Dans le cadre de la 4e journée de la phase de poules de Ligue Europa, l’Olympique de Marseille a réalisé une belle opération en s’imposant logiquement (2-0) sur la pelouse de l’AEK Athènes. Avec cette victoire, les Phocéens prennent la tête du groupe B et font un pas de plus vers les 8es de finale de la compétition. Une rencontre où Chancel Mbemba a particulièrement brillé.
Confirmer, c’était le maître mot de Gennaro Gattuso avant d’aborder ce match retour contre l’AEK Athènes. Vainqueurs du club grec il y a deux semaines, les Phocéens pouvaient quasiment valider leur ticket pour le tour suivant en cas de succès. Sauf que tout n’est pas si rose à l’OM en ce moment, entre une prestation insuffisante contre le LOSC, les incidents face à l’OL, et les blessés qui s’accumulent, à l’image de Rongier, Ounahi et Aubameyang. Gattuso composait son onze de départ avec les forces à disposition comme Vitinha, Correa, Ndiaye, ou encore Kondogbia, capitaine ce soir.
Malgré les éléments contraires, les Marseillais prenaient le match par le bon bout. Ils maîtrisaient les débats et annihilaient les rares situations adverses, notamment les nombreux corners. Seul problème, le manque de réalisme offensif incarné par Vitinha, une nouvelle fois, coupable d’un gros loupé (16e). Mbemba remédiait à cette panne offensive, bien aidé par la mauvaise sortie de Athanasiadis, en ouvrant le score sur ce corner de Clauss (0-1, 25e). Cet avantage était mérité et aurait pu être plus large à la pause pour se mettre à l’abri avec bien plus d’efficacité.
La qualification se rapproche
Si Pau Lopez restait vigilant (30e), et que Vida effleurait le cadre (45e+2), Vitinha ratait une nouvelle opportunité sur cette belle passe de Correa (33e). Sur le corner qui suivait, Athanasiadis se rattrapait de son erreur en repoussant avec brio une nouvelle tête de Mbemba (34e). Un arrêt bienvenu puisqu’il maintenait les siens en vie pour la seconde période. L’AEK Athènes changeait d’ailleurs complètement de visage, bien plus offensif et dangereux. Il fallait cette fois un grand Pau Lopez, d’abord sur une tête de Garcia (51e) puis sur un tir puissant de Gacinovic (55e) pour empêcher une égalisation adverse. Heureusement pour l’OM, le temps fort hellène ne durait pas.
Le match se rééquilibrait à l’abord de la dernière demi-heure, même si les Phocéens tenaient un meilleur contrôle des éléments. Il manquait seulement le but du break pour vivre une fin plus tranquille ; la faute à Vitinha battu cette fois par une énorme parade de Athanasiadis (62e), puis, plus tard par le poteau (80e). À défaut de marquer, les Marseillais montraient une belle solidarité et résistaient jusqu’au bout grâce à Lopez (89e, 90e+2, 90e+6) et sur un dernier cafouillage (90e+1). Cela permettait même à Veretout de servir Sarr sur un plateau lors de cet ultime contre (0-2, 90e+4). L’OM conserve la place de leader du groupe B, un point devant Brighton et quatre sur l’AEK. La qualification est proche.
L’homme du match : Chancel Mbemba (8) : une nouvelle fois titularisé dans l’axe de la défense marseillaise, l’international congolais (69 sélections, 4 buts) a répondu présent. Impérial défensivement, le numéro 99 de l’OM a multiplié les bonnes interventions (12e, 29e, 69e). Réputé pour sa capacité à apporter le danger sur les buts adverses, il a également su faire parler son jeu de tête en ouvrant le score sur corner grâce à un excellent timing (25e). Son 2e but dans la compétition. Tout proche du doublé (33e), il a parfaitement géré ce déplacement en Grèce. Grand artisan de la victoire finale et élu homme du match par notre rédaction même si plusieurs de ses coéquipiers auraient également mérité cette distinction (Pau Lopez, Geoffrey Kondogbia, Jordan Veretout, Leonardo Balerdi…).
AEK Athènes
- Athanasiadis (3,5) : fautif sur l’ouverture du score phocéenne, le gardien de l’AEK manque totalement sa sortie et se retrouve battu par Mbemba, qui s’est élevé plus haut que tout le monde dans la surface athénienne (25e). Derrière, l’habituelle doublure de Stankovic empêchait le Congolais d’inscrire un doublé en repoussant des poings sa tentative de la tête (33e). Vigilant au retour des vestiaires, il réalise un arrêt réflexe remarquable pour mettre en échec Vitinha et maintenir son équipe en vie (62e), en vain puisqu’il encaisse un second but en fin de partie (90e+3).
- Hajsafi (4,5) : malheureux à l’aller après s’être blessé aux côtes, le latéral gauche de 33 ans effectuait son grand retour dans le onze de départ de Matias Almeyda. Contrairement à sa prestation au match aller, l’Iranien a fait preuve d’un grand sérieux pour contenir les déplacements de Ndiaye au cours de la première période. Sur le plan offensif, son abattage reste insuffisant. En grande difficulté face à Sarr, entré à l’heure de jeu et auteur du second but marseillais.
- Vida (3) : après être passé complétement au travers de sa rencontre le 26 octobre dernier, le Croate de 34 ans a vécu une nouvelle soirée difficile face à l’Olympique de Marseille. À l’image de l’ouverture du score de Mbemba, à la réception d’un corner bien tiré par Clauss, l’ancien défenseur du Besiktas a éprouvé des difficultés à gérer les coups de pieds arrêtés adverses. En retard dans ses interventions, il n’a pas dégagé une grande sérénité en défense et peut remercier son coéquipier dans l’axe, qui a longtemps colmaté les brèches.
- Moukoudi (5,5) : à l’image de sa performance lors de la première confrontation, l’ancien Stéphanois a longtemps limité la casse au cours du premier acte. En outre, il a été capable de s’imposer physiquement pour résister aux assauts phocéens (4/5 duels gagnés) et a montré une certaine solidité dans les airs pour faire souffler son équipe (3/3 duels aériens remportés).
- Sidibé (4) : une performance neutre pour l’ancien Monégasque. Derrière, il a contrôlé comme il le pouvait l’activité des Marseillais dans son couloir droit (8/13 duels remportés, 3/4 duels aériens gagnés). Freiné par l’activité adverse tout au long de la partie, le latéral droit de l’AEK a peu pesé offensivement dans la mesure où ses montées ont été rares.
- Amrabat (4,5) : une rencontre à deux visages pour le Marocain. S’il a été beaucoup trop neutre au cours des 45 premières, sa seconde période a été de plutôt bonne facture. À l’image de son équipe qui a montré du répondant dans l’intensité et dans les duels, le numéro 5 de l’AEK a été nettement plus présent aux avant-postes. À plusieurs reprises, il a été en mesure de se défaire du marquage de Renan Lodi pour faire des différences sur son côté droit et distiller de très bons centres à destination de ses attaquants (3 centres réussis). Remplacé par Niclas Eliasson (75e). L’ancien Nîmois s’est montré dangereux sur coups de pied arrêtés.
- Szymanski (3) : sur le corner qui mène à l’ouverture du score de Mbemba (25e), son marquage est trop défectueux sur le Congolais, qui profite également de la mauvaise sortie du gardien de l’AEK pour faire parler sa puissance physique et placer une tête gagnante. Dans le coeur du jeu, le Polonais a laissé une impression moyenne. Tantôt surpris par l’engagement adverse, il n’a pas trouvé les ressources nécessaires pour y répondre. En revanche, il n’a pas eu le rendement espéré à la récupération. Remplacé par Kostas Galanopoulos (81e).
- Gacinovic (5,5) : sûrement le joueur le plus entreprenant de l’AEK en première période. Préféré à Jonsson, très moyen à Marseille, pour évoluer dans un milieu de terrain à trois aux côtés d’Amrabat et de Szymanski, le joueur de 28 ans s’est montré très en jambes. Déterminé à passer par les ailes pour apporter le danger dans le camp marseillais, le Serbe a toutefois manqué de réussite sur ses centres. Averti pour une simulation dans la surface marseillaise (28e), il est revenu avec les mêmes intentions en seconde période, forçant Pau Lopez à se coucher rapidement pour repousser sa tentative (55e). Remplacé par Ezequiel Araujo (62e).
- Pineda (3) : buteur, avec beaucoup de réussite, à l’Orange Vélodrome, le Mexicain, positionné en retrait du duo d’attaquants, a été surveillé de près par la doublette Veretout-Kondogbia. Les deux Marseillais ont géré d’une main de maître ses déplacements et drastiquement limité son influence sur le plan offensif. À l’exception de quelques bonnes combinaisons en seconde période, notamment avec Amrabat, le joueur de 27 ans n’a pas inquiété Lopez. Remplacé par Sergio Araujo (62e).
- Mantalos (2,5) : dans la continuité de sa prestation à l’Orange Vélodrome, l’international grec (55 sélections, 6 buts) a traversé la première période comme une ombre. Obligé de décrocher très bas pour réclamer le ballon, il a été beaucoup trop loin de son coéquipier en attaque pour espérer se montrer dangereux. À la baguette sur plusieurs corners obtenus par l’AEK, le joueur de 32 ans n’a jamais trouvé un partenaire dans la zone de vérité. Pour ne rien arranger à sa soirée, il est coupable d’une perte de balle dans le temps additionnel qui mène au second but marseillais (90e+3).
- Garcia (3,5) : de retour dans le onze de départ de l’AEK après avoir manqué la première confrontation, l’international trinidadien a vécu 45 premières minutes frustrantes. S’il n’a pas ménagé ses efforts, à l’image de ce bon appel dans la profondeur, finalement repris par la patrouille phocéenne (13), le joueur qui figurait sur les tablettes du RC Lens au cours du dernier mercato estival n’a été que trop peu trouvé par ses partenaires. Finalement, c’est en seconde mi-temps que l’Athénien s’est montré dangereux. Sans une superbe parade de Paul Lopez, il aurait pu permettre à son équipe de recoller au score (52). Remplacé par Steven Zuber (62e). Auteur d’une bonne entrée pour avoir tenté sa chance à plusieurs reprises (5 tentatives, 2 cadrées).
OM
- Lopez (8) : sifflé par l’Orange Vélodrome pour sa piètre prestation face au LOSC, le week-end dernier, l’Espagnol se devait de redresser la barre. Rarement inquiété au cours du premier acte, excepté une tête timide tranquillement captée, l’ancien portier de la Roma a encore montré quelques fragilités dans la relance. Il est en revanche impérial au moment de repousser, sur sa ligne, la tête smashée de Garcia (51e) mais également la frappe tendue de Gacinovic (55e). Très rassurant dans le moment faible de l’OM (6 arrêts), il a ainsi préservé la victoire des siens, en témoignent ses deux dernières claquettes décisives (89e, 90+6e). Une belle réponse apportée aux critiques naissantes.
- Clauss (6,5) : appelé par Didier Deschamps pour le prochain rassemblement des Bleus, le latéral droit de l’OM a très bien tenu son rang. Précieux sur quelques ballons interceptés, il n’a jamais failli défensivement. Pour le reste, son apport offensif reste toujours aussi important, à l’instar de cette nouvelle passe décisive en déposant son corner sur la tête de Mbemba (25e). Plus discret en seconde période mais rassurant, à l’instar de ce dernier sauvetage ô combien précieux dans le temps additionnel (90+1e). Remplacé par Nadir (90+5e).
- Mbemba (8) : voir ci-dessus
- Balerdi (8) : préféré à Gigot, encore trop juste physiquement pour enchaîner, le défenseur argentin a livré une très belle prestation en Grèce. Rarement pris à défaut, l’ex-joueur du Borussia Dortmund a fait preuve d’une grande autorité dans le duel (11/14). Proche de son adversaire direct (7 ballons récupérés), toujours bien placé, inspiré dans ses interventions, parfait dans les airs, il a ainsi apporté une grande sérénité à l’arrière-garde marseillaise. Match plein. De bon augure pour la suite de la saison.
- Lodi (3,5) : très décevant contre les Dogues, le latéral gauche olympien était, malgré tout, une nouvelle fois titularisé par Gennaro Gattuso. Incapable de briller sur le plan offensif, mis à part une montée intéressante qui aurait pu permettre à l’OM de faire le break, l’ancien joueur des Colchoneros s’est surtout rendu coupable d’une très grande fragilité défensive. Trop éloigné de son adversaire direct, auteur de plusieurs relances totalement manquées, très régulièrement pris dans son dos par Nordin Amrabat, il aurait pu mettre les siens en difficulté. Un véritable naufrage pour le Brésilien de 25 ans, souvent aidé par Correa. Une réaction est désormais rapidement attendue.
- Kondogbia (8) : capitaine du soir, l’ancien milieu de terrain de l’Atlético de Madrid a apporté une belle sérénité dans l’entrejeu phocéen. Solide dans le duel, sérieux dans le quadrillage de sa zone, il a également fait preuve d’une projection offensive intéressante, à l’image de ces frappes à l’entrée de la surface (16e, 41e). Constamment sur le dos de son adversaire direct (12 ballons récupérés, 5 interceptions), il donne un équilibre indéniable au collectif phocéen.
- Veretout (7,5) : présent dans un rôle de double pivot aux côtés de Kondogbia, l’ancien joueur de l’AS Roma n’a pas forcé son talent pour contrôler le rythme de cette rencontre. Rarement mis à l’épreuve et profitant de la faiblesse technique adverse, il s’est contenté d’orienter le jeu, tout en assurant l’équilibre défensif des siens. Auteur de quelques montées tranchantes, ses initiatives n’ont en revanche pas été récompensées pendant de longues minutes. En fin de match, il soulageait finalement l’OM sur un magnifique travail. A la récupération, il offrait le but du break à Sarr (90+3e). Solide. Remplacé par Gigot (90+6e).
- Harit (4,5) : en l’absence de Valentin Rongier, victime d’un arrachement osseux du genou gauche, le Marocain, tout juste appelé par Walid Regragui pour le prochain rassemblement des Lions de l’Atlas, retrouvait une place au cœur du jeu. Dans un rôle de numéro 10, créateur, il s’est montré trop peu impactant. Très discret et rarement trouvé tout au long de la rencontre, il s’est aussi rendu coupable de quelques mésententes avec ses coéquipiers et d’un déchet technique peu habituel. Match globalement décevant. Remplacé par Soglo (90+5e).
- Correa (6) : de retour dans le onze marseillais, l’Argentin, aligné dans le couloir gauche de l’attaque phocéenne, ne tardait pas à se mettre en évidence dans cette rencontre. Très critiqué pour ses débuts à l’OM, le numéro 20 phocéen montrait une belle combativité sur la pelouse grecque. Disponible pour ses partenaires, inspiré dans ses orientations (32e) et précieux dans ses nombreux dézonages, l’ex-buteur de l’Inter a également fait preuve d’une très grosse implication défensive. Plus discret au retour des vestiaires, il cédait finalement sa place. Remplacé par Sarr (59e), auteur du but du break dans le temps additionnel (90+3e).
- Vitinha (4,5) : profitant du forfait de Pierre-Emerick Aubameyang, blessé et critiqué ces dernières semaines, le Portugais débutait à la pointe de l’attaque marseillaise avec une belle carte à jouer. Raté. Coupable d’un énorme raté en début de match en manquant totalement sa frappe malgré une position idéale (16e), l’ancien de Braga, idéalement lancé, ratait une nouvelle opportunité (32e). Averti pour un excès d’engagement (45+3e), son match reste très brouillon et frustrant, à l’instar de cette reprise à bout portant détournée par Athanasiadis (63e) ou de ce poteau trouvé dans les derniers instants (81e). Pour autant, sa volonté de bien faire est à noter, tout comme cette capacité à peser sur la défense adverse par son jeu dos au but, son pressing et ses multiples appels.
- Ndiaye (3,5) : auteur d’un but et deux passes décisives depuis son arrivée dans la cité phocéenne, l’international sénégalais (7 sélections, 1 but) enchaînait une quatrième titularisation de rang en C3. Dans son couloir droit, il a rendu un premier acte très mitigé. S’il offre un caviar à Vitinha (16e), il gâchait aussi un contre marseillais sur une mauvaise prise de balle. Une première période finalement à l’image de sa prestation globale. Très insuffisante. Remplacé par Murillo (86e).
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