Atlético de Madrid : qui est Nehuén Pérez, relève argentine de la défense centrale colchonera ?

Le jour où Nehuén Pérez foulera pour la première fois de sa jeune carrière une pelouse vêtu de la tunique rojiblanca, affublée du numéro 18 dans le dos, il deviendra par la force des choses le 53e Argentin à représenter le club colchonero. L’Argentine, nation étrangère la plus souvent représentée dans l’histoire du club. C’est au pays d’Omar Da Fonseca et du dulce de leche, que le défenseur central, né à Hurlingham, dans la grande banlieue de Buenos Aires en 2000, a frappé ses premiers ballons. Et c’est sur les traces des plus grands que Patricio Nehuén Pérez a marché. Diego Armando Maradona, Juan Román Riquelme, Esteban Cambiasso, Fernando Redondo ou encore Juan Pablo Sorín, tous éclos aux Argentinos Juniors.

Loin de son Argentine natale, c’est sur le chemin emprunté par ses plus célèbres compatriotes, Diego Simeone, Leo Franco, Maxi Rodriguez, Sergio Agüero ou Martin Demichelis, qu’il a décidé de poursuivre sa très jeune mais prometteuse carrière. Capitaine de l’Albiceleste U20, avec qui il vient de disputer la Copa America de la catégorie au Chili (l’Argentine a terminé 2e, derrière l’Équateur), Nehuén Pérez avait servi de sparring-partner à Léo Messi, en guise de préparation à la Coupe du Monde en Russie, l’été dernier. Né le 24 juin, comme la Pulga, à treize ans d’écart, il apparaît comme un pari sur l’avenir tenté par Enrique Cerezo. Toutefois peu risqué, au vu de la somme versée par le club espagnol à son homologue argentin : 2,5 millions d’euros.

Sur les traces de José María Giménez

« Aujourd'hui, nous accueillons un joueur sur lequel nous avons misé avec détermination et en qui nous avons entièrement confiance. Nehuén Pérez remplit toutes les conditions recherchées par notre direction sportive, de jeunes joueurs avec de l’avenir », a lancé le président de l’Atlético de Madrid lors de la présentation, en grandes pompes, du jeune défenseur. La comparaison saute aux yeux. Il y a cinq ans, l'Atlético de Madrid accueillait un jeune défenseur uruguayen, en provenance du Danubio Fútbol Club. José María Giménez. Le jeune défenseur central, 18 ans alors, qui avait déjà été appelé en sélection urguayenne U20, était lancé dans le grand bain pour remplacer au pied levé un João Miranda fiévreux. Aligné avec le numéro 18 aux côtés de Godin, le 19 septembre 2013, il avait participé à la victoire de l’Atléti face à Almeria.

Si le parallèle est tout trouvé, c’est que le jeune Nehuén Pérez a toutes les chances de débuter dans les prochaines semaines, lui qui peut s'appuyer sur un coach argentin qui lui a déjà témoigné de sa confiance, « il m’a fait confiance. À chaque entraînement, il me demande de mettre beaucoup d’intensité, que je sois au niveau des autres défenseurs centraux, » a-t-il raconté lors de sa présentation. Et il arbore également l’étiquette de la relève à doucement faire basculer dans le grand bain. Outre Lucas Hernandez, annoncé avec insistance du côté du Bayern Munich, Diego Godin devrait, sauf revirement de dernière minute, faire ses adieux à l’Atlético à la fin de la saison. En fin de contrat, le défenseur de 33 ans devrait rejoint l’Inter. Reste à combler les trous d’une défense qui apparaît comme le point fort de l’effectif rojiblanco depuis plusieurs saisons.

Nicolas Otamendi, Diego Godin et… Sergio Ramos comme inspiration

Droitier d’1m86, 75 kg, même gabarit que José Maria Giménez à un centimètre près, cinq bons kilos de moins, Nehuén Pérez arrive pour concurrencer le Monténégrin Stefan Savic, où encore le jeune du cru, Francisco Montero, de deux ans son aîné, dans la charnière. Si l’on considère, évidemment, que Giménez règle des problèmes de santé récurrents. Mais il peut également évoluer côté gauche. Si au moment d’évoquer ses références son choix se porte sur le taulier de la maison, Diego Godin, « très fort au marquage et habile de la tête dans la surface adverse », déclarait-il au journal Clarin, ce sont les mouvements de son compatriote Nicolás Otamendi que le jeune défenseur essaie de copier. En 2017, le joueur évoquait également Sergio Ramos comme modèle, mais il semble s’être depuis ravisé. Pour son bien.

Cette saison, Nehuén Pérez a fait ses trois premières apparitions en Superliga argentine. Il a d’abord évolué le temps d’un match (Tigre, défaite 2-1) dans une défense à cinq, sous les ordres de l’éphémère Ezequiel Carboni, avec « El Bicho Colorado », lanterne rouge du championnat. Argentinos Juniors a ensuite confié les rênes du club à l’intérimaire Raul Sanzotti. Habitué à évoluer sous ses ordres chez les U20, le jeune défenseur a fait deux nouvelles apparitions avec l’équipe première. Six minutes lors du succès face à Banfield (0-1) et 90 minutes lors du match nul (0-0) ramené du Club Atlético Huracan. Lors de ses deux premières titularisations en pro, Pérez a à chaque fois pris un carton jaune. Un défaut qui est de nouveau apparu lors de trois des quatre rencontres disputées par le jeune capitaine de l’Albiceleste lors de la phase finale du Sudamericano U20 au Chili.

Du Futsal au brassard de l’Albiceleste U20

Malgré son jeune âge, Nehuén Pérez a déjà évolué à plusieurs postes sur le terrain au cours de sa petite carrière. Après avoir commencé en futsal, au Club Social y Deportivo Quinta de los Pibes de son quartier, en tant qu'attaquant, il a été replacé au milieu. Son arrivée dans le foot à onze a coïncidé avec son passage en défense. Un poste qu’il ne devrait plus quitter. Catapulté en sélection U17 argentine, lors du Sudamericano 2017, Pérez a survécu à l’échec de l’Albiceleste, quatrième d’un groupe B dans lequel elle terminait derrière le Brésil, le Paraguay et le Venezuela. Rafa La Casa, journaliste de l’Independiente, décrivait ses premiers pas il y a un peu plus d’un an. « Il a montré qu'il se distinguait par son aisance balle au pied et dans le jeu aérien, bien qu'il ait été difficile pour lui de gagner des duels dans la zone rivale ». Le capitaine de l’Albiceleste U20 marchera-t-il sur les traces de José Maria Giménez ? C’est tout ce qu’on lui souhaite.

| #BienvenidoNehuén ¡El argentino lucirá el dorsal 18! #AúpaAtelti pic.twitter.com/kInm9uWQfW

— Atlético de Madrid (@Atleti) 27 février 2019