finalement restés au sein de leurs clubs respectifs. Gros plan sur les grands perdants de ce mercato estival.

Par Quentin Dagbert - Louis Berenger
9 min.
Yacine Brahimi @Maxppp
  • Yacine Brahimi (FC Porto) : l'arrivée de Nuno Espirito Santo au FC Porto n'a pas fait que des heureux. Non utilisé par le technicien portugais, Yacine Brahimi était placé sur la liste des transferts cet été par le club portugais, désireux de récupérer une belle somme d'argent en échange de l'international algérien (contrat jusqu'en 2019, clause libératoire de 60 M€, ndlr). Et si Manchester United ou encore Arsenal semblaient intéressés par l'ancien Rennais, c'est Everton qui tenait la corde dans le dossier. Une offre de 41 millions d'euros était même évoquée. Mais à quelques heures de la fin du mercato, les Toffees ont décidé de lâcher l'affaire. Une mauvaise nouvelle pour Doyen Sports, copropriétaire de l'Algérien à 50 %, qui a ensuite multiplié les tentatives désespérées de dernière minute afin de trouver un pointe de chute au milieu offensif de 26 ans. En vain. Et avec les arrivées d'Oliver Torres, Diogo Jota ou encore le retour de prêt d'Otavio cet été chez les Dragões, Brahimi devra cravacher pour récupérer une place de titulaire.

  • Adrien Silva (Sporting CP) : l'histoire d'amour entre Adrien Silva et le Sporting CP semblait prendre fin. Formé au sein du club lisboète, le milieu de terrain portugais était sur le point de rejoindre l'Angleterre et plus précisément le champion en titre Leicester. Tout semblait bouclé. Les Foxes offraient près de 25 M€ au Sporting, et le natif d'Angoulême annonçait même son départ vers la Premier League. «Le projet sportif de Leicester correspond à mes objectifs de carrière. Après 15 années passées au Sporting, cette opportunité est exceptionnelle pour moi et peut me permettre de m’exprimer, de m’imposer dans un autre championnat et d’évoluer en Premier League, un championnat incroyable». Oui mais voilà, suite aux départs de João Mario vers l'Inter Milan contre 45 M€ et d'Islam Slimani vers... Leicester contre 30 M€, la formation portugaise a décidé de mettre les barbelés autour du milieu de terrain de 27 ans. Adrien Silva reste au Portugal et devra donc patienter avant de découvrir les joies du championnat anglais.

  • Lassana Diarra (Olympique de Marseille) : Arrivé libre à l'été 2015 à l'OM en provenance du Lokomotiv Moscou, Lassana Diarra a très clairement réussi son pari : relancer une carrière à l'arrêt après plusieurs années de galère en Russie. Brillant sous la tunique marseillaise lors du dernier exercice, le milieu de terrain français a retrouvé l'équipe de France et, au passage, une belle cote sur le marché des transferts. Après une saison sur la Canebière, le joueur de 31 ans avait l'intention de rejoindre une formation d’un plus haut standing, et n’hésitait pas à rappeler aux dirigeants marseillais le gentleman agreement passé entre les deux parties lui permettant de partir gratuitement. Le PSG et Manchester United semblaient alors intéressés, mais ces deux pistes n'ont finalement rien donné par la suite. À la recherche d'un club capable de le soulager de son amende de 10 M€ qu'il doit payer au Lokomotiv Moscou, le natif de Paris semblait ensuite tout proche de rejoindre Galatasaray, qui lui offrait alors un contrat de 5 M€ par an sur trois saisons et la prise en charge à 50% de son amende. Mais le Marseillais se montrait gourmand et refusait la proposition de la formation stambouliote. Al-Jazira, aux Émirats Arabes Unis, tentait sa chance. Les dirigeants émiratis étaient prêts à payer une grosse partie de l’amende due par Diarra et même à régler une compensation financière à l’OM. Mais l'Olympien espérait convaincre le club de doubler son offre. En vain. Trop gourmand, Lassana Diarra reste finalement à l'OM, brassard de capitaine vissé au bras.

  • Axel Witsel (Zenit) : le milieu de terrain du Zenit a vécu un mercato estival pour le moins agité. Véritable pilier du club russe, au sein duquel il est arrivé en septembre 2012, Axel Witsel semblait tout proche d'un départ cet été. Mircea Lucescu, coach du Zenit, annonçait même la volonté du joueur de quitter la Russie. « Axel a demandé à s’en aller. Je me dois tout de même de préciser que j’ai besoin de son expérience dans l’équipe, mais je répète qu’il veut s’en aller. » Courtisé par de nombreuses formations européennes telles que l’AC Milan, le PSG, Naples, Chelsea ou encore Everton, le milieu de 27 ans semblait sur le point de rejoindre la Juventus Turin. Tout semblait réglé entre les différentes parties autour d'un transfert contre la somme de 18 M€ (+ 3 millions de bonus) et un salaire annuel de 4,5 millions d'euros. Seulement, le Zenit voulait absolument remplacer Witsel avant son départ avec l'arrivée d'un nouvel élément, et son successeur devait alors se nommer Andreas Samaris du Benfica. Problème, l'affaire ne s'est pas finalisée. Mais le Zenit, ne voulant pas passer à côté des 18 M€ proposés par la Juve et voir Witsel partir librement l'été prochain, décidait alors d'accepter la transaction avec la Juve. Mais le temps s'était écoulé et le transfert ne pouvait être bouclé dans les temps : Axel Witsel doit donc rester en Russie. D'après la presse belge, le natif de Liège, qui espérait rejoindre l'Italie, serait furieux. Et on peut le comprendre.

  • Kamil Grosicki (Stade Rennais) : auteur de bonnes performances à l'Euro 2016 sous les couleurs de la Pologne, Kamil Grosicki revenait au Stade Rennais avec une seule idée en tête : partir. Et le milieu offensif ne cachait pas son envie de quitter l'Hexagone, bien au contraire : « Je pense que c’est le meilleur moment pour changer de club. J’ai 28 ans, je sors d’une bonne saison et d’un bon Euro, j’ai sollicité mon agent pour qu’il me trouve une porte de sortie. Je pense que si un club a de quoi payer, c’est un club de Premier League. » Et si le FC Séville et la Lazio étaient intéressés, le natif de Szczecin avait vu juste puisque Burnley était prêt à casser sa tirelire pour s'offrir ses services. Le club anglais avait d'abord formulé une offre de 6 M€, repoussée par le club breton, avant de revenir à la charge avec une proposition de 8 M€, montant demandé par les Rouge-et-Noir. Tout heureux, Grosicki quittait donc sa sélection ce mercredi et prenait la pose à côté de son jet privé sur son compte Instagram pour annoncer son départ vers l'Angleterre. Et pourtant, peu avant 1h du matin, Burnley indiquait sur son compte Twitter la fin de son mercato estival, sans avoir annoncé l'arrivée du joueur de 28 ans Mais alors pourquoi la transaction a capoté ? De l'autre côté de la Manche, certains médias indiquent que le Stade Rennais a changé d'avis au dernier moment, tandis qu'en France, on annonce l'inverse. Pour d'autres, le club breton aurait finalement demandé à Burnley d'augmenter son offre malgré l'accord initial. Ce qu'aurait alors refusé le promu anglais. Quoi qu'il en soit, Kamil Grosicki est toujours un joueur du Stade Rennais.

  • Lamine Koné (Sunderland) : l'hiver dernier, Lamine Koné quittait Lorient pour rejoindre l'Angleterre et plus précisément Sunderland contre la somme de 6,5 M€. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le puissant défenseur central (1m89, 90 kg) s'est rapidement intégré au sein de l'effectif des Black Cats. Titulaire au sein de l'arrière-garde du club anglais, l'Ivoirien (6 sélections) réalisait des débuts de rêve en Angleterre avec notamment un premier but inscrit en Premier League face à Manchester United (victoire 2-1) et une place dans l'équipe type de la 26e journée de championnat la saison dernière. De bonnes performances sous ses nouvelles couleurs qui ont attisé les convoitises de plusieurs écuries, mais surtout d'Everton, à la recherche d'un élément défensif suite au départ de John Stones vers Manchester City. Pensant ne pas entrer dans les plans de David Moyes, nouveau coach de Sunderland, l'ancien Lorientais demandait alors à quitter le club. Everton profitait de la situation pour multiplier les offensives jusqu'à proposer une très belle offre de 22,4 M€ + 3,5 M€ de bonus en cas de qualification pour la Ligue des Champions d’ici 5 ans ! Seul problème, et non des moindres, Sunderland n'avait clairement pas l'intention de laisser partir le natif de Paris quelques mois après son arrivée et bloquait donc le transfert. Lamine Koné continue donc son aventure chez les Black Cats et devrait très prochainement rencontrer ses dirigeants afin de discuter d'une prolongation de contrat ainsi que d'une revalorisation salariale.

  • Florentin Pogba (AS Saint-Etienne) : le défenseur central de l'AS Saint-Etienne n'était pas maître de son destin durant ce mercato estival. En effet, l'avenir du natif de Conakry était lié à celui de Lamine Koné, mais aussi, à un moindre degré, de Marcel Tisserand. Explications : le Stéphanois avait plusieurs contacts de l'autre côté de la Manche cet été. En effet, Hull City était très intéressé par son profil, mais le club anglais attendait d’officialiser son rachat par un consortium d’investisseurs de Chine et de Hong Kong avant de pouvoir engager des joueurs. Autre club de Premier League sur le dossier: Sunderland. Les Black Cats avaient jeté leur dévolu sur Florentin Pogba en cas de départ de Lamine Koné vers Everton (voir ci-dessus). Mais dans tous les cas, l'ASSE ne voulait pas se séparer du joueur de 26 ans, et encore moins après l'échec dans le dossier Marcel Tisserand, le Monégasque étant parti à Ingolstadt en Allemagne. Plusieurs facteurs qui ont donc poussé le défenseur des Verts à poursuivre sa carrière dans le Forez. Jusqu'au prochain mercato ?

  • Clément Grenier (Olympique Lyonnais) : entre Clément Grenier et l'Olympique Lyonnais c'est du «je t'aime moi non plus». Depuis plusieurs mois, le milieu de terrain a perdu sa place de titulaire au sein du onze rhodanien et collectionne au passage les piques de son président Jean-Michel Aulas. Ce mercato estival semblait donc le bon moment pour le Gone de plier bagages. Plusieurs écuries étaient à l'affût, et notamment l'AC Milan mais surtout le Torino avec lequel l'OL avait pourtant trouvé un accord pour un prêt avec option d'achat. Mais la transaction n'a pu se faire suite à l'absence de terrain d’entente entre Grenier et le club italien. «Nous, on était d’accord avec le Torino. Le Torino avait fait une offre inférieure à ce que nous avions proposé. C’était une offre de prêt avec option d’achat, mais on a répondu positivement à cette offre, donc ça aurait dû avancer. Si ça n’a pas avancé, c’est probablement que l’entraîneur du Torino et Clément n’ont pas trouvé un terrain d’entente », nous avait déclaré JMA. Après les pistes italiennes, c'est du côté de l'OGC Nice que le Lyonnais de 25 ans était annoncé dans les dernières heures du marché des transferts. « C’est possible. On était prêt à faire un cadeau à Nice. J’ai dit qu’il n’y a pas de problème. Il y a eu une demande de Nice mais je ne sais pas si ça intéresse Clément », indiquait très récemment le président du club lyonnais. Mais l'OGC Nice a opté pour Younès Belhanda pour renforcer son entrejeu, et Clément Grenier devra donc attendre quelques mois avant, peut-être, de quitter son club formateur.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier