Malgré la victoire hier soir face au Sénégal, la tension est palpable autour de la sélection algérienne. Le sélectionneur Christian Gourcuff cristallise les critiques des médias comme des supporters.
Du rêve au cauchemar ? Il y a un an, Christian Gourcuff était salué pour son travail à la tête de la sélection algérienne. En novembre 2014, les Fennecs avaient remporté quatre matches en autant de rencontres depuis la prise de fonction de l'ancien entraîneur du FC Lorient. Mais depuis les choses semblent avoir bien changé. Lors de la CAN 2015, l'Algérie n'a pas été à la hauteur des ambitions de tout un peuple qui se rappelait encore du parcours incroyable des Fennecs lors du Mondial 2014 au Brésil. Éliminés en quarts de finale de la Coupe d'Afrique, les coéquipiers d'Islam Slimani sont désormais lancés dans la course à la CAN 2017 avant de débuter les qualifications à la Coupe du Monde 2018 au mois de novembre. En attendant, les Algériens ont disputé deux matches amicaux. Après une défaite face à la Guinée (1-2), ils se sont imposés hier 1 à 0 grâce à un but de Yacine Brahimi face au Sénégal devant l'exigeant public du stade du 5 juillet.
Une victoire au goût amer pour Christian Gourcuff, cible d'une partie de la presse algérienne. «J’ai lu beaucoup de conneries cette semaine dans certains médias, a-t-il confié. Je ne comprends pas autant de critiques après un simple match amical perdu. Je suis sûr que si on avait gagné face à la Guinée, on ne m’aurait pas autant critiqué (...). Certains médias ne sont pas là pour aider la sélection. On met beaucoup de pression pour rien. Le jeu de l’équipe n’est pas aussi catastrophique que cela et je crois qu’il y a manipulation contre moi». L'ancien coach des Merlus est même allé plus loin, visiblement agacé par le climat régnant autour de la sélection : «Vous parlez de sérénité ? Je pense que c’est difficile de trouver la sérénité en Algérie. Je commence à découvrir des choses désormais que je ne voyais pas avant. On aime mettre la pression sur les joueurs et critiquer à tout-va. Les joueurs ne peuvent pas être sereins dans ce cas. Ils sont constamment sous pression et ce n’est pas normal tout ça».
La fracture avec une partie des médias et du public est évidente. Une partie des supporters a demandé sa démission et a scandé le nom de Vahid Halilhodzic, l'ancien sélectionneur des Verts, ce mardi soir. Mais les joueurs n'ont pas été épargnés. Le Buteur précise qu'ils ont été sifflés à leur entrée. Sofiane Feghouli lui a reçu le même traitement à sa sortie. Et pour ne rien arranger, une altercation aurait eu lieu entre Yacine Brahimi et Hilal Soudani d'après Le Buteur. La tension est donc à son comble pour l'Algérie qui entamera ses matches de qualifications au Mondial 2018 le mois prochain. «Évidemment, notre qualification pour le tour suivant passe par ce match. On s’attend à une double confrontation très difficile. La Tanzanie a une bonne équipe et on doit sortir le grand jeu pour passer. J’espère vraiment récupérer nos joueurs-cadres afin que je puisse aligner la meilleure équipe possible», avoue Gourcuff qui a dû notamment se passer de Ghoulam, Halliche, Mandi et Bentaleb, blessés ou suspendus. Mais le sélectionneur a visiblement la dent dure et a même émis l'hypothèse de quitter ses fonctions après cette rencontre capitale: «Vous dites que la sélection a mal joué aujourd’hui. Mais moi, je pense que vous avez oublié de mettre vos lunettes. Le problème, ce n’est pas Gourcuff. Moi, c’est simple, je l’ai dit et je le redis. Je suis prêt à partir à l’issue du match face à la Tanzanie». Le message est clair !
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