À trois jours d’accueillir le Bayern Munich en 8es de finale aller de la Ligue des Champions, le Paris Saint-Germain, décevant collectivement et plombé par certaines erreurs individuelles, a sombré sur la pelouse de l’AS Monaco (1-3). Une défaite qui confirme les inquiétudes aperçues ces dernières semaines. Les Monégasques, provisoirement deuxièmes, font le plein de confiance avant de se déplacer sur le terrain du Bayer Leverkusen, en 16es aller de la Ligue Europa.
Paris s’enfonce un peu plus dans la crise. À trois jours de la réception du Bayern Munich en Ligue des Champions, le Paris Saint-Germain avait un déplacement périlleux à Monaco pour affronter les Monégasques de Philippe Clément, au Stade Louis II, samedi après-midi, dans le cadre de la 23ème journée de Ligue 1. Une rencontre qui a très mal débuté pour les Parisiens avec l’ouverture du score de Aleksandr Golovin (4e, 1-0), qui a permis à Monaco de prendre les devants rapidement et de poser les fondations d’un succès à venir (1-3). Grâce à un super numéro de soliste de Youssouf Fofana sur le côté droit, qui a éliminé Carlos Soler et El Chadaille Bitshiabu, avant de servir Wissam Ben Yedder qui a vu sa frappe contrée par Danilo.
L’international russe rôdait près du point de penalty pour récupérer la balle morte et ainsi tromper le portier italien Gianluigi Donnarumma. Quelques minutes plus tard, et alors que Ruben Aguilar et Krépin Diatta se sont procurés une double occasion (14e), c’est le capitaine monégasque, Ben Yedder qui a doublé la mise pour l’ASM (18e, 2-0), profitant d’une terrible perte de balle du jeune Bitshiabu aux alentours de la surface parisienne, qui a offert un face-à-face facile pour l’attaquant de Monaco. A l’approche de la pause, c’est le titi parisien, Warren Zaïre-Emery qui a réduit le score en reprenant parfaitement le centre de Juan Bernat (39e, 2-1). Mais les joueurs de Clément ont su se rassurer grâce à Ben Yedder, auteur d’un doublé (45e+2, 3-1). Une première période indigeste des Parisiens qui a attiré la colère de Luis Campos.
Aucune réaction des Parisiens
Le second acte a été moins mouvementé entre les deux équipes. Paris tentait tout pour remonter, Monaco essayait de maintenir le score. A plusieurs reprises, les Monégasques ont bien failli inscrire le but du break mais c’était sans compter sur un Donnarumma rassurant, auteur d’une parade exceptionnelle sur sa ligne face au tir de volée de Ben Yedder (61e), sept au total sur la rencontre. Malgré la soufflante de Campos dans le vestiaire et plusieurs changements opérés, le PSG n’a pas semblé réellement rebondir au cours de la deuxième mi-temps. Les joueurs de Christophe Galtier ont peiné à hausser le ton, ne tentant qu’une frappe (non cadrée) après la reprise.
Au classement, le PSG reste leader du championnat mais laisse un précieuse chance à l’OM et à Lens de remonter en cas de succès ce week-end. Monaco prend trois points et grimpe provisoirement à la deuxième place. Le weekend prochain, le club de la capitale recevra le LOSC, tandis que l’équipe du Rocher ira en Bretagne pour défier le Stade brestois, lors de la 24ème journée de Ligue 1.
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L’homme du match : Wissam Ben Yedder (8,5) : dans la doublette des Ben Ben, l’international français a tenu son rang, se montrant expéditif sur chacune de ses occasions. Clinique sur son premier but où sa frappe croisée ne laisse aucune chance à Donnarumma (18e), l’ancien Toulousain a récidivé juste avant la pause en marquant son 14e but de la saison en Ligue 1. Dans ses déplacements et dans son utilisation du ballon, il a été merveilleux, comme sur ce service étoilé pour Golovin qui mérite de se transformer en passe décisive. Il l’est en revanche sur le but du Russe en début de rencontre (4e). Une performance majuscule après être resté sur le banc face à Clermont. Remplacé par Embolo (72e), très remuant, qui a vu Donnarumma lui refuser son 13e but de la saison en Ligue 1 (82e).
AS Monaco
Nübel (6) : rarement sollicité en première période, le portier allemand a assuré l’essentiel dans cette rencontre. Rassurant sur sa première prise de balle (9e), il a ensuite dû s’incliner sur le but de Zaïre-Emery où il ne peut absolument rien faire. Dans son jeu au pied, il s’est montré à son avantage, comme sur cette intervention pleine de sang-froid devant Neymar (85e).
Aguilar (7) : l’ancien joueur de Montpellier a rendu une copie propre ce soir. Dans son couloir droit, il a sans cesse harcelé le porteur du ballon, livrant un duel de tous les instants à Neymar et Soler. En première mi-temps il aurait pu se muer en buteur à deux reprises, d’abord de la tête (14e), puis sur une belle frappe croisée et détournée par Donnarumma (27e). S’il a récupéré de précieux ballons (14e, 29e), il est toutefois pris dans son dos par Bernat sur le but parisien (39e). En seconde période, il n’a pas baissé en régime et a multiplié les courses dans le dos de Bernat. Inoxydable.
Disasi (7) : sollicité par le PSG l’été dernier, l’international tricolore (3 sélections) aurait certainement pu faire valoir quelques arguments aujourd’hui. C’est simple, le golgoth français n’a pas perdu le moindre duel en première mi-temps, diffusant une sensation de sérénité sans faille. Toujours bien placé, il a fait vivre un calvaire à Ekitike, à qui il n’a pas laissé la moindre miette. Véritable menace aérienne, il a mis la tête là où certains n’auraient pas mis le pied comme sur cette frappe de Danilo (45e). Sa montée en puissance ces derniers mois est impressionnante.
Maripán (7) : le géant chilien s’est régalé face à Ekitike. Dans son duel avec le jeune Français, il a triomphé, se montrant impactant dès la première minute de jeu. Son positionnement astucieux lui a souvent permis de compenser son manque de vitesse comme sur cette frappe de Pembélé (29e) ou ces quelques longs ballons dans son dos (58e, 73e). S’il a l’habitude de briller sur coups de pieds arrêtés offensifs, il n’est en revanche pas parvenu à régler la mire ce soir.
Henrique (6,5) : le Brésilien a prouvé qu’il avait son rond de serviette à la table des meilleurs latéraux gauches de Ligue 1. Tout au long de la rencontre, il a fait parler son appétence pour les duels, où il s’est imposé face à Pembélé (21e, 47e). Animateur de son couloir, il a été l’auteur d’une énorme chevauchée conclue par un délice de centre pour Aguilar (14e), et aurait également pu délivrer une superbe passe décisive pour Ben Yedder (61e).
Diatta (6,5) : l’international sénégalais confirme la période faste qu’il traverse ces dernières semaines. Enfin épargné par les blessures, l’ancien joueur du Club Brugge a affiché une activité incessante dans son couloir. C’est lui qui est passeur décisif pour Ben Yedder, après avoir eu le mérite de gratter un ballon dans les pieds de Bitshiabu. S’il a été moins en vue que Golovin offensivement, il n’a jamais rechigné sur les efforts, grattant de nombreux ballons chauds dans les pieds parisiens (22e, 44e). Il a également été l’auteur de plusieurs centres très dangereux (77e, 90e).
Fofana (8) : déterminant sur le premier but de Golovin où il s’offre un coup du sombrero sur Bitshiabu (4e), l’international français est monté en puissance tout au long de la rencontre. Ses efforts, conjugués à ceux de Camara, ont asphyxié les Parisiens pendant 90 minutes. Comme à son habitude, l’ancien Strasbourgeois a aimanté les ballons par son positionnement et ses interventions (2e, 28e), même dans les 30 derniers mètres parisiens (29e). S’il a perdu son alter ego Tchouaméni l’été dernier, on sent la naissance de quelque chose de beau avec Camara.
Camara (8) : l’international malien a fait preuve de sobriété dans tout ce qu’il a entrepris. Toujours réfléchi dans son positionnement, il a été le garant de l’équilibre de son équipe avec de nombreux ballons récupérés (7e, 32e, 46e, 62e). Impactant dans son duel avec Neymar, l’ancien joueur de Salzburg a également mis Vitinha sous l’éteignoir, l’harcelant sans cesse dans sa zone. Sur le plan offensif, il a également été remarquable, étant à l’élaboration de nombreuses situations monégasques, malgré quelques déchets logiques en fin de rencontre. Remplacé par Matazo (90+3e).
Golovin (8) : dans la lignée de ses prestations face à Ajaccio ou Clermont, l’esthète russe a confirmé l’état de grâce sur lequel il surfe depuis des semaines. Buteur dès la 4e minute de jeu - son 5e but cette saison - après une partie de billard dans la défense parisienne, l’ancien joueur du CSKA Moscou ne s’est pas endormi devant la platitude du spectacle, multipliant les courses. Précieux dans son abattage défensif, il a souvent prêté main forte à Caio Henrique, notamment sur cette intervention en pompier dans sa surface (19e). Il doit être plus tueur sur son face à face perdu avec Donnarumma, mais hormis ça il faut racler les fonds de tiroir pour voir du déchet dans sa prestation. Remplacé par Jakobs (80e), pas loin d’être passeur décisif pour Embolo, après avoir laissé Ramos sur place (82e).
Ben Seghir (6,5) : moins en vue que son partenaire d’attaque, la nouvelle sensation monégasque s’est toutefois montrée très disciplinée. S’il n’a pas eu grand chose à se mettre sous la dent, excepté une frappe cadrée à l’entrée de la surface (35e), le joueur de 17 ans a été un poison dans son positionnement. Dans cette rencontre de gala, il a su s’affranchir d’une pression incommodante, délivrant même sa première passe décisive de la saison à Ben Yedder après un beau service en profondeur (45+2e). Remplacé par Minamino (72e) qui a vu Donnarumma repousser sa frappe miraculeusement (90e).
Ben Yedder (8,5) : voir ci-dessus.
PSG
Donnarumma (7) : libéré depuis le départ de Keylor Navas, le dernier rempart italien (50 sélections) débutait logiquement dans les cages parisiennes. Impuissant sur l’ouverture du score de Golovine (4e), le portier de la Nazionale se montrait en revanche décisif face à Aguilar (14e). Une nouvelle fois transpercé par le tir croisé du pied droit de Ben Yedder (18e), il avait malgré tout le mérite de détourner une nouvelle tentative d’Aguilar pour laisser les Parisiens dans le match (27e). Calme face à Ben Seghir (36e), il sortait le très grand jeu face à Golovine juste avant la pause (41e). Abandonné par sa défense et encore battu par Ben Yedder dans le temps additionnel de la première période (45+2e), l’Italien laissait éclater sa rage. Encore grandiose face à Ben Yedder après la pause (61e), puis sur le tacle de Ramos (74e) ou encore face à Embolo (83e) et Minamino (90+2e), il ne pouvait cependant pas empêcher le nouveau fiasco du PSG. Prestation de très haute volée malgré les 3 buts encaissés.
Pembélé (3,5) : titularisé lors de l’éclatante victoire (7-0) du PSG face à l’US Pays de Cassel en Coupe de France, l’arrière droit français, passé par les Girondins de Bordeaux, fêtait sa première apparition dans le onze parisien en L1. Rapidement gêné par la vivacité de Golovine et Caio Henrique (14e), le numéro 29 du PSG ne commettait cependant pas de grosses erreurs. Auteur de quelques interventions défensives intéressantes, il n’apportait en revanche rien aux abords de la surface asémiste. Remplacé par Hakimi (65e), averti d’un carton jaune pour une faute sur Ben Seghir.
Marquinhos (3,5) : décrié et souvent mis en difficulté ces dernières semaines, le Brésilien conservait malgré tout son statut de capitaine pour le déplacement sur le Rocher. Dans une défense à cinq, l’ex-joueur de la Roma se montrait encore friable, à l’instar de la piètre performance collective proposée par ses coéquipiers. A la réception d’un corner, il avait, certes, l’occasion de relancer les siens. En vain. Symbole d’un joueur en manque de confiance, il ratait totalement sa reprise (28e) et souffrait face à la vivacité de Golovine et Ben Yedder. Totalement absent sur le troisième but monégasque, il ne se montrait légèrement plus rassurant au retour des vestiaires, à l’image de cette intervention décisive face à Embolo (78e). Insuffisant.
Bitshiabu (2) : rapidement entré en jeu face à Toulouse - après la blessure de Renato Sanches - le Titi parisien prenait place au sein de la défense des Rouge et Bleu pour ce choc du haut de tableau. Trop tendre et dépassé par la vivacité monégasque sur l’ouverture du score de Golovine (4e), il commettait l’irréparable quelques instants plus tard. Coupable d’un énorme raté, il se faisait surprendre par le pressing de Diatta avant de voir Ben Yedder faire le break (18e). Un premier acte cauchemardesque avant de céder sa place à la pause… Remplacé par Ramos (4), lui aussi gêné par la rage de vaincre des Monégasques malgré quelques retours précieux.
Danilo (5,5) : cadre expérimenté de l’effectif francilien, le Portugais de 31 ans a rapidement été sollicité en terres monégasques. Malheureux face à Ben Yedder et Golovine, il manquait de réussite pour empêcher l’ouverture du score malgré une première intervention décisive (4e). Encore présent sur la frappe de Ben Seghir (23e), il empêchait les siens de totalement sombrer avant la demi-heure de jeu ! Replacé dans un double pivot avec Vitinha et toujours aussi impactant après le changement tactique initié par Galtier - passage en 4-4-2 - le milieu parisien est le seul joueur de champ à avoir surnagé dans ce marasme. Remplacé par Gharbi (69e), maladroit.
Bernat (3) : de retour dans le onze après deux petites apparitions contre Montpellier (20 minutes) et Toulouse (14 min), le latéral gauche espagnol (11 sélections, 1 but) a énormément souffert face aux attaquants asémistes. Gêné par l’activité de Diatta et régulièrement pris dans son dos (14e, 27e, 90+2e), le défenseur parisien s’offrait malgré tout une passe décisive sur sa première réelle montée offensive (39e). Un petit lot de consolation dans un match globalement raté, à l’image de cette intervention manquée menant au troisième but de l’ASM. Moins inquiété après la pause, le numéro 14 parisien n’a, pourtant, jamais pesé sur ce match.
Zaïre-Emery (4) : encensé par Christophe Galtier en conférence de presse, le jeune milieu de terrain parisien, buteur contre le MHSC, débutait dans l’entrejeu du champion de France en titre. En l’absence de Fabian Ruiz, touché par un virus, le numéro 33 du club de la capitale montrait rapidement de l’envie. Peu avare d’efforts, il peinait malgré tout à exister dans l’entrejeu. Au bon endroit, au bon moment, il permettait cependant à Paris de réduire la marque juste avant la pause (39e). Malgré une volonté de bien faire et de nombreuses courses, il ne parvenait pas à se défaire de l’emprise monégasque. Ou plutôt de cette prestation indigeste du PSG.
Soler (2) : souvent absent des débats depuis son arrivée dans la capitale française, l’ancien milieu offensif de Valence avait une nouvelle occasion de prouver son talent. Associé au jeune Zaïre-Emery, il faisait cependant preuve d’un laxisme coupable face à Fofana sur l’ouverture du score de Golovine (4e). Imprécis techniquement, souvent transpercé dans l’entrejeu; il se distinguait malgré tout d’une belle passe vers Bernat, menant à la réduction du score (39e). Invisible en seconde période. Comme trop souvent…
Vitinha (4) : en l’absence de Marco Verratti, le jeune international portugais (8 sélections), habituellement 8 et récemment aperçu dans un rôle de numéro 10, occupait cette fois-ci un poste plus défensif. Sentinelle face aux Monégasques, l’ancien joueur de Porto manquait logiquement de repères. Trop souvent submergé par les vagues monégasques et absent dans le duel, il retrouvait une position plus habituelle après le repositionnement de Danilo. Disponible pour les siens, il ne se cachait pas et tentait bien d’apporter un supplément d’âme (7 ballons récupérés). En vain. Remplacé par Kimpembe (80e), de retour de blessure.
Ekitike (1) : auteur de 3 buts et 3 passes décisives depuis le début de la saison, l’ancien buteur rémois profitait des forfaits de Kylian Mbappé et Leo Messi pour débuter à la pointe de l’attaque parisienne. Si la feuille de match permettait de confirmer sa présence dans ce choc, son rendement au cours du premier acte laissait planer le doute. Absent des débats, pour ne pas dire invisible, le numéro 44 du PSG ne se créait aucune situation dangereuse. Même son de cloche au retour des vestiaire (aucun duel remporté). Une prestation à oublier… Remplacé par Housni (80e).
Neymar (2,5) : beaucoup moins percutant et décisif depuis le début de l’année 2023, celui qui cause habituellement beaucoup de torts aux défenseurs adverses - et au maire de Bougival - avait la responsabilité de porter l’attaque parisienne sur ses épaules. Force est de constater que la charge a semblé trop lourde. Imprécis techniquement (28 ballons perdus), pris par les ambitions monégasques, agacé et incapable de sonner la révolte, le buteur auriverde sombrait à l’instar des siens. Place au Bayern.