Libre de tout engagement, Grégory Vignal n'a pour le moment toujours pas trouver de club. Dans un marché où les joueurs en fin de contrat peinent à dénicher une issue de secours, l'arrière gauche a néanmoins de nombreux contacts, et même dans l'Hexagone. Pour Foot Mercato, le joueur fait le point sur sa situation et revient sur sa carrière.
Foot Mercato : Tout d'abord Grégory, comment allez-vous ?
Grégory Vignal : Et bien ça va. On attend que la crise se débloque (rires). Les circonstances ne sont pas faciles actuellement. On verra bien. Je pense qu'il faudra attendre la fin du mois pour que ça se décante.
FM : Vous avez fait un essai du côté de Cardiff City. Comment ça s'est passé ?
GV : Avec Cardiff, c'est vraiment dommage parce qu'il y avait un super projet. Mais le problème, c'est qu'au moment des contacts, il y avait un embargo au niveau des transferts, donc impossibilité pour le club de recruter. Je n'ai donc pas pu m'engager malgré les discussions qui avaient déjà eu lieu. C'est très frustrant. C'est dommage parce qu'il y avait un très beau projet. J'avais eu une bonne discussion avec l'entraîneur, ça s'était très bien passé. Je regrette un peu ce projet. Et j'ai eu un contact avancé avec le club, le staff et le président de Panionios, en Grèce.
FM : Avez-vous d'autres pistes ?
GV : J'ai rencontré les dirigeants d'un club français au mois de juillet. Les discussions portaient sur un contrat d'une année, donc ça me faisait juste pour être honnête. Ça aurait été sur deux ans, ça aurait été bien. Mais sur un an, ça fait juste. Mais le rendez-vous s'est très bien passé. Nous nous sommes quittés en bons termes. C'est frustrant de rester dans l'attente mais bon, il faut savoir être patient. J'ai la chance de m'entraîner avec un club de CFA donc c'est une bonne chose.
FM : Est-ce que vous faites d'un retour en Ligue 1 une priorité ?
GV : On verra quels sont les clubs qui auront besoin de solutions à gauche. Actuellement, c'est vrai que la plupart des clubs pensent à dégraisser. J'aurais pu signer dans un club dès le mois de juillet. Mais le problème, c'est que je cherche un projet sur deux ou trois ans. J'ai besoin d'un projet qui tienne la route. Un contrat d'une année, ça passe vite. Si je vois qu'il n'y vraiment pas d'autres possibilités que de s'engager sur un an, alors je m'engagerai sur un an. La Ligue 1 j'aimerais bien mais l'Angleterre c'est aussi un championnat que j'adore. Tout dépendra du marché. En France, c'est compliqué. Beaucoup de clubs ont pratiquement le couteau sous la gorge.
FM : Comment expliquez-vous que, malgré le fait que vous soyez libre de tout contrat, ce soit si difficile de trouver un club ?
GV : Quand tu es libre, ça te permet de choisir et de te donner du temps pour voir. Mais les clubs n'ont plus trop d'argent pour recruter. En ce moment, ce n'est pas évident. Quand on voit la liste des joueurs libres de tout contrat, comme Bonnart, Clerc, Gallas, Abardonado, Varrault ou même Ilan je crois... Ça fait une équipe de Ligue 1. Le football devient de plus en plus compliqué. Il y a une offre un jour, et le lendemain ça change. On attend donc que le marché se débloque parce que, actuellement, les clubs ont peur.
Une carrière riche et sans regrets
FM : Vous avez joué seulement huit matches l'an passé à Birmingham. Comment avez-vous vécu cette saison ?
GV : J'ai eu une grosse blessure aux ischio-jambiers qui a été très mal soignée. J'ai dû rentrer en France pour me faire soigner. Après, c'était dur de retrouver ma place parce que l'équipe tournait bien. En fait, j'ai bien commencé et j'ai bien fini. Mais j'ai eu cette blessure qui a tout changé. C'est malheureux. Mais bon, ça fait partie du sport.
FM : Vous avez quitté la France à 19 ans, pour tenter l'aventure anglaise à Liverpool. Regrettez-vous d'avoir quitté l'Hexagone peut-être trop tôt ?
GV : Non, aucun regret. Il ne faut pas vivre avec des regrets. Je suis très content. J'ai été champion d'Europe avec Liverpool. On a gagné l'UEFA et la Supercoupe d'Europe. J'ai vécu des moments extraordinaires. J'ai connu la Ligue des Champions, j'ai gagné une Coupe d'Angleterre. Ce que j'ai connu, certains joueurs ne le connaîtront peut-être jamais. J'ai joué avec des grands joueurs, je n'ai aucun regret.
FM : Vous avez connu pas moins de onze clubs durant votre carrière. C'est un parcours pour le moins atypique...
GV : Ça nous a enrichis. Ma femme et moi parlons trois langues, pratiquement quatre, les enfants vont bien. J'ai rencontré des gens, j'ai vécu plusieurs choses. Après, c'est sûr que j'aurais peut-être pu réussir encore autre chose. Mais bon, c'est comme ça. J'aurais fait une carrière un peu à la Xavier Gravelaine (rires).