Roma : le curieux début de saison de Nicolò Zaniolo
Revenu de deux ruptures des ligaments croisés, Nicolò Zaniolo connaît de nouveaux petits pépins physiques qui contrarient son début de saison. Entre ça, sa relation tendue avec les arbitres, un positionnement sur le terrain pas toujours clair et José Mourinho dans les parages, le milieu offensif italien fait face à un cocktail explosif.
C'est la soupe à la grimace pour Nicolò Zaniolo. Le génial milieu de terrain de la Roma a une nouvelle fois été victime de son corps hier face au CSKA Sofia en Ligue Europa Conférence (victoire 3-2 de la Louve). Entré après l'heure de jeu à la place de Tammy Abraham, il n'a pas terminé la rencontre, remplacé à son tour par Ebrima Darboe après 18 petites minutes de présence sur la pelouse enneigée de Bulgarie. Reparti sur le banc, Zaniolo a fini avec une poche de glace au niveau des adducteurs. Les tests effectués aujourd'hui en diront plus sur sa durée d'indisponibilité.
Le joueur de 22 ans n'aurait de toute façon pas pu être sur le terrain de La Spezia, suspendu après avoir écopé d'un nouveau carton jaune le week-end dernier lors de la lourde défaite contre l'Inter (3-0). Son retour est espéré contre l'Atalanta le 18 décembre prochain mais c'est déjà le troisième pépin musculaire du milieu offensif depuis le début de la saison. Ajouté à cela un coup reçu et une blessure au genou, le spectre du joueur fragile refait inévitablement surface. D'autant que Zaniolo offre des prestations irrégulières cette année avec la prise de fonction de Mourinho, malgré des éclairs de génie et une certaine fascination du peuple giallorosso.
Sur le terrain, ce n'est pas encore ça
En 14 rencontres de Serie A, l'Italien ne cumule qu'une petite passe décisive. Si son bilan en Ligue Europa Conférence réhausse légèrement ses stats (1 et 2 assist en 4 matchs), il est loin de ses standards des saisons 2018/2019 et surtout 2019/2020, là où a débuté son long calvaire. Victime d'une première rupture d'un ligament croisé du droit en janvier 2020, il voit son genou gauche le lâcher à son tour neuf mois plus tard, alors qu'il est avec la sélection italienne, et bien décidé à intégrer la liste de Mancini pour l'Euro. C'est peine perdue. Sa saison blanche le contraint à regarder ses fratelli soulever le trophée Henri-Delaunay sans lui en juillet 2021.
Forcément après quasiment un an et demi sans jouer, on comprend que le retour est difficile. D'ailleurs lors de la 1ère journée de Serie A, il est exclu face à Fiorentina. Pour une partie des observateurs, Zaniolo est carrément dans le viseur des arbitres, alors qu'il est lui-même la cible de traitements de faveur de la part des défenses. Déjà averti six fois en 14 matches de Serie A, il est trop souvent réprimandé pour un joueur à ce poste-là, à l'instar d'un Verratti par exemple. «Zaniolo a été massacré par les joueurs de Bologne», s'était même emporté Mourinho auprès de DAZN il y a dix jours, avant de tenir des propos-chocs dont il a le secret.
Dans le viseur des arbitres
«On sent clairement le traitement qui lui est réservé. J'ai dit tout ce que j'avais à expliquer à l'arbitre qui m'a mis un carton jaune. Je terminerai par une observation. Je veux dire quelque chose qui va probablement à l'encontre de mes intérêts : si j'étais Nicolò Zaniolo, je commencerais à penser à ne pas rester en Serie A. Je me sens mal pour lui, il est en train de souffrir. Si j'étais lui j'irais à l'étranger car pour Nicolò, il devient impossible de jouer ici.» Forcément, ces déclarations ont vite été étouffées par la direction de la Louve et la voix de Tiago Pinto la semaine suivante.
«Je ne connais pas bien l'italien, mais ces dernières semaines, j'ai été attentif à ce que les gens disent. Nicolò est considéré comme un grand espoir du football italien. C'est pourquoi nous devons le protéger et le respecter. Il ne peut pas continuer à subir des fautes sans qu'elles ne soient sifflées. Il a un potentiel incroyable et je pense que la Roma et le football italien ne veulent pas qu'il s'en aille» tempérait le directeur général de la Louve. Son contentieux avec les arbitres et son positionnement sur le terrain commencent visiblement à peser sur les épaules du joueur.
Une relation ambivalente avec Mourinho
Ses rapports avec Mourinho semblent encore être au beau fixe mais Zaniolo a du mal à trouver ses repères sur le terrain. D'abord aligné à un poste milieu offensif droit, qui est sa place habituelle, il a été testé en faux neuf et même en avant-centre. «Je peux jouer dans l'axe, sur un côté, je peux plus ou moins aller n'importe où devant, expliquait l'intéressé après le large succès 4-0 contre Zorya Louhansk. Le coach me dit d'y jouer et je suis à l'entière disposition de l'équipe. S'asseoir sur le banc m'a fait réfléchir, j'ai accepté les décisions de l'entraîneur. J'aime être sous pression et donner ma réponse sur le terrain.»
La presse italienne a parlé d'une brouille entre l'international italien et le technicien portugais pour des raisons d'ordre tactiques mais tout semble avoir été remis à plat. «Mourinho m'a appris à ne pas me contenter d'une bonne performance, que nous devons toujours demander plus à nous-mêmes et continuer à nous améliorer.» Reste que les performances de Zaniolo ne sont toujours pas celles du passé et entre l'invitation à un départ de Mourinho, les légères frictions avec son entraîneur et les arbitres, en plus de sa réputation de joueur fragile, le joueur dans le viseur de Tottenham et de Newcastle notamment vit un début de saison agité.
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