Au terme d'un match très rythmé où chaque équipe a eu ses temps forts, la Croatie et la Belgique se sont quittées sur un match nul 0-0, permettant au vice-champion du monde de se hisser en 8e de finale. Les Diables Rouges, eux, restent à quai.
Après-midi de finales dans le Groupe F. En plus du duel entre le Maroc et le Canada, on avait ce sublime choc entre la Croatie et la Belgique. Si la bande de Luka Modric pointait à la première place et pouvait éventuellement se contenter d'un nul, voire même se qualifier avec une défaite, les Diables Rouges, troisièmes, se devaient de gagner pour passer. Dès l'entame de ce match, les Belges passaient donc à l'attaque et montraient un meilleur visage que sur leurs deux premières sorties. Les troupes de Roberto Martinez multipliaient les assauts et Dries Mertens, préféré à Eden Hazard cet après-midi et servi par De Bruyne, manquait une sacrée occasion (13e).
Et quelques minutes plus tard, sacrée frayeur pour nos voisins puisqu'après une intervention de Carrasco sur Kramaric, l'arbitre indiquait le point de penalty, avant de se raviser après avoir vu la vidéo (15e). Un fait de match qui a un peu calmé le rythme, avec des Diables Rouges redevenus plus prudents, et des Croates un peu plus offensifs. Les premiers avaient le ballon et tentaient des choses, mais faisaient face à une bonne défense du finaliste du dernier Mondial. Mertens ne parvenait pas à contrôler un bon ballon de Dendoncker dans la surface (42e).
Lukaku change tout mais se rate face au but
Au retour des vestiaires, Martinez faisait un choix fort : exit Mertens, pourtant assez remuant devant, et place à Romelu Lukaku. Cette entame de deuxième période était plutôt animée, avec la première grosse occasion croate notamment : une énorme frappe de Kovacic bien sortie par un Courtois décisif (48e). La Croatie était supérieure sur ce début de deuxième round et le portier du Real Madrid devait encore intervenir, sur Brozovic cette fois (54e), puis, sur son coéquipier Luka Modric dans la foulée. Mais c'est bien la Belgique qui s'offrait la meilleure occasion de cette première heure de jeu. Carrasco slalomait dans la surface puis se heurtait à Juranovic. Derrière, le ballon revenait sur Lukaku qui, face aux cages vides, touchait le poteau (60e) !
L'attaquant de l'Inter manquait, une minute plus tard, une autre superbe occasion, avec une tête bien au-dessus des cages sur un centre parfait de De Bruyne (61e). La rencontre avait pris un tournant plus que plaisant, et Luka Modric butait encore sur son gardien à Madrid (67e). Puis, comme ce fut le cas en première période, le rythme a un peu baissé, jusqu'aux dix dernières minutes où la Belgique est repartie à l'assaut. Lukaku, sur un centre tendu de Meunier, ne pouvait pas trouver le cadre (87e), avant de rater une énième grosse occasion pratiquement sur la ligne (90e). Le score n'a finalement pas bougé et est resté sur ce 0-0, et la Belgique, troisième et un peu malheureuse aujourd'hui, prend la porte ! La Croatie est qualifiée, tout comme le Maroc, tombeur du Canada.
L'homme du match : Gvardiol (7,5) : lui aussi est solide, il a tenté souvent de longs ballons, réussissant d'ailleurs une belle balle en profondeur pour Perisic. Il a remporté un duel sur les deux qu'il a eus à jouer dans ce premier acte. Il intervient de belle façon sur un centre venu de la droite (48e). Le véritable patron, c'était lui, il s'est même permis des montées balle au pied plus qu'intéressantes. Auteur d'une intervention exceptionnelle devant Lukaku (90e +2)
Croatie :
Livakovic (6,5) : durant toute la première période, le portier croate n'a pas eu grand-chose à faire tant sa défense a été impériale. Quand, les joueurs belges ont réussi à déborder cette défense, ils n'ont pas réussi à cadrer une frappe. Il fait son premier arrêt, facile, sur une tête de Lukaku (49e). Une nouvelle fois énorme devant Carrasco, puis sauvé par son poteau (60e).
Juranovic (4,5) : c'est un défenseur latéral remarquablement étrange. Il est capable d'imposer son physique dans les duels, de faire mal à l'adversaire et de dégager en touche, tout comme se projeter et tenter de jolis centres. Si on devait résumer sa première période, ce serait comme ça. Il gâche une belle occasion en centrant très mal (61e).
Lovren (5) : l'ancien Lyonnais fait figure d'ancien et donc de patron dans cette défense croate. En première période, il a été impérial, faisant une interception et en bloquant un tir dans un angle sacrément fermé de Yannick Carrasco. Il a plus de mal en seconde période, mais en même temps Romelu Lukaku est entré à la pause. Il aurait pu d'ailleurs payer cher son manque d'intervention devant Lukaku (90e).
Gvardiol (7,5) : voir ci-dessus.
Sosa (5,5) : il est un peu plus fin que son compère du côté droit et jouer avec Ivan Perisic doit être un pur régal tant offensivement que défensivement. On l'a beaucoup vu sur son flanc gauche à centrer. Petit point noir, les occasions les plus dangereuses des Belges viennent de son côté. Toujours aussi actif en seconde période, il a beaucoup combiné avec Perisic.
Brozovic (6) : Marcelo Brozovic est un joueur complètement sous-côté. Il est capable de bien défendre, mais il excelle surtout dans le fait de conserver la balle sous pression. C'est dans ce registre là qu'on l'a le plus vu en première période, combinant parfaitement avec Kovacic et Modric. Toujours aussi précieux dans les sorties de balle lorsque les siens étaient sous pression en seconde période.
Modric (6,5) : avoir un tel joueur dans son effectif donne souvent plus d'espoir. Extérieur du pied, plat du pied, choses simples. Voici ce qu'il a fait en première période. Si les Belges voulaient espérer quelque chose, il fallait un peu mieux le bloquer. Toujours aussi intenable en seconde période, il a trouvé par deux fois les gants de Thibaut Courtois.
Kovacic (5,5) : il a probablement été le milieu de terrain le moins en vue en première période. Il a gagné seulement deux duels sur les cinq qu'il a eus à jouer et a raté 100% de ses dribbles (deux tentés) pour une passe en profondeur réussie (sur trois). Plus offensif en deuxième, il tombe sur un bon Courtois (49e). Globalement décevant et remplacé par Lovro Majer (90e +2), qui n'a pas franchement eu le temps de se montrer, mais qui aurait pu marquer s'il n'avait pas été aussi lent (90e +4).
Kramaric (4,5) : double buteur au match précédent, l'attaquant d'Hoffenheim s'est démené sur le front de l'attaque en première période, n'hésitant pas à dézoner sur le côté droit. Il a obtenu un penalty dans un second temps refusé pour un hors-jeu d'un petit millimètre. Toujours autant de dépense d'énergie en seconde période, remplacé par Mario Pasalic (64e). Le joueur de l'Atalanta a beaucoup couru, mais a été trop peu trouvé par ses partenaires.
Livaja (4) : il est courageux. Et il fallait l'être. En première période, il a surtout servi de point d'appui pour aider le bloc à remonter sur de longs ballons. Pas toujours avec succès certes. Absolument invisible en seconde période, mais pas aidé par ses coéquipiers. Remplacé par Bruno Petkovic (64e). L'attaquant de Zagreb s'est montré tout de suite utile, notamment dos au but ou dans les airs.
Perisic (6) : si c'est l'un des joueurs les plus décisifs de sa sélection, ce n'est pas un hasard. Il aurait pu ouvrir le score dès la 10e seconde, mais sa frappe de l'extérieur fuyait le cadre. Il s'est donné à fond, comme toujours, autant défensivement qu'offensivement. Il ne lui manquait qu'un peu plus de réalisme en première période. En seconde, il a été le principal dynamiteur offensif des Croates, même s'il aurait pu glisser à Pasalic (78e).
Belgique :
Courtois (7) : pour sa 100e sélection et après une mauvaise performance contre le Maroc, le gardien était attendu au tournant. Il a d’abord eu chaud sur ce premier tir de Perisic après 13 secondes avant de vivre, finalement, une première période assez tranquille. La suite fut plus agitée avec cette claquette sur ce tir de Kovacic (49e), des interventions au sol sur des tentatives de Brozovic (54e) et Modric (55e). Le portier est aussi vigilant sur la percée du maître à jouer croate (68e).
Meunier (4,5) : à nouveau titulaire dans cette défense à 4, l’ancien Parisien a eu du mal à contrôler son couloir face aux montées de Sosa. Il a connu quelques moments de flottements, mais réalise un dégagement qui fait du bien pour venir fermer sur ce centre de Modric (19e). La Croatie a souvent utilisé son côté pour attaquer. Offensivement, il a eu du mal à se montrer. On ne l’a pas vu prendre des risques néanmoins, son centre en plat du pied est à deux doigts d'offrir le but de la qualification à Lukaku (86e). Remplacé dans la foulée par Eden Hazard (87e).
Alderweireld (5,5) : un début de match très compliqué, illustré par cette relance ratée plein axe (3e), avant de se rattraper. Il a parfois souffert des déplacements adverses ou dans les airs, mais il a su gêner et isoler Livaja. Il a davantage utilisé de longs ballons avec l’entrée de Lukaku en seconde période, ce qui a plutôt fonctionné.
Vertonghen (6,5) : en difficultés dans cette Coupe du Monde, le défenseur s’est plutôt bien ressaisi aujourd’hui. Dominateur dans le jeu aérien et agressif sur ses adversaires, il a joué dans un rôle de libéro qui lui sied mieux. Impeccable dans les duels, il a écarté pas mal de ballons chauds dans surface (15e, 27e), remportant surtout un duel très important face à Perisic qui allait se présenter seul face au but (77e).
Castagne (6) : aligné latéral gauche, le latéral polyvalent a eu un peu de mal à exister offensivement. Bousculé par les raids de Kramaric, les très nombreux renversements de jeu, et les montées de Juranovic, il a préféré se concentrer sur le travail défensif, ce qu’il a plutôt bien fait. Rarement pris à défaut, il a bien bouché son couloir, remportant des duels importants. Propre avec le ballon également.
Dendoncker (5) : titulaire au milieu cette fois, le joueur d’Aston Villa était la caution physique dans l’entrejeu belge. Ça ne s’est pas beaucoup vu, car il a passé une bonne partie du match à courir après ses adversaires. Il a tout de même bien bouché l’axe, retardant le soutien et obligeant la Croatie à passer ailleurs. Averti (66e), il s’est tout de même manqué sur quelques interventions. Remplacé par Tielemans (71e) qui a cassé une belle contre-attaque (85e).
Witsel (5,5) : sans briller, mais avec son expérience, il a su faire le dos rond quand il le fallait. Son apport physique et sa taille ont fait du bien pour écarter le danger (25e, 27e). Le joueur de l’Atlético aura été utile également dans le jeu sans ballon, venant apporter des solutions de soutien, sans grande efficacité, et comblant des espaces comme lors de ce retour dans la surface (81e). Il tarde trop à armer sa frappe plein axe (25e).
De Bruyne (6,5) : en bien meilleure forme que face au Canada et au Maroc. Le meneur de jeu a profité de ce rôle à sa mesure aujourd’hui. Il a pu distribuer quelques ballons magnifiques, comme cette occasion pour Mertens après 60 mètres de course (13e) puis celle de Carrasco dans la surface (60e). Certaines de ses actions auraient mérité meilleur sort à l’image de ce centre en retrait (62e). Une frappe en angle fermée (69e).
Trossard (4) : il a mis un certain temps à entrer en action et lorsque la machine s’est mise en route, elle a rapidement été éteinte par la Croatie. Le milieu offensif n’a pas presque pas existé dans ce match, si ce n’est sur de trop rares tentatives (22e, 37e). Il a eu du mal à avoir une influence sur le jeu dans la zone décisive. Remplacé par Thorgan Hazard (58e), dont l’entrée a coïncidé avec le temps fort belge. Le frère d’Eden a provoqué balle au pied, semant la pagaille à deux reprises dans la surface adverse.
Carrasco (5) : un match à deux visages de sa part. Les débuts ne sont pas bons entre un mauvais choix en décidant de frapper en angle fermé alors que deux coéquipiers se démarquaient (11e), et un penalty finalement non sifflé pour hors-jeu, alors qu'il avait bien touché Kramaric (15e). La suite fut plus encourageante, notamment grâce à l'entrée de Lukaku avec qui l'ailier a mieux combiné. L'ancien Monégasque manque une très belle occasion qui aurait pu offrir la qualification (60e). Remplacé par un Doku (72e) en jambes entre accélérations et crochets dévastateurs (75e, 90e+1).
Mertens (2,5) : préféré à Batshuayi et Openda en pointe, l’ancien Napolitain n’a pas brillé ce soir. Discret dans le jeu, battu dans les duels, il rate sa seule occasion en manquant le cadre sur une offrande de De Bruyne (13e). Une mi-temps à oublier. Remplacé à la pause par Romelu Lukaku (46e – note 3), qui a de suite pesé sur la défense croate. Jouant en point d’appui, il a offert des solutions en fixant des défenseurs. Une tête cadrée (48e) et surtout une frappe du droit sur le poteau où il aurait sans doute pu mieux faire (60e). Le centre de Meunier le surprend aussi, où il envoie le ballon à quelques centimètres du poteau (86e), mais alors que dire de ce geste de la poitrine alors que le but était grand ouvert (90e+1). Gvardiol lui enlève une nouvelle balle de but (90e+2). Dommage pour lui, car il a eu les situations, mais a grandement manqué de réalisme.
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