Ligue 1

Mercato : la stratégie payante de l'AS Monaco

À l'instar du récent transfert d'Aurélien Tchouameni de l'AS Monaco au Real Madrid pour 100 M€ bonus compris, le club du Rocher s'est affirmé comme un acteur important du marché des transferts. Bons coups, grosses plus-values et formateur reconnu, l'ASM sait y faire sur le mercato sans se départir de l’ambition et des résultats qui l’accompagnent depuis l’arrivée du président Rybolovlev il y a dix ans.

Par Lucas Billard
5 min.
Aurélien Tchouameni avec le maillot de l'AS Monaco @Maxppp

Une fois de plus, l'AS Monaco se frotte les mains après la vente d'un joueur ayant connu une réelle progression du côté du Stade Louis II. On parle ici bien évidemment d'Aurélien Tchouameni, qui, après deux saisons et demie sur le Rocher, a pris son envol pour aller gonfler les rangs du Real Madrid. Un transfert évalué à 80 M€, auxquels il faut ajouter 20 M€ de bonus. Un véritable coup de maître pour un milieu de terrain devenu international français acheté 18 M€ à Bordeaux en janvier 2020, mais un scénario auquel le club ayant terminé sur la dernière marche du podium de Ligue 1 en 2021-2022 commence à être habitué sur le marché des transferts.

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Une stratégie payante sur tous les fronts

Car le cas Tchouameni n'est pas le premier fait d'armes en la matière du club de la Principauté, loin de là. Depuis son retour en Ligue 1, en 2014, Monaco a dépensé 757,76 millions d'euros sur le marché des transferts. Une somme colossale certes, mais amortie par les ventes réalisées ces 8 dernières années, représentant 1,064 milliard d'euros au total. Soit une balance positive positive de 306,99 M€ sur les 8 dernières années. Des chiffres loin d'être anodins, qui en disent long sur l'important travail réalisé par la direction monégasque, qui a su renflouer les caisses de l'écurie aux 8 titres de champion de France.

Sacré en Ligue 1 en 2016-2017, demi-finaliste de Ligue des champions la même saison, vice-champion de France en 2014 et 2018, 7 podiums en 9 ans, finaliste de la Coupe de France en 2021, finaliste de la défunte Coupe de la Ligue en 2017 et 2018 : les résultats récents de l'AS Monaco prouvent que cette la stratégie déployée par le président Rybolovlev n'est pas que purement financière et dédiée au trading, mais qu'elle a aussi permis de réaliser des performances remarquables sur le pré. En jetant un œil plus avisé aux différentes opérations sur le marché, on s'aperçoit d'ailleurs qu'il en existe plusieurs catégories.

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La formation monégasque à l'honneur

La première, et pas des moindres, concerne les joueurs formés sur le Rocher, tels que Kylian Mbappé (vendu 180 M€ au PSG) ou encore Layvin Kurzawa (lui aussi vendu à Paris en échange de 25 M€), résultant d'une belle formation monégasque en amont. Actuellement, un joueur comme Benoît Badiashile (pisté par Newcastle, Manchester United, Chelsea, la Juventus ou encore Séville), s'inscrit parfaitement dans cette lignée et pourrait rapporter gros à son club de toujours.

Viennent ensuite les éléments formés au club n'ayant pas forcément rapporté autant d'argent à l'AS Monaco à leur départ, mais qui ont au moins le mérite d'avoir perduré au plus haut niveau. Les exemples les plus parlant sont peut-être ceux d'Abdou Diallo (vendu 5 M€ à Mayence en 2017 et évoluant désormais au PSG), d'Ibrahima Diallo (parti à Brest pour 2 M€ et aujourd'hui à Southampton), qui a fini sa formation sur le Rocher, ou encore d'Irvin Cardona, qui fait aujourd'hui les beaux jours du Stade Brestois 29 après avoir été vendu 1,5 M€ en 2019. Là aussi, cela démontre tout le savoir-faire de la formation de l'ASM.

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L'AS Monaco, reine des plus-values astronomiques

Enfin, la catégorie la plus importante inclut les joueurs dénichés par la cellule de recrutement asémiste (beaucoup l'ont été par Luis Campos, nouveau conseiller sportif du PSG). À ce petit jeu-là, l'AS Monaco est devenue une référence sur le mercato, permettant ainsi à la direction de réaliser des énormes plus-values financièrement parlant, comme avec Tchouameni. On parle ici, bien évidemment, des cas Thomas Lemar (acheté 4 M€ à Caen, vendu 72 M€ à l'Atlético de Madrid), Anthony Martial (acheté 5 M€ à l'OL, vendu 60 M€ à Manchester United), Bernardo Silva (acheté 15,75 M€ à Benfica puis revendu 50 M€ à Manchester City), Fabinho (acheté 6 M€ à Rio Ave et vendu 45 M€ à Liverpool), ou encore Tiémoué Bakayoko (acheté 8 M€ à Rennes, vendu 40 M€ à Chelsea). Sofiane Diop, chipé à Rennes pour 0 € en 2018, pourrait lui aussi rapporter gros.

Alors oui, il y a bien eu quelques ratés en cours de route, avec aussi des petits passages à vide au cours des 8 dernières années (notamment quand le club jouait le maintien en Ligue 1). Monaco n'a par exemple pas hésité à aligner 14 M€ sur Adama Traoré, alors au LOSC, en 2015 évoluant désormais en Turquie. Plus récemment, les recrutements de Pietro Pellegri (20,90 M€, Genoa) et de Willem Geubbels (20 M€, OL) se sont révélés être des échecs cuisants. Myron Boadu (17 M€, AZ) ferait mieux de se réveiller pour ne pas finir dans le même cas de figure du côté de Louis II.

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À noter que certains joueurs formés au club n'ont jamais véritablement eu leur chance de briller, comme Khéphren Thuram (OGC Nice) et Romain Faivre (OL), et peuvent laisser l'ASM amère. Mais il ne faut pas oublier que, longtemps, l'écurie préférée du Prince Albert de Monaco a compté entre 50 et 60 joueurs sous contrat professionnel. Un véritable chaos en interne auquel l'actuel directeur sportif, Paul Mitchell, a su remédier avec brio. Un grand ménage a été fait à Monaco, et l'effectif a été restructuré avec succès. Qu'importe, le bilan global reste plus que positif sur le mercato, où l'ASM n'a plus grand-chose à prouver.

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