À lire Liga

Real Madrid : les 5 choses à savoir sur Julen Lopetegui

A la surprise générale, Julen Lopetegui a été nommé coach du Real Madrid. Foot Mercato fait les présentations.

Par Max Franco Sanchez
5 min.
Espagne Julen Lopetegui Argote @Maxppp

Un parcours assez chaotique

Ancien gardien du Real Madrid, le Basque de 51 ans a eu une carrière de joueur assez instable, dans laquelle il est passé par de nombreux clubs. Formé à la Real Sociedad, il a ensuite rejoint le Real Madrid Castilla, mais n'a jamais vraiment eu sa chance en équipe première. Il enchaîne ensuite de belles saisons à Logroñés, ce qui lui permet de partir au Mondial 1994 aux Etats-Unis en tant que troisième gardien sous les ordres de Javier Clemente et de rejoindre le FC Barcelone dans la foulée. Il n'y a pas spécialement brillé, enchaînant les prestations irrégulières, et il s'en va terminer sa carrière au Rayo Vallecano en D2, étant tout de même l'un des éléments clés de la montée du club madrilène en Liga en 1999. En D1, il a cependant ensuite dû se contenter d'un rôle de remplaçant jusqu'à sa retraite en juin 2002. Une carrière de joueur plutôt modeste donc, et un parcours de coach jusqu'ici assez discret aussi. Après une première expérience au Rayo (2003-2004), qui durera peu, il rebondira plus tard au Real Madrid Castilla. Après une saison, il rejoint la Fédération Espagnole, et prend les commandes des U19, U20 et U21 successivement sur 4 ans, remportant un Euro U19 (2012) et un Euro U21 (2013). Il tape dans l'oeil de Porto. Après une saison où il termine à trois points du titre et arrive en quarts de Ligue des Champions (2014-2015), il est démis de ses fonctions en cours de saison suivante.

La suite après cette publicité

Un travail en sélection reconnu de tous

Son bilan en sélection est parfait sur le plan comptable : 14 victoires et 6 nuls en 20 matchs dirigés, et une qualification pour le Mondial facilement assurée dans un groupe pas forcément évident. Mais au-delà des résultats, c'est surtout au niveau du jeu qu'il a su se mettre tout le monde dans la poche. Alors que la Roja offrait des prestations assez pénibles lors des dernières années Del Bosque, Lopetegui a su redynamiser l'équipe. Une transition générationnelle réussie, un plan de jeu qui favorise les joueurs de ballon comme Isco, David Silva ou Iniesta qui se régalent et un tiki-taka remis au goût du jour, plus direct et moins stérile que ce qu'on pouvait voir jusqu'ici. Il est rare que les sélectionneurs fassent l'unanimité de l'autre côté des Pyrénées, que ce soit dans le choix des hommes, les déclarations publiques ou le plan de jeu, mais Lopetegui dérogeait à la règle.

Une certaine flexibilité tactique

Si l'Espagne s'est souvent embourbée dans ce 4-3-3 avec ce faux numéro 9 qui ne marchait plus sur la fin ; Julen Lopetegui a apporté une certaine variété tactique à l'équipe. Le 4-3-3 reste le système central de la Roja, mais le Basque a apporté quelques modifications. Au milieu par exemple, un des deux relayeurs joue plus bas et épaule Sergio Busquets, dans le but de solidifier un peu plus l'entrejeu et de mieux couvrir les offensives adverses. Ce qui ressemble donc plus ou moins à un 4-2-3-1. On l'a aussi vu tenter des systèmes à deux pointes ou à trois défenseurs en cours de match, preuve qu'il sait s'adapter aux situations et/ou anticiper. Sur les séquences défensives, on a aussi vu ce retour du pressing asphyxiant particulièrement haut afin de récupérer le cuir rapidement ou forcer l'adversaire à dégager ou commettre une erreur.

La suite après cette publicité

Des principes similaires à Zidane

Avec Lopetegui, les individualités ont plus de libertés pour permuter, prendre des risques, et sont donc plus tranchantes. Si les défenseurs et les milieux à profil défensifs sont soumis à une certaine rigueur tactique, les joueurs plus offensifs et les créateurs eux ont carte libre, à l'image de ce qu'on a pu voir au Real Madrid ces dernières années. Les latéraux, qui ont une importance énorme à Madrid, sont également très mis à contribution lorsque l'équipe attaque. L'équipe tente ainsi souvent de passer par les flancs, même si dans les derniers mètres on privilégie surtout le jeu au seul, là où les Madrilènes avaient plutôt tendance à chercher les centres dans la surface. Dans son management, Lopetegui est comme Zidane en étant beaucoup dans le dialogue, organisant des réunions individuelles avec les joueurs pour les épauler et les conseiller. Il se veut proche de ses joueurs, tout en conservant cette distance nécessaire, plutôt que d'être dans une autorité imposée ou dans la confrontation.

La méritocratie prime

Lorsqu'il a été nommé coach de la sélection, son premier défi était d'assurer l'intégration des jeunes, et de cette génération avec qui il a remporté l'Euro U21 en 2013. Et c'est plutôt réussi, puisque la bande de Thiago, Isco, Rodrigo Moreno ou Carvajal est désormais parfaitement en place. Lopetegui compte énormément sur les jeunes - la preuve avec les sélections récentes de joueurs comme Alvaro Odriozola, Rodri ou Asensio - et surtout, base ses choix d'homme sur le principe de la méritocratie. Forcément, il s'appuie toujours sur un noyau dur composé d'un certain nombre de cadres, mais n'hésite pas à mettre de côté des joueurs au profit d'autres plus méritants. Au début de saison par exemple, tout portait à croire que Vitolo et Morata iraient au Mondial, en tant que titulaires mêmes. Mais les diverses fortunes de chacun en club ont fait que des joueurs comme Rodrigo Moreno aient pris leur place, eux qui ne partaient pas du tout comme candidats potentiels à la sélection en début de saison. Certains joueurs du Real Madrid sont donc prévenus...

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité
Copié dans le presse-papier