Ligue 1

AS Monaco : la grande métamorphose de Thilo Kehrer

Arrivé sur la pointe des pieds en janvier dernier, Thilo Kehrer est devenu en peu de temps un taulier de l’AS Monaco. Une belle revanche pour le défenseur allemand qui n’a pas laissé que de bons souvenirs au PSG.

Par Maxime Barbaud
4 min.
Thilo Kehrer, buteur avec Monaco contre Bologne @Maxppp

Les poings rageurs. Enserré par Breel Embolo puis l’ensemble de ses coéquipiers, Thilo Kehrer vient d’inscrire à la 87e minute en renard des surfaces l’unique but de la victoire monégasque sur la pelouse de Bologne en Ligue des Champions. Avec 10 points au compteur et même s’il est encore trop tôt pour l’annoncer de manière officielle, l’ASM est quasiment assurée de sa qualification au minimum pour les 16es de finale de la compétition. « Le but ? On m’a dit : "Façon Pippo Inzaghi", mais je ne pense pas que j’en suis là sur le fait de sentir où peut arriver le ballon. J’étais bien placé et j’ai eu de la réussite », plaisantait le héros du soir.

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En réalité, ce but est assez symbolique pour le capitaine du soir qui enchaîne les belles performances depuis qu’il a posé ses valises sur le Rocher. Il y avait pourtant de quoi être sceptique. Ses années au PSG sont passées par là et ont charrié avec elles son lot de mauvais souvenirs. En 4 saisons au PSG (2018-2022), l’Allemand a surtout laissé un goût amer, celui d’un défenseur trop lâche, tendre, polyvalent, mais sans réel poste fort où se fixer. Il était plus jeune aussi (pas encore 22 ans) et le poids d’un transfert à 37 M€ dans un club majeur avait de quoi impressionner. Titulaire au poste de latéral droit durant le Final 8, on le retrouve aujourd’hui en charnière centrale et avec une épatante sérénité.

Il se fixe en défense centrale

Entre temps, il est parti du côté de West Ham où il a soufflé le chaud et le froid. Malgré une victoire en Ligue Europa Conférence, Kehrer perd peu à peu sa place dans le onze avant d’être carrément abonné au banc de touche à partir de l’été 2023. Monaco flaire le bon coup et se met en tête de le relancer (prêt avec option d’achat) dans un championnat qu’il connaît déjà bien. Après de premiers matchs hésitants, dont certains à un poste de latéral droit, le natif de Tübingen devient plus consistant à partir du printemps. Expérimenté (28 ans, 2e joueur le plus vieux de l’effectif après Minamino) et polyglotte (il est capable de s’exprimer en 7 langues !), il se fait sa place dans le vestiaire et convainc Monaco de le conserver.

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Titularisé à 8 reprises en Ligue 1 (sur 10 matchs) et 4 fois en Ligue des Champions, Kehrer se fixe à un poste également, en défense centrale. « Il peut jouer axial gauche et droit, mais aussi au centre d’une défense à trois. Il est très bon des deux pieds […] mais ce n’est pas un piston. Il peut jouer à ce poste, mais je le préfère en défense », assurait à ce propos Adi Hütter lors de la signature du joueur, ce que l’intéressé avait d’ailleurs confirmé. « Le meilleur poste pour moi, c’est défenseur central. Dans une défense à quatre, ce serait aux deux postes. Dans une défense à trois, cela ne fait pas beaucoup de différence. J’ai peut-être une petite préférence pour jouer à droite et dans l’axe. »

Joueur le plus utilisé d’Adi Hütter

Même s’il n’a pas convaincu Julian Nagelsmann de le convoquer pour la trêve de novembre, l’international allemand (27 sélections) est le joueur le plus utilisé de l’effectif par Hütter, gardiens de but confondus. Associé à Singo et Salisu ou Mawissa dans une arrière-garde à trois à quatre, le vice-capitaine montre des qualités différentes de ses coéquipiers, moins dans le duel, plus dans l’anticipation et assure la relance dans la défense la plus imperméable de Ligue 1 (7 buts encaissés, à égalité avec Lens). Mieux encore, et preuve de sa contribution dans les deux surfaces de réparation, le voilà déjà à 3 buts marqués cette saison toutes compétitions confondues, dont le 1er de sa carrière en Ligue des Champions.

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« Si je l’espérais ? Pas forcément, mais ce qui est marrant, c’est que ces deux derniers jours, j’imaginais le trophée d’homme du match. Mais pour l’avoir en tant que défenseur, je pense qu’il faut un but ou une performance extraordinaire. C’est sûr que ça fait plaisir », assurait-il mardi soir à Bologne. Il s’agit maintenant de redresser la barre en championnat où le club Princier reste sur deux défaites de suite à Nice et contre Angers. Le déplacement à Strasbourg (samedi à 19h), équipe en forme de ce début de saison, ne s’annonce pas simple. « Il faut continuer et ne pas lâcher », prévenait Kehrer qui vise à prolonger cette belle semaine et son état de grâce.

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