Bordeaux : y a-t-il un malaise Hatem Ben Arfa ?
Après une bonne première partie de saison, Hatem Ben Arfa semble être dans le dur depuis quelques matches, à l’image de son équipe qui n’a plus gagné depuis six rencontres.
Tout avait pourtant bien commencé pour Hatem Ben Arfa à Bordeaux. Dans une équipe en manque de créativité et de talent offensif, l’ancien Rennais avait apporté tout son génie et ses dribbles si imprévisible. Preuve en est, il n’avait eu besoin que de deux petits mois pour devenir le meilleur passeur de club en championnat avec 4 passes décisives (il l’est d’ailleurs toujours malgré qu’il n’ait pas été décisif depuis le début d’année 2021). Mais voilà depuis son retour de blessure le 24 janvier dernier, et alors que son équipe venait d’enchaîner trois victoires de suite en Ligue 1 (une première depuis deux ans), Bordeaux n’y arrive plus. Un peu plus brouillon dans ses initiatives, le joueur de 33 ans s’entête parfois à vouloir faire la différence tout seul rendant trop prévisible son jeu. Sur le début d’année 2021, Ben Arfa n’a pas été décisif une seule fois alors qu’il l’avait été à 6 reprises (2 buts, 4 passes décisives) sur le mois de décembre.
Sa blessure survenue juste après la trêve hivernale y est sans doute pour quelque chose. Depuis son retour dans le onze titulaire, l’ancien Parisien n’est pas en confiance. Sans doute frustré, il essaye de faire la différence seul trop souvent, chose qui ne semble pas au goût de certains de ses partenaires. Après sa prestation contre Marseille, où il avait fait preuve d’individualisme forçant même son jeu, Ben Arfa avait eu une petite altercation avec son capitaine Laurent Koscielny. L’ancien défenseur d’Arsenal avait dénoncé l’attitude de son coéquipier, le jugeant trop individualiste comme l’a révélé l’Équipe, qui précise que certains de ses coéquipiers avaient déjà critiqué en privé sa prestation face à Brest.
Trop seul dans l’équipe ?
Cette posture de sauveur que prend Ben Arfa au fil des matches vient peut-être aussi de la communication de Jean-Louis Gasset, son entraîneur. Le technicien français ne s’en est jamais caché, il est en admiration devant le talent de son joueur. Plusieurs fois, il avait déclaré que son équipe devait tourner autour de son protégé. « C’est un génie. L'équipe doit s'organiser en fonction de l'endroit où Ben Arfa est », avait-il expliqué en novembre dernier. Et mêmes ses derniers excès d’individualisme face à l’OM n’avaient pas inquiété l’ancien adjoint de Laurent Blanc qui avait tenu à protéger son joueur. « Ça ne m’inquiète pas non. Je sais qu’il aurait aimé faire gagner ce match. (…) Je pense qu’il est parti dans l’idée de faire un exploit. Mais ça ne m’inquiète pas du tout. Ça part d’un bon sentiment. » Alors forcément, le rôle et l’impact du joueur sur son collectif ne sont que plus grands. Tout miser sur l’ancien international (15 sélections) ne paraît pas être la solution.
Face à Nîmes ce dimanche, Ben Arfa s’est d’ailleurs contenté de jouer simple, sans prise de risque. Et encore une fois, il ne s’est rien passé pour les Bordelais (nouvelle défaite 2-0). Le problème est là. Dans une équipe incapable d’éliminer en un contre un, de faire des différences et de changer le cours d’un match ou même d’être dangereux, il apparaît comme l’unique solution. Peut-être que l’ancien Niçois s’est aussi rendu compte qu’il était bien seul dans cet effectif et qu’il devait être le leader technique. Finalement, ce rôle arrangerait presque ses coéquipiers qui semblent souvent se cacher derrière lui. Mais le football est un sport qui se joue à onze et les problèmes des Girondins ne peuvent être réduits à Ben Arfa tant les hommes de Jean-Louis Gasset sont en difficulté sur tous les points cette saison. En interne, sa situation commence aussi à poser question alors que les dirigeants bordelais espèrent toujours qu'il activera son année supplémentaire à la fin de son contrat en juin prochain.
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