UEFA Nations League

Équipe de France : Lucas Chevalier lâche ses vérités sur ses premiers pas avec les Bleus

Annoncé en équipe de France A depuis des mois, Lucas Chevalier a dû patienter un long moment. Mais en ce mois de novembre 2024, le portier du LOSC a enfin été sélectionné avec les Bleus. En conférence de presse, il a évoqué ses premiers pas avec les Tricolores.

Par Dahbia Hattabi
7 min.
Lucas Chevalier dans le derby du Nord entre Lille et Lens @Maxppp

Ces derniers mois, Didier Deschamps a semblé parfois agacé quand les journalistes lui parlaient de Lucas Chevalier (23 ans) et d’une potentielle sélection avec l’équipe de France A. Mais jeudi dernier, l’entraîneur des Bleus a lui-même évoqué le sujet auprès de la presse, sans doute lassé de répondre aux questions sur l’absence de Kylian Mbappé. «C’est une étape importante pour lui. Il a été performant la saison dernière et il continue à l’être sur la scène européenne. C’est au détriment d’Alphonse Areola, qui n’y est pas. Les événements ont fait qu’il est là. Il rejoint ce groupe et la confrérie des gardiens.» Une confrérie à laquelle DD n’a pas voulu toucher durant longtemps. Mais avec un Aréola moins utilisé à West Ham et qui ressentait une gêne selon certains médias, il a décidé de donner sa chance à Chevalier, qui sera épaulé par Mike Maignan (AC Milan) et Brice Samba (RC Lens).

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Chevalier est aux anges

Deux joueurs expérimentés qui l’aident déjà à s’intégrer comme il l’a expliqué ce lundi en conférence de presse. L’occasion de revenir sur sa première convocation chez les Tricolores jeudi dernier. «On ne me l’a pas dit directement avant la liste, mais on m’a fait comprendre que j’allais y être. Je n’aime pas regarder les lives ou mes interviews. Ce sont des choses qui ne me mettent pas forcément à l’aise. Donc j’étais dans ma voiture et les vibrations de mon téléphone ont fait que j’ai vite compris ce qui se passait. C’est assez épuisant aussi mentalement, on essaie de répondre à tous. On doit aussi gérer sa période de satisfaction et il faut se remettre les pieds sur terre, accepter le changement de vie. Je ne boude pas mon plaisir. J’ai travaillé pour être là. J’ai un entourage assez sain, qui m’a permis de pouvoir surmonter ça avec de la joie, mais assez sereinement.» Ensuite, Chevalier est revenu sur ses premiers pas avec les A à Clairefontaine.

«C’est bien que vous (les journalistes, ndlr) ayez vu qu’il y a un peu d’émotion. Forcément, c’est une découverte totale, comme tout ce qui se passe pour moi depuis août. C’est une fierté, un privilège. J’en ai pris conscience quand j’ai monté les marches du château. Il y a quelque chose de différent. On passe un nouveau cap, on entre dans un nouveau monde, avec des coéquipiers prestigieux qui font des carrières incroyables. On est là pour apprécier, mais aussi pour rester les pieds sur terre. On est là pour bien s’entraîner, rester le plus naturel possible.» Et il peut compter sur deux gardiens très expérimentés, notamment Mike Maignan qu’il a connu dans le nord, pour l’aider à vivre au mieux cette nouvelle étape de sa carrière. «C’est sûr que de revoir Mike m’a fait très plaisir. Je pense que ça faisait trois ans qu’on ne s’était pas vu réellement. On avait l’habitude de discuter par FaceTime ou par message. Le revoir était déjà sympa.»

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L’exemple Maignan

Il poursuit : «donc ça va me faire plaisir de remettre les gants avec lui et ça sera aussi un peu d’émotion forcément. On est là pour le travail bien sûr. Mais oui, ça a été un exemple à un moment donné. À 16-17 ans, quand on est jeune, avec un gardien de cette envergure, on a les grands yeux quand on le regarde. J’étais assez attentif à ce qu’il faisait. J’ai pu reprendre certaines choses de lui. Au fur et à mesure, on se construit aussi soi-même. Mais on a besoin d’un petit coup de main à un moment donné. Il a été là au très bon moment. Je le remercie et on se retrouve ici, on se l’était dit. L’histoire est sympa.» Maignan fait partie d’ailleurs des gardiens qu’il suit de près. Mais Chevalier a avoué que son idole était un certain Hugo Lloris. «Quand j’étais plus jeune, j’aimais beaucoup Lloris. C’était l’étoile montante. Moi, je suis arrivé trop tard pour le rencontrer. On peut parler d’idole.»

Il ajoute : «aujourd’hui, les gardiens contre qui je peux jouer sont ceux que je regardais dans les grands clubs. Il y a Mike (Maignan). C’est différent, car il y a une affinité. Il n’y a pas d’idolâtrie. Je n’ai pas d’idoles précises aujourd’hui, mais je regarde beaucoup ce que font les grands gardiens. Je ne suis pas du style à me dire, il faut que je fasse comme lui. La bonne solution est de prendre un peu de chacun et partout et de faire un mix. Je ne vais pas faire comme Courtois ou Oblak, mais je prends des choses qu’ils font. Pas tout, car il faut créer son identité de gardien.» Prêt à tout donner avec les Bleus, Lucas Chevalier arrive avec de l’ambition, mais aussi beaucoup de respect, lui qui est numéro 3 dans la hiérarchie pour le moment.

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Des ambitions et du respect

«J’ai monté les marches il n’y a même pas 24 heures. C’est bien d’avoir de l’ambition, c’est ce qui doit nourrir un sportif de haut niveau. Surtout quand on arrive en équipe de France. Mais là, on est clairement dans une phase d’adaptation, d’acclimatation avec le groupe. J’ai devant moi Brice Samba, très expérimenté, et Mike Maignan. On se doit aussi le respect de ces gardiens, d’arriver avec toute l’humilité que j’ai. C’est tellement particulier pour moi, tellement fort, que je veux juste prendre du plaisir. On verra par la suite, avec mes performances en club. C’est ça qui fera qu’on pourra évoluer à un moment donné. Là, on arrive tranquillement et on va essayer de bien s’intégrer, c’est tout.»

Il a précisé ensuite concernant ses ambitions en sélection, où il rêve d’imiter les champions du monde Lloris et Barthez. «C’est bien trop tôt pour en parler. Ça fait même pas 24h que je suis là. J’ai 23 ans, j’ai tout à faire dans ma carrière. Même si j’ai fait des petites choses qui me permettent d’être là, il me reste facile 15 ans. Ça fait rêver, c’est mon pays, j’ai une culture, des valeurs qui représentent tout ça. À chaque fois que j’ai passé une étape, je ne me suis jamais mis de pression pour me dire qu’il faut que je fasse ceci ou cela. C’est juste arrivé naturellement avec ce que je peux faire, avec mon talent, mon travail, les gens qui m’entourent. Si je dois évoluer, si ça doit arriver, c’est parce que mon travail aura été bien fait. Je ne me mets aucune pression.»

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Son avenir au LOSC

Devenir un jour numéro 1 passera peut-être par un départ du nord. «On est dans une très grande nation, tous les joueurs jouent dans de très grands clubs européens. Lille est un très grand club européen. Mais il y a des étapes au-dessus. Il est certain que lorsque tu joues dans des très grands clubs, tu joues de plus grandes affiches, tu es plus regardé, t’as plus d’exigences. C’est sûr que la place de numéro 1 dépend d’un très bon club. Il faut avoir cette lucidité.» En attendant, il compte bien amener ses nombreuses qualités au groupe tricolore. «Je m’estime comme un gardien assez complet, assez moderne. Je n’estime pas avoir de point faible, mais des points à améliorer. Je pense encore au jeu au pied, à la précision dans tout ce qui est relance et prise de décision. C’est ce qui amène au très haut niveau. Après, il y a tout ce qui va être la gestion de l’espace, du placement. Sincèrement, je pense que ça va vient avec l’expérience. Prendre des buts dans des situations où on peut faire mieux, c’est ça qui va me nourrir. Pour mes points forts, j’estime être un gardien assez vif, avec un jeu de jambes. Il fait beaucoup dans ma capacité à réaliser tout ce que je fais.»

Enfin, il a conclu en évoquant son absence lors des JO de Paris. «C’est une question un peu difficile. Je revenais de blessure, j’étais en phase de rééducation. Si je revenais pour les JO, j’allais revenir en cours de préparation. Je suis revenu le 15 juillet sur les terrains. On avait des barrages de Ligue des champions. Comme je l’avais dit: si je peux tout faire, je fais tout. On était face à un problème, parce que c’était soit les barrages, soit l’équipe de France. Le président a décidé, et on comprend. Aujourd’hui, avec le parcours remarquable des Bleus, ça laisse forcément un léger regret. Au-delà de la médaille, ils ont vécu une aventure enrichissante pour tout le monde. A contrario, les barrages, on est passés. Je n’ai pas envie de dire que je regrette la situation, mais on doit faire des choix dans la vie. Est-ce que c’est ça qui aurait fait que j’arrive plus tôt en équipe de France? Je ne sais pas. Je pense surtout que la Ligue des champions en grande partie fait que je suis là.» Et Lucas Chevalier compte bien y rester !

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