Uruguay : une tournée asiatique entre polémique et renouveau pour la Celeste
La Celeste ne brille plus. La sélection uruguayenne entame une nouvelle page dans son histoire et la reconstruction s’annonce, à ce jour, loin d’être simple entre les blessures des cadres et les suspensions d’autres joueurs.
Après avoir fait vibrer tant de passionnés pendant une quinzaine d’années, grâce à sa génération dorée portée successivement par Diego Forlán et Luis Suarez, l’Uruguay n’a été que l’ombre d’elle-même au Qatar, lors de la dernière Coupe du Monde. La Celeste n’a pas offert le meilleur des adieux à ses légendaires vétérans Diego Godín, Fernando Muslera, Edinson Cavani et Martín Cáceres, qui ont fort probablement disputé leur dernier Mondial en décembre dernier. On avait laissé les Uruguayens en bien fâcheuse posture contre le Ghana avec certains cadres en train d’insulter et menacer l’arbitre allemand Daniel Siebert suite à un penalty oublié. Mais quelle suite désormais pour l’une des premières grandes nations du football mondial ? La reconstruction n’avance pas et se complexifie même avec des décisions extra sportives à encaisser.
La première grande mission posée par l’Association uruguayenne de football (AUF) a été de se mettre à la recherche d’un nouvel entraîneur, suite à la démission de Diego Alonso. Et à l’heure actuelle, c’est le sélectionneur de l’Uruguay U-20, Marcelo Broli, d’assurer l’intérim : «Quand la nouvelle m’a été confirmée, je me suis senti très heureux parce que je pense que c’est une merveilleuse opportunité, nous devons essayer d’en profiter avec beaucoup de responsabilité, évidemment à cause de ce que cela signifie, nous allons essayer de faire le meilleur possible. Prendre en charge des joueurs d’une telle qualité et tout ce que l’équipe senior représente pour nous, je pense que c’est un défi divin. C’est une expérience de plus pour progresser dans une carrière et je le prends comme ça. Et même s’il y a des circonstances, cela reste quand même quelque chose de magique dont je vais essayer de profiter et d’apprécier en même temps», a ainsi déclaré Broli au micro d’ESPN Deportes.
Beaucoup de nouveaux visages !
La refondation de la Celeste commence en ce mois de mars avec cette tournée en Asie de deux matchs amicaux, contre le Japon (24 mars) et la Corée du Sud (28 mars). Malheureusement, ce qui aurait pu être une parfaite préparation pour rebondir, se transforme en véritable fiasco médiatique. Selon les termes du contrat signé par l’AUF avec l’organisateur de cette tournée asiatique, au moins 15 joueurs présents lors de la dernière Coupe du Monde devaient faire partie de ce voyage en Asie. Mais sur la liste des joueurs convoqués par Marcelo Broli figurent seulement douze internationaux uruguayens présents au Qatar en décembre dernier : Sergio Rochet, Sebastián Coates, Matías Viña, Mathías Olivera, José Luis Rodríguez, Manuel Ugarte, Federico Valverde, Matías Vecino, Facundo Pellistri, Agustín Canobbio, Maxi Gómez et Facundo Torres. Même si la Celeste empochera un pactole de 1,5 millions de dollars, cette cascade de mauvaises nouvelles va tout de même obliger la Fédération uruguayenne a payé près de 60 000 dollars de dommages pour avoir enfreint l’accord avec l’organisateur asiatique. Parmi les absents de marques, Rodrigo Bentancur, Guillermo Varela, Nicolas De La Cruz, Lucas Torreira, Darwin Núñez, Giorgian de Arrascaeta et Ronald Araujo se sont tous blessés ces dernières semaines.
Dans cette longue liste d’absences, il faut ajouter les quatre Mondialistes suspendus par la FIFA, suite à l’ouverture d’une enquête pour leur comportement et à leur altercation avec l’arbitre allemand face au Ghana. José María Giménez et Fernando Muslera ont écopé chacun de quatre matchs de suspension, de 20 000 euros d’amende et de travaux d’intérêt général au service de la communauté, alors que Edinson Cavani et Diego Godin ont été condamnés à un match de suspension, 15 000 euros d’amende et des travaux d’intérêt général. Quant à Luis Suarez et Martín Cáceres, le choix de les mettre à l’écart est personnel selon Marcelo Broli : «Il est évident que ces deux joueurs n’ont plus rien à prouver en équipe nationale et qu’ils avaient plus à perdre pour leur moment. L’idée est aussi de laisser quelque chose à l’entraîneur qui vient et Luis a de nouveau fait ses preuves. Je rate l’occasion de diriger Suárez, ce qui aurait été bien, mais nous pensons que c’est du bon sens et compréhensible. Nous ne sommes pas ici pour réaliser des rêves personnels, mais pour défendre l’équipe nationale et faire quelque chose d’utile pour le futur»
Mais le seule éclaircie observable dans ce ciel assombri pour l’Uruguay réside sur la jeunesse convoquée, qui plus est sous la houlette de Marcelo Broli. Qui de mieux que le sélectionneur U-20 pour entamer un renouveau en intégrant des jeunes pépites au groupe professionnel ? Au cours de ces deux escapades au Pays du Soleil Levant puis au Pays du Matin Frais, le nouveau patron par intérim de la sélection a fait appel à certains diamants à polir comme Matías Arezo (20 ans), gros talent de Peñarol attendu au tournant. Mais aussi Diego Hernández (21 ans), milieu de terrain qui évolue aux Montevideo Wanderers. Les yeux seront surtout rivés sur les deux Facundo en attaque (20 ans) : Torres et Pellistri, déjà présents au Qatar, qui vont enfin pouvoir profiter des absences pour être titulaires. En tout cas, le ton a déjà été donné par l’entraîneur : «On va essayer de se rapprocher assez de ce qu’on a vu avec les U-20. Évidemment ce qui est vrai c’est qu’il n’y a pas le temps de travailler, mais ce sont des joueurs de haut niveau qui s’adaptent très vite aux plans de jeu, on va essayer d’en profiter»
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