Liga

Liga : le retour triomphal et paradoxal du Rayo Vallecano

Le modeste club du sud de Madrid réalise un retour en Liga pour le moins remarqué...

Par Max Franco Sanchez
3 min.
Les joueurs du Rayo Vallecano célèbrent un but @Maxppp

Samedi soir, on aura droit à un joli derby madrilène sur la pelouse du Santiago Bernabéu. Ce ne sera pas l'Atlético que défieront Karim Benzema, Vinicius Jr et compagnie, mais le Rayo Vallecano. Un duel de haut de tableau, aussi surprenant que cela puisse paraître pour ceux qui ne suivent pas la Liga d'un œil assidu. Pourtant promue cet été, l'écurie du sud de la ville pointe à la sixième position, à deux petites longueurs de la quatrième place, et à quatre unités de son voisin. C'est même la sensation du moment dans ce championnat ibérique où les équipes de tête n'offrent pas toujours de spectacle sur le pré. Dans un registre toujours offensif, pratiquement inscrit dans son ADN, le club à la frange rouge rentre, sans aucun complexe, dans le lard de ses opposants pourtant bien plus costauds que lui...

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Le Real Madrid est donc prévenu. L'équipe d'Andoni Iraola, l'ancien latéral de l'Athletic qu'on a pu voir avec la Roja à quelques reprises, ne viendra pas du côté de la Castellana pour servir de sparring-partner. Son collectif bien huilé permet à bon nombre de joueurs de briller, à l'image de Falcao, qui n'est plus à présenter, mais aussi d'autres joueurs un peu moins connus comme les redoutables ailiers Isi Palazon et Alvaro Garcia, le défenseur central Alejandro Catena qu'on annonce dans le viseur de Luis Enrique pour la sélection, du jeune latéral gauche Fran Garcia ou même du vétéran Oscar Trejo, assez connu en France suite à son aventure toulousaine. Il y a même un frenchie dans l'équipe : Randy Nteka, arrivé de Fuenlabrada (D2) l'été dernier, et qui a déjà inscrit trois buts en championnat. Le danger peut venir de partout, et c'est ce qui fait la force de cette équipe qui attaque en bloc...

Un club en pleine crise institutionnelle

Mais si la situation du Rayo étonne positivement tout le monde, c'est surtout parce que dans les bureaux, les sensations sont diamétralement opposées de celles qu'on retrouve sur les pelouses. Généralement, on a l'habitude de penser, à juste titre, que pour que ça aille bien sur le terrain, il faut que ça aille bien en coulisses. Mais le Rayo fait partie des quelques exceptions... Le président Raul Martin Presa attise la fureur et la colère des supporters depuis bien des années maintenant, et multiplie les casseroles. Après le flop Rayo OKC, quand il avait décidé de lancer une franchise à Oklahoma aux Etats-Unis, un échec retentissant, on a récemment appris que les joueuses de l'équipe féminine qui évolue en première division n'avaient même pas été inscrites auprès de la sécurité sociale par leur employeur ! Sans parler de sa gestion financière catastrophique et de certains "arrangements" avec des agents...

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N'ayons pas peur des mots, la situation est même insoutenable. La politique menée par RMP est dépeinte comme contraire à tout ce que représente le Rayo et ses positionnements politiques assez à gauche. Très engagés, les supporters, souvent épaulés par les joueurs, multiplient les actions caritatives dans le quartier, un des plus défavorisés de la capitale espagnole. On les a notamment vu prendre part à des actions, comme des manifestations luttant contre les expulsions de locataires ou contre le racisme. Des valeurs qui, on peut le dire, ne sont pas vraiment les priorités du président de leur club... Ce dernier avait par exemple invité des dirigeants de Vox, parti d'extrême-droite, pour un match du Rayo en avril dernier. Dans son stade certes atypique et chaleureux mais pratiquement en ruine, le Rayo régale et illumine son quartier. Il espère en faire de même à peine quelques kilomètres plus au nord, dans le luxe et le confort du Santiago Bernabéu...

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