France - Allemagne : les notes du match

Par La Rédaction FM
14 min.
Adrien Rabiot avec les Bleus  @Maxppp

Décevante de bout en bout, l’équipe de France s’est logiquement inclinée face à l’Allemagne (0-2) à l’occasion de son premier rendez-vous de l’année 2024. Voici les notes du match.

À trois mois de l’Euro 2024, l’équipe de France accueillait l’Allemagne au Groupama Stadium de Lyon, ce samedi soir. Une rencontre, certes, amicale mais importante pour les deux sélections qui pourraient se retrouver l’été prochain. Pour ce choc et quelques mois après la défaite des Bleus à Dortmund, Didier Deschamps alignait un 4-3-3 avec Brice Samba dans les buts. En défense centrale, Benjamin Pavard était associé à Dayot Upamecano alors que Warren Zaïre-Emery accompagnait Aurélien Tchouameni et Adrien Rabiot dans l’entrejeu. Devant, Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé entouraient Marcus Thuram. De son côté, Julian Nagelsmann optait pour un 4-2-3-1 où Kai Havertz, seul en pointe, était soutenu par un trio composé de Florian Wirtz, Ilkay Gündogan et Jamal Musiala. Un duel qui allait rapidement tourner à l’avantage de la Mannschaft… Surpris par le coup d’envoi allemand, les Bleus laissaient, en effet, Florian Wirtz totalement libre dans l’espace entre le milieu et la défense.

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Impressionnant depuis le début de la saison sous le maillot du Bayer Leverkusen, le joyau de 20 ans s’emmenait alors le ballon avant de décrocher une sublime frappe du droit sous la barre d’un Samba impuissant (0-1, 1er). Douchés après 8 secondes de jeu seulement et pris par l’intensité de leur adversaire du soir, les coéquipiers de Lucas Hernandez tentaient de réagir et s’appuyaient alors sur la vivacité de Dembélé… Dominateur dans son duel face à Mittelstädt, l’ailier parisien trouvait une première fois Mbappé mais ce dernier croisait trop sa frappe (22e). Dans la foulée, l’ancien Monégasque, trouvé par Hernandez, piquait son ballon mais voyait sa tentative repoussée par Ter Stegen (25e). Trop peu inspirés dans le jeu et globalement dominés collectivement, les troupes de Didier Deschamps se procuraient cependant une dernière occasion avant la pause mais Rabiot, aux six mètres, était contré par Andrich (35e). Menés à la pause, les Bleus craquaient encore au retour des vestiaires…

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Les Bleus sont totalement passés au travers !

Très friable sur le plan défensif, l’équipe de France était une nouvelle fois dépassée face à la vista de Wirtz. Parti depuis son côté gauche, le joueur de Leverkusen déclenchait une merveille de passe longue dans la profondeur pour Musiala, qui effacait Samba avant de trouver Havertz en retrait. Seul aux six mètres, l’attaquant d’Arsenal croisait sa frappe du gauche pour faire le break (0-2, 49e). Sonnés et amorphes, les Bleus éprouvaient toutes les peines du monde à se montrer dangereux aux abords de la surface adverse. À l’instar d’un Zaïre-Emery décevant ou d’un Thuram bien trop discret, les vice-champions du monde en titre ne trouvaient aucune solution face au bloc allemand. Souvent pris dans la profondeur, les partenaires de Koundé affichaient, par ailleurs, de nombreuses fébrilités face aux percées d’Havertz, Musiala et Wirtz, omniprésent au cours de cette rencontre. Frustré par la tournure des événements, Deschamps apportait finalement du sang neuf à son onze de départ.

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Théo Hernandez remplaçait son frère alors que Zaïre-Emery, Koundé et Thuram cédaient respectivement leur place à Camavinga, Clauss et Giroud, scandé par le public de l’enceinte lyonnaise. Malgré ces changements opérés, la physionomie de ce match ne changeait guère. Dépassés dans les duels, incapables d’inverser la tendance et trop peu soudés collectivement, les Tricolores vacillaient encore et toujours. Si les Bleus avaient, certes, le mérite de ne pas encaisser un troisième but - bien aidés par les dernières parades décisives de Samba et malchanceux lorsque Rüdiger repoussait in-extremis un ballon sur sa propre barre transversale (88e) - la défaite (0-2) ne souffrait, quant à elle, d’aucune contestation possible. Un revers aux allures de piqûre de rappel à quelques semaines de se rendre en terres allemandes…

L’homme du match : Florian Wirtz (8) : le jeune joueur du Bayer se souviendra longtemps de son premier grand match avec la Mannschaft. Il a réalisé un début de match sublime. Auteur du premier but de la rencontre au bout de 7 secondes sur un tir lointain, il a continué de régaler les siens. Même dans les récupérations, l’attaquant a été précieux, récupérant souvent le ballon dans les pieds français. Comme au Bayer, il s’est placé parfois recentré et a abusé d’appels dans le dos des Français. Sur le deuxième but allemand, ça a été son ouverture qui a été décisive (49e). Le numéro 17 allemand a été un poison du début à la fin du match. Il a cédé sa place à Chris Fuhrich (72e).

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France

- Samba (3,5) : Maignan trop juste et préservé, le portier du RC Lens débutait dans les cages françaises. Pas exempt de tout reproche au regard de son placement sur la frappe lointaine de Wirtz (1e), il s’est repris immédiatement en sortant proprement dans les pieds de Musiala (5e). Au retour des vestiaires, il manque totalement sa sortie sur le prodige munichois qui le devance d’une facilité déconcertante avant de servir Havertz pour la balle du 2-0 (49e). Malgré tout, il a maintenu son équipe à flot dans le dernier quart d’heure en détournant une frappe puissante et rasante de Mittelstädt (79e) avant de mettre en échec Undav (81e).

- Koundé (3,5) : face au pressing intense allemand, le joueur du Barça a accumulé les touches de balle sans parvenir à ressortir le ballon. Dans son duel avec Wirtz, le Français a énormément souffert dans la mesure où le numéro 17 allemand a fait des différences incroyables par sa qualité de passe et de mouvements. Malgré quelques décalages intéressants créés avec Dembélé en première période, il n’a pas été en mesure de tirer son épingle du jeu sur le plan offensif. Remplacé par Jonathan Clauss (60e) qui n’a pas non plus apporté le danger escompté.

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- Pavard (3) : aligné dans l’axe au détriment de Konaté, le défenseur de l’Inter Milan a incarné une réelle déception. Sur l’ouverture du score de l’Allemagne, il est l’auteur d’une sortie trop tardive sur Wirtz qui a pris tout son temps pour mettre hors d’état de nuire Samba (1e). Par la suite, le Français a connu de grandes difficultés face au trio Wirtz-Musiala-Havertz. Pris à défaut sur chaque ballon dans son dos, il a été régulièrement ciblé sur les offensives allemandes comme sur le second but allemand où il laisse Musiala s’échapper dans la profondeur. Seul point positif de la soirée : sa justesse dans la relance (95% de passes réussies).

- Upamecano (4) : avec des performances en berne sur les dernières semaines, le défenseur du Bayern Munich avait à cœur de justifier la confiance de son sélectionneur à Lyon. Associé à Pavard en charnière centrale, le Français a compensé les errements de son partenaire en sortant très vite sur le porteur de balle. Bien qu’il n’ait pu éviter le second but allemand, il a continué à colmater les brèches en faisant preuve de réactivité et surtout de justesse dans ses interventions, comme sur ce retour salvateur sur Musiala où il parvient à déséquilibrer suffisamment la pépite bavaroise pour le mettre en échec (59e). En marge du dernier quart d’heure, il parvient à repousser devant sa ligne une tête d’Havertz (71e).

- L. Hernandez (4,5) : auteur d’une bonne intervention devant Mittelstädt (4e), le Parisien s’est battu comme un diable pour parvenir à bloquer son couloir et a été globalement correct sur le plan défensif (100% de duels gagnés). Et l’ancien joueur du Bayern Munich n’a pas hésité non plus à porter le ballon pour faciliter la sortie de balle afin de combiner avec Mbappé sur le flanc gauche. Remplacé par Théo Hernandez (61e) qui n’a pas eu l’opportunité de s’exprimer offensivement pour soutenir ses attaquants.

- Zaïre-Emery (3) : privé de Griezmann, Deschamps misait sur le jeune parisien au milieu de terrain. Pour sa deuxième apparition sous le maillot tricolore, le natif de Montreuil n’a pas été à son avantage. Manquant d’agressivité sur le porteur de balle, le Parisien n’a pas fait le poids physiquement face aux milieux adverses. Bousculé dans les duels par Kroos, il a donné l’impression de ne jamais trouver sa place dans le jeu. Même son de cloche en seconde période. Remplacé par Eduardo Camavinga (60e), à l’origine d’une belle ouverture sur Mbappé en fin de partie.

- Tchouameni (4) : scotché sur la percée de Wirtz menant à l’ouverture du score allemande, le Madrilène a vécu une entame de partie mouvementée. Hésitant dans ses prises de décision, le Français a également eu du mal à exister avec de nombreux ballons perdus et un impact faible à la récupération. Sur le plan offensif, il a été peu tranchant et n’a jamais réussi à poser des soucis à ses adversaires. Une légère embellie au retour des vestiaires où il a eu le mérité d’apporter de l’agressivité au milieu de terrain. Remplacé par Youssouf Fofana (74e), juste dans ses transmissions.

- Rabiot (4) : timoré en début de partie à l’image de ses partenaires dans l’entrejeu, le milieu de terrain de la Juventus Turin s’est bien repris en étant présent à la récupération. Entre dépassement de fonction et prise d’initiative, l’ancien Parisien s’est aussi distingué offensivement, que ce soit dans les airs sur un coup franc de Dembélé (24e) ou sur sa reprise à bout portant contrée en catastrophe par Andrich (36e). S’il n’a pas démérité dans les efforts en seconde période, il a toutefois été dominé dans les duels.

- Dembélé (4,5) : dans une entame de rencontre difficile pour ses partenaires, le Parisien a été en capacité de sonner la révolte. Remuant et actif, il a apporté un peu de folie sur son côté droit en prenant constamment l’ascendant sur son adversaire direct. Sa qualité technique et son jeu de corps ont posé de grandes difficultés à Mittelstädt qui a défendu sur le reculoir. Son centre en direction de Mbappé aurait mérité un meilleur sort. Dans la lignée de sa prestation lors du premier acte, il a été le Français le plus dangereux à l’image de sa frappe enroulée qui n’est pas passée loin du cadre de Ter Stegen (55e) avant de décliner progressivement. Remplacé par Randal Kolo Muani (83e).

- Mbappé (3,5) : pris en étau par l’arrière-garde de la Mannschaft, l’attaquant du Paris Saint-Germain a éprouvé des difficultés à exister sur le front de l’attaque française, et ce, malgré quelques tentatives de débordement sur son côté gauche. Du mieux au fil des minutes où il a su profiter de la vivacité de Dembélé pour se mettre en évidence à l’image de cette reprise un chouïa trop croisée (22e). Parvenant à s’infiltrer dans l’axe, il perd ensuite son duel face à Ter Stegen qui ne s’est pas laissé duper par sa tentative de piquée (25e). Si l’on s’attendait à le voir monter en puissance au retour des vestiaires, le Bondynois n’a exprimé son meilleur football avec du déchet à l’exception d’un centre détourné et sauvé par Rüdiger sur sa propre barre (89e).

- Thuram (2) : un match compliqué pour l’attaquant de l’Inter Milan. Préféré à Giroud sur le front de l’attaque tricolore, le Français est tombé sur une charnière centrale allemande assez robuste et a touché très peu de ballons dans la moitié de terrain adverse. Malgré quelques situations intéressantes, l’ancien de M’Gladbach a souvent confondu vitesse et précipitation. Preuve est en sur son unique tentative lointaine à l’issue d’un centre dévié de Dembélé où il ne redresse pas suffisamment son tir pour inquiéter Ter Stegen (20e). Derrière, le joueur de 26 ans a traversé la seconde période comme une ombre malgré quelques remises simples pour ses coéquipiers. Remplacé par Olivier Giroud (61e), proche de la réduction du score en fin de partie sur une tentative légèrement trop croisée.

Allemagne

- Ter Stegen (6,5) : un match paisible pour le portier allemand. Lors de la première accélération de Kylian Mbappé, le gardien du Barça est bien sorti et arrêté sa frappe grâce à son envergure. Surpris, il a ensuite mal repoussé un tir d’Ousmane Dembélé offrant une possibilité à l’attaque à Rabiot dans les 6 mètres (35e). Les deux hommes se retrouveront dans quelques semaines dans le double affrontement entre le PSG et le Barça en Ligue des champions.

- Kimmich (7) : le joueur du Bayern a été l’auteur d’une superbe interception sur la première situation chaude des Bleus (12e). Le défenseur droit a pu se repositionner au milieu de terrain dans les phases offensives, offrant des ballons intéressants pour ses coéquipiers offensifs (31e) et pouvant avoir des possibilités de frappes (39e). Quand Kilian Mbappé a pu trouver de la vitesse, l’Allemand a eu plus de mal, mais c’est très peu arrivé.

- Rudiger (7) : solide face aux rares offensives françaises (19e), il a eu beaucoup de travail pendant quinze minutes en première période, puis plus rien. Le défenseur du Real a eu une partie tranquille, bon dans l’agressivité et dans ses relances. Il a toutefois sauvé un ballon de but sur une main malheureuse de son coéquipier Maximilian Mittelstadt (88e). Il est également passé devant son vis à vis dans les derniers instants (90e+4).

- Tah (6,5) : le premier des trois joueurs du Bayer Leverkusen a dû intervenir à de nombreuses reprises au milieu du premier acte. Il est très souvent passé devant Marcus Thuram, muselant l’attaquant français. Rigoureux tout au long du match, il a parfaitement tenu son rang.

- Mittelstadt (5,5) : le défenseur gauche de Stuttgart a arboré à Lyon sa première sélection à 27 ans. Et pour une première, l’Allemand a assuré l’essentiel. Face à Ousmane Dembélé et ses fulgurances, il a d’abord souffert (22e, 23e). Sans prendre le dessus en deuxième mi-temps, il a moins subi face au Français. En débordant sur son côté droit, il a eu une situation de frappe. Son tir croisé est bien exploité, mais Brice Samba est intervenu (79e). Il a ensuite été plus chanceux. Sur un dégagement manqué, il a failli envoyer un ballon dans ses propres cages de la main (88e).

- Andrich (6,5) : l’homme fort du milieu de terrain de Leverkusen cette saison connaissait ce soir sa première titularisation avec l’Allemagne. Fort dans ses duels, il a pris le dessus sur les milieux français et a apporté du soutien à ses milieux dans les premières relances. Dans un match contrôlé par son équipe, il s’est autorisé des frappes lointaines, une qui est passée loin des cages de Brice Samba (59e), l’autre qui a été contré (75e). Une performance aboutie pour sa grande première.

- Kroos (7,5) : pour son retour après 3 ans d’absence avec la Mannschaft, Kroos s’est montré très à son aise. Il s’est vite fait remarquer en offrant la passe décisive pour Wirtz sur un ballon aérien, une combinaison travaillée à l’entraînement. Le milieu de terrain du Real a provoqué des fautes et tiré les coups de pied arrêtés. Le quadruple vainqueur de la Ligue des champions a ensuite lancé ses attaquants par de longues passes dont il a le secret (58e). Le seul champion du monde allemand sur le terrain a apporté la maîtrise et l’expérience qu’il manquait à une Allemagne qui semble désormais soignée de ses maux. Waldemar Anton (90e) l’a remplacé pour les ultimes minutes de la rencontre.

- Musiala (6,5) : globalement absent des débats en première mi-temps, la pépite de cette sélection allemande était davantage attendue. Sa seconde mi-temps a été de bien meilleure facture. Il est à la passe décisive sur le deuxième but allemand, après avoir éliminé Brice Samba. Plus incisif, ses déplacements ont considérablement mis à mal une défense française dépassée. Il a également embêté les premières relances françaises grâce à son positionnement intelligent. Il a laissé sa place à Niclas Fullkrug (80e).

- Gundogan (6,5) : métronome de cette équipe allemande avec Toni Kroos, le joueur du Barça s’est baladé entre les lignes de l’équipe de France. Il a bien enlevé un ballon chaud après un coup-franc (30e) et a parfaitement géré le tempo. Le capitaine a également distillé de très bons ballons à ses ailiers. Il est remplacé par Thomas Muller (72e). Le joueur du Bayern Munich n’a pas touché beaucoup de ballons, mais s’est placé dans les espaces pour obtenir les seconds ballons.

- Wirtz (8) : voir ci-dessus.

- Havertz (6,5) : depuis quelques semaines, Kai Havertz empile les buts dans son nouveau poste de numéro 9 avec Arsenal. Ce soir Julian Nagelsmann a retenté l’expérience avec son équipe, et ce, avec succès. Il s’est fait subtiliser le ballon par un défenseur français alors que l’Allemand semblait avoir pris le dessus (36e). Sa frappe est ensuite trop croisée en début de seconde période (46e). Puis le Gunner est parvenu à faire le break pour son équipe. Seul aux six mètres, après un excellent service de Jamal Musiala, il n’a pas besoin de forcer son talent pour creuser l’écart (49e). Avec derrière lui des vrais techniciens, il n’a pas souvent porté le ballon comme il sait le faire avec Arsenal mais il s’est montré globalement très intéressant. Deniz Undav (80e) l’a remplacé pour les dix dernières minutes de jeu.

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