Élections LFP : la sortie choc du président de Lens sur Vincent Labrune

Le football français se déchire. Ces derniers mois, dans les hautes instances, l’actualité a été animée par la grosse crise des droits TV. Après une promesse irréaliste du milliard d’euros, le président Vincent Labrune a dû trouver une solution dans l’urgence pour ne pas voir sombrer le foot français. Alors que la plupart des clubs souffrent financièrement, la LFP a fini par signer un deal avec DAZN et beIN Sports pour 500 millions à quelques jours du début du championnat. Une somme largement en dessous des attentes et alors que la LFP avait rejeté en tout début de saison dernière une offre supérieure de ce même DAZN. Preuve de la gestion cataclysmique du dossier.

Pour ne rien arranger, il faut désormais s’occuper de la future élection à la tête de la Ligue. Après le fiasco des droits TV, Vincent Labrune ne semble pas vouloir quitter son poste et compte bien se représenter à nouveau. Mais ce dernier est dans une nouvelle polémique alors que le nouveau règlement aurait été taillé sur mesure pour permettre à Labrune de régner sans partage. Pour rappel, un candidat à la présidence ne peut être éligible que s’il obtient deux parrainages. Le premier doit provenir du syndicat des clubs, Foot Unis, qui réunit principalement les présidents de Ligue 1 et de Ligue 2. Ces dernières heures, Vincent Labrune a appris qu’il allait être en concurrence avec Cyril Linette. Mais pour gagner cette élection, il faut donc avoir le soutien des présidents des clubs de Ligue 1.

Joseph Oughourlian allume Vincent Labrune

Et preuve que la fracture est totale entre Vincent Labrune (toujours soutenu par Nasser Al-Khelaïfi) et certains présidents de Ligue 1. Ce jeudi, le président de Lens Joseph Oughourlian a publié une lettre pour dézinguer la LFP et sa gestion des récents dossiers. «Alors qu’un simulacre d’élection se profile, j’ai pris la décision de retirer ma candidature au futur Conseil d’Administration de la LFP que j’avais eu l’honneur d’intégrer en novembre 2022. J’avoue être sidéré par les réactions de certains et à l’inverse par le manque de réaction du conseil d’administration. On nous dit qu’on ne pouvait pas faire mieux sur le montant des droits car il y aurait une crise mondiale des droits sportifs. En regardant les autres ligues j’ai du mal à le croire. En tout cas, je ne vois pas de baisses aussi importantes ailleurs. Tout serait la faute de Canal Plus qui s’acharnerait sur le foot français. Cette excuse a bon dos et ignore le traitement qu’on a fait subir à Canal dans un passé récent. On nous dit qu’on ne pouvait pas trouver d’accord avant fin juillet alors que depuis octobre 2023 et l’enchère avortée, on avait le temps de monter une alternative propre. Le prix de l’abonnement DAZN n’est pas un problème, c’est la piraterie… confondant causes et effets. On nous parle de sabrer dans les coûts de la LFP sans même parler des émoluments lunaires de ses dirigeants…», a-t-il d’abord lancé avant d’enchaîner.

«Mon ambition, en m’engageant au CA de la LFP, était de mettre à profit mon expérience dans les affaires, apporter un regard financier, très business. Je me suis efforcé de le faire pendant près de deux ans. Si l’action de la Ligue a été probante à certains égards (le deal CVC), le système de gouvernance actuelle me semble à bout de souffle. Devant les contours politiques que prend cette élection présidentielle et par ricochet celle du CA, il est préférable, pour moi, de rester fidèle à mes convictions et à mes valeurs. (…) Le jour où la volonté politique de les adopter sera présente, on saura où me trouver, et j’ai prouvé quelle énergie je peux mettre au profit des causes que je soutiens. Mais en attendant ce moment, cette énergie sera plus utile au RC Lens.» Voilà qui est clair et qui devrait faire parler. Le président du RC Lens, très critique, acte publiquement sa rupture totale avec Vincent Labrune et la LFP à quelques jours des élections. Et cela pourrait avoir un gros impact dans un futur proche pour le foot français.