Espagne, PSG : Fabian Ruiz, l’homme aux deux visages
Resplendissant avec l’Espagne lors de la victoire à l’Euro, Fabian Ruiz n’a toujours pas retrouvé le niveau qui était le sien cet été avec le PSG.
Cet été lors de l’Euro 2024, les supporters du PSG ont dû se pincer en voyant les performances de Fabian Ruiz avec l’Espagne. Étincelant contre la Croatie puis face à l’Italie, le milieu de terrain a enchaîné de gros matchs tout au long de la compétition. Il a même été nommé dans le onze type de la compétition, faisant esquisser un sourire aux fans parisiens. Ces derniers pouvaient se réjouir pour deux raisons différentes. D’un côté, l’ancien Napolitain aurait pu revenir gonflé à bloc et doté d’une toute nouvelle envergure après deux premières saisons sans éclat. De l’autre, le club pouvait le vendre et profiter de sa cote très élevée du moment.
Après trois mois de compétitions, force est de constater qu’il ne s’est passé ni l’un, ni l’autre. L’idée d’une vente n’a pas été écartée par la direction parisienne, comme nous vous le révélions alors. Encore faut-il des offres qui ne sont pas venues, et un coach qui ne compterait pas sur lui. C’est donc avec l’étiquette de brillant champion d’Europe que Ruiz a entamé ce 3e exercice à Paris. Et les attentes qui vont avec. Malheureusement pour lui, ça ne se passe pas comme il l’aurait voulu. Revenu un peu plus tard que les autres, il a d’abord manqué le premier match de la saison, puis a repris la compétition avec un train de retard, alors que Luis Enrique avait déjà mis en place certaines idées.
Luis Enrique voulait le conserver cet été
L’entraîneur francilien privilégie avec une certaine logique un trio constitué de Zaïre-Emery, révélation de la saison précédente et nouveau symbole fort du club depuis le départ de Kylian Mbappé, João Neves, la recrue la plus onéreuse de l’été (60 M€), et Vitinha, probablement meilleur parisien de l’exercice précédent. Dans ces conditions, il ne restait plus qu’à l’international espagnol d’attendre son heure. Celle-ci est venue, assez vite même puisqu’il fut titularisé à 5 reprises en Ligue 1 (sur 10 matchs joués et 11 journées, 1 but) et 2 fois en Ligue des Champions (sur 4 matchs, 1 passe décisive).
Mais à chaque fois un constat s’impose, le joueur de 28 ans ne s’impose pas malgré un dernier match plus abouti à Angers (4-2). «Fabi a fait un match très complet, il a une vision de jeu différente, c’est un top joueur. On l’a déjà vu en Espagne, il a gagné l’Euro cet été», reconnaissait d’ailleurs Luis Enrique au micro de DAZN. De l’avis de proches du joueur, rien n’a changé chez lui dans ses habitudes depuis l’Euro. Le contexte parisien est tout simplement différent de celui de la sélection où il fait figure d’indéboulonnable, en témoignent ses dernières sorties consistantes en Ligue des Nations. Statistique étonnante d’ailleurs, il n’a jamais perdu le moindre match en 33 sélections (6 buts, 10 passes décisives).
Fabian Ruiz : «Je trouve que la manière de jouer au PSG et en Espagne se ressemble beaucoup»
«S’il ne s’appelait pas Fabián Ruiz, on parlerait beaucoup plus de lui. Nous vivons avec lui, nous connaissons sa valeur», assurait Luis de la Fuente durant l’Euro. C’est ce sélectionneur qui l’a remis en selle avec la Roja, lui qui n’avait plus été appelé entre la fin de l’Euro 2020 (en 2021) et mars 2023. Durant la seconde partie de son mandat, et alors même qu’il lui avait donné ses premières capes en juin 2019, un certain Luis Enrique a complètement mis le milieu de terrain au placard. La raison ? Le sélectionneur le soupçonnait d’avoir fait fuiter sa composition avant la demi-finale de l’Euro contre l’Italie. L’enquête menée en interne n’a jamais rien donné et cette histoire restera probablement un mystère.
Toujours est-il que les deux hommes se sont retrouvés au PSG. Et la tendance observée durant les deux premières saisons de l’Espagnol au PSG se confirme. «Je donne toujours le maximum, que ce soit avec Paris ou en sélection, affirmait l’intéressé au Parisien avant la demi-finale entre la France et l’Espagne (1-2) à l’Euro. Après, si certains me préfèrent en équipe nationale qu’en club, je n’ai pas grand-chose à leur dire. L’essentiel est de tout donner pour mes équipes. Pour le moment tout se passe bien. Je trouve que la manière de jouer au PSG et en Espagne se ressemble beaucoup, avec des entraîneurs espagnols. Les deux adorent avoir la possession, il y a de vraies similitudes.» Mais des contextes différents.
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