Danemark - France : les notes du match
Lourdement dominés par des Danois surprenants, les Bleus se sont inclinés pour leur dernière répétition, avant le Mondial 2022 (0-2). Seul point positif, la France est maintenue en Ligue A.
Alors que l'équipe de France était en bien mauvaise posture et risquait la relégation à l'échelon inférieur avant cette dernière journée de la Ligue des Nations, les Bleus ne réussissaient pas à inverser la tendance sur cette rencontre si importante du Groupe 1 de la Ligue A face aux Danois. Après un parcours déjà semé d'embuches dans cette compétition, les coéquipiers d'Antoine Griezmann, pour sa première en tant que capitaine avec la sélection française, s'écroulaient, en fin de première période notamment, face à une équipe du Danemark transcendante (2-0). Pourtant, les Tricolores avaient pris la rencontre par le bon bout. Mais après vingt premières minutes à leur avantage, les joueurs de Didier Deschamps perdaient le fil de la rencontre et subissaient les assauts adverses avec une étonnante fébrilité, sûrement due aux nombreux changements dans le onze français par rapport au dernier match face à l'Autriche et surtout dans le secteur défensif. Sur sa première occasion de la rencontre et après un mouvement d'école, le Danemark et Kasper Dolberg ouvrait le score. Sur une transversale de Christian Eriksen, Mikkel Damsgaard pouvait centrer entre Benjamin Pavard et Dayo Upamecano pour la reprise du bout du pied de l'attaquant danois (34e, 1-0). Quelques minutes plus tard, les Danois sanctionnaient la passivité de la défense française. Andreas Skov Olsen profitait d'une passe de Thomas Delaney consécutif à un cafouillage à la suite du corner botté par Christian Eriksen pour exécuter une frappe limpide qui trompait Alphonse Aréola pour la deuxième fois de la soirée (39e, 2-0).
Mal en point défensivement, Didier Deschamps décidait alors de sortir Eduardo Camavinga et William Saliba, auteurs de 45 minutes compliquées, à la mi-temps pour faire entrer Youssouf Fofana et Jonathan Clauss. Les changements apportaient un peu plus de stabilité et après la pause donc, les Bleus reprenaient le contrôle du ballon mais ils retombaient bien trop vite dans leur travers. Le Danemark reprenait alors confiance et mettait le cœur des supporters à rude épreuve. Malgré du mieux après l'heure de jeu et notamment trois belles occasions d'affilées à mettre au crédit de Kylian Mbappé, Kasper Schmeichel se montrait intraitable dans ses cages et repoussait les frappes de l'attaquant tricolore (67e, 68e et 70e). Même Antoine Griezmann se cassait les dents sur le portier danois (71e). La rencontre se terminait alors sur ce triste résultat pour les Bleus. Heureusement, dans le même temps, l'Autrice devait s'incliner face à la Croatie (3-1). Grâce à ce résultat alors qu'elle n'avait plus son destin entre les mains, l'équipe de France termine à la 3ème place et restera donc dans la Ligue A pour la prochaine édition de la Ligue des Nations. De son côté, le Danemark termine 2ème derrière les Croates et n'iront donc pas au Final Four au profit des coéquipiers de Luka Modric.
L'Homme du match : Schmeichel (8,5) : mis à contribution dès la 7eme minute, le portier de l'OGC Nice - pourtant pas au mieux avec son nouveau club - s'est ensuite interposé face à Antoine Griezmann (14e) à la conclusion d'une belle action française. Peu après le retour des vestiaires, il s'est de nouveau opposé au joueur de l'Atlético de Madrid (51e), bien concentré sur un coup-franc direct, avant d'être - par trois fois - décisif devant Mbappé (67e, 68e et 70e).
France
Areola (4) : une sortie approximative, mais heureusement sans danger (12e). Un premier arrêt à signaler, même si Skov Olsen était hors-jeu (21e). Malgré un total de quatre arrêts importants pour éviter à la France de sombrer, il encaisse deux buts sans pouvoir vraiment y faire quelque chose.
Pavard (4) : dans un rôle de piston qu'il n'apprécie pas beaucoup, il a été en difficulté sur le plan offensif. Malgré de nombreuses opportunités de centre, il n'en a réussi aucun et a été fautif sur le premier but encaissé. Replacé dans l'axe après l'entrée de Clauss, il a été un peu plus à l'aise, à l'image d'un gros retour (77e), sans vraiment grandement rassurer.
Upamecano (3) : plus expérimenté de la jeune charnière du soir (7 sélections, 1 but), c'est lui qui a rapidement pris le lead de la défense à trois française. Mais à l'image de ses partenaires, il a failli défensivement et n'a pas réussi à s'imposer face à l'attaque danoise, très puissante. Il a d'ailleurs pris une leçon face à Eriksen (62e) et a commis beaucoup d'erreurs techniques.
Saliba (3) : des difficultés dans la relance en début de match, mais il s'est rattrapé (25e). Il reste fautif sur le but de Dolberg, après une incompréhension avec Pavard sur le placement. En difficulté sur les coups de pieds arrêtés, il n'a pas apporté de sérénité. Suppléé à la mi-temps par Clauss (4), qui a été plus disponible que Pavard, mais a été mangé défensivement à plusieurs reprises.
Badiashile (2) : fautif sur le marquage amenant à la tête de Delaney sur corner (23e), il est également auteur d'un placement douteux sur but de Skov Olsen. Quelques incompréhensions dans la communication avec Saliba, notamment sur les coups de pieds arrêtés. Face à Olsen et Eriksen, il a vécu un calvaire et a souvent été bousculé au duel. Cela s'est beaucoup moins bien passé pour lui que face à l'Autriche.
Mendy (4,5) : titulaire une deuxième fois de suite dans un secteur où il a toutes les qualités pour prétendre à une place de titulaire, le Madrilène a été important en début de match en faisant part de sa technique et d'une bonne précision sur les centres. Mais après 25 bonnes minutes, il a été en difficulté sur le plan défensif, sans vraiment faire d'erreur. On attendait mieux de la part du Champion d'Europe, remplacé par Truffert (65e), qui a vécu une première sélection compliquée...
Tchouaméni (4,5) : il n'y a pas de doute, Aurélien Tchouaméni sera, sans doute, un élément important du onze de Didier Deschamps pour la Coupe du monde. Mais c'était dans un match comme celui-ci qu'il était attendu et il n'a pas réussi à déboussoler le milieu de terrain danois. Il a semblé à court de jus en seconde période, mais cela n'excuse pas tout.
Camavinga (3,5) : plus appelé depuis deux ans, son retour n'aura pas été une réussite. Alors qu'il a pourtant été l'un des Français à toucher le plus de ballons, il a fait part d'une imprécision technique et a été en grande difficulté lorsque les Bleus n'avaient plus le ballon, en fin de première période. Logiquement remplacé à la pause par Fofana (4), rapidement bougé par la pression danoise.
Griezmann (6) : un match très frustrant pour le Colchonero. Très juste techniquement tout au long de la partie, il a beaucoup cherché les pistons et le duo Giroud-Mbappé, sans réussir à les trouver. Il a été obligé de redescendre plusieurs fois pour aider un milieu de terrain en grande difficulté face au pressing des Scandinaves. Le meilleur tricolore de la soirée, remplacé par Kolo Muani (80e), entrée tardivement.
Giroud (3,5) : un match très compliqué pour le Milanais, qui n'a pas eu d'occasion à se procurer. Pourtant, il avait montré une complicité intéressante avec Mbappé, mais il s'est éteint et a été invisible en seconde période. Défensivement, il a fait ce qu'il a pu. Remplacé par Nkunku (67e), qui a également été frustré en ne pouvant pas toucher le ballon.
Mbappé (4) : une frappe tendue à bout portant déviée par Schmeichel (8e). Des beaux mouvements et de belles combinaisons avec Giroud et Griezmann en début de partie, dans un rôle assez différent de celui qu'il occupe au PSG. On l'a senti mieux techniquement et plus libéré. Mais il a ensuite été invisible jusqu'à l'heure de jeu, où il s'est frotté à un Schmeichel en feu (65e, 68e, 70e). Là aussi, on attend d'un joueur de son niveau de convertir ce genre d'occasion, qui aurait pu relancer les Bleus.
Danemark
Schmeichel (8,5) : voir ci-dessus
Christensen (6,5) : très solide sur son côté droit (4 duels au sol remportés sur 6), le défenseur est régulièrement parvenu à contrarier Kylian Mbappé quand ce dernier tentait de prendre son couloir. Sûr de ses forces dans ses duels (5 sur 9 gagnés), il a perdu un nombre assez bas de ballons (9 sur 76), récitant une partition quasiment parfaite, tant défensivement qu'offensivement. Remplacé par Alexander Bah (90e+2).
Andersen (6) : aligné dans l'axe de la défense du Danemark, le joueur de Crystal Palace n'a pas non plus hésité à prêter main forte à son latéral droit, l'accompagnant notamment à l'occasion de ses prises d'espaces offensives. Propre et solide dans ses interventions, il ne s'est que très rarement laissé déborder par les velléités offensives des Bleus.
Mæhle (6,5) : il aurait pu tromper son propre gardien sur un dégagement raté (19e), mais s'est surtout distingué par ses courses offensives, comme en témoigne sa très grosse opportunité de la 38e minute. Défiant à de nombreuses reprises Benjamin Pavard, puis Jonathan Clauss, il a multiplié les efforts dans son couloir gauche.
Højbjerg (6) : fort d'une activité sur l'ensemble de l'aire de jeu, le milieu de terrain de Tottenham était le joueur le plus reculé de l'entre-jeu danois, venant même s'incorporer à la défense quand un central se projetait. Joueur le plus touché du milieu de terrain (85 ballons), il a, comme à son habitude, grandement pesé dans l'animation défensive de son équipe.
Delaney (7) : souvent oublié sur corner, le milieu de terrain a profité d'une nouvelle errance de la défense tricolore pour offrir un ballon de but converti par Andreas Skov Olsen (39e). Averti pour une faute sur Kylian Mbappé (54e), l'ancien du Borussia Dortmund a délivré une prestation très convaincante, à l'image de l'ensemble de ses coéquipiers. Remplacé par Simon Kjaer (72e).
Skov Olsen (7) : très en vue sur son flanc droit, le joueur du Club Bruges s'est montré intéressant grâce à ses qualités de vitesse et de dribble. Bien servi par Delaney, il a permis à son équipe de faire le break d'une sublime frappe à l'entrée de la surface de réparation (39e). À l'image de son pendant à gauche, il n'a pas fait preuve d'une précision technique hors pair, mais a fait beaucoup de mal au secteur défensif français par sa détermination et ses entrées dans le coeur du jeu. Remplacé par Martin Braithwaite (72e) qui aurait pu alourdir le score en fin de match (85e).
Eriksen (8) : le meneur de jeu de Manchester United a illuminé la partie d'une superbe transversale sur l'ouverture du score de Kasper Dolberg (34e), tout autant que par sa classe balle au pied. Fort de son jeu long, parmi lequel 14 transversales (dont 7 réussies), il a également réalisé 6 passes clés, le plus haut total de la rencontre.
Damsgaard (6,5) : passeur décisif sur l'ouverture du score danoise (34e), la sensation de l'Euro 2021 a donc de nouveau brillé avec sa sélection. Peu précis dans son jeu de passes (24 réussies sur 35, soit 69%), il a également perdu de nombreux ballons (14 sur 49), mais ne s'est pas caché dans ses efforts défensifs. Remplacé par Jesper Lindstrøm (60e).
Dolberg (6,5) : pourtant peu touché dans de bonnes conditions, le Sévillan a ouvert la marque à la conclusion d'un mouvement collectif de grande qualité (34e). Alors qu'il n'a eu à négocier que 18 ballons, il n'a pas hésité à décrocher et à temporiser afin de permettre la montée de son bloc quand celui-ci était en possession du ballon (100% de duels gagnés, 3 sur 3). Remplacé par Rasmus Højlund (60e).
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