Droits TV de la Ligue 1 : le patron de DAZN justifie ses prix exorbitants

Par Maxime Barbaud
3 min.
Un micro de DAZN @Maxppp

Confronté à de nombreuses critiques en raison du prix très élevé des abonnements pour regarder la Ligue 1, le patron de DAZN a tenu à se justifier.

L’aube d’une nouvelle saison de Ligue 1 n’a jamais connu pareils remous. Des diffuseurs ont bel et bien été trouvés pour la période 2024-2029 mais dans quelles conditions… DAZN a fini par remporter la mise contre 400 M€ (en moyenne par saison) pour diffuser 8 matchs par journée. beIN Sport récupère quant à lui la dernière rencontre moyennant 100 M€ à l’année (dont 20 M€ en sponsoring lié au Qatar). Avec cela, la LFP atteint les 500 M€. C’est déjà ça, même s’il fut question du milliard d’euros, avant d’être plus raisonnable en espérant entre 700 et 800 M€.

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L’inconnu demeure maintenant dans le comportement du consommateur. beIN Sports a maintenu son abonnement à 15 euros par mois permettant d’avoir accès à 1 match de L1, à la Ligue 2, la Coupe de France, la Liga, la Bundesliga et la Süper Lig, en attendant peut-être la Serie A. Pour DAZN en revanche, les critiques fusent depuis la commercialisation de ses différentes formules. La plateforme propose deux possibilités d’abonnement, une première à 14,99€ par mois (avec engagement sur 12 mois) pour regarder un match seulement de L1 par journée (l’un des trois du dimanche à 17h), une seconde à 29,99€ mensuels pour les 8 rencontres.

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Shay Neguev : «29,99 € par mois est un juste prix»

Avec de tels tarifs, supérieurs à ce que proposait Prime Video par exemple, DAZN prend le risque de ne pas atteindre ses premiers objectifs en termes d’abonnés, soit entre 1 million et 1,5 million (puis 2 à 3 millions sur le long terme) selon son patron Shay Segev. «Le prix est le résultat de deux facteurs principaux, se défend-il dans les colonnes de L’Equipe. Le prix que nous payons à la LFP pour les droits et le volume de personnes susceptibles d’acheter ce produit. Ce prix a été établi aussi sur la base de notre expérience sur les marchés voisins et nous estimons qu’il correspond à la valeur de l’offre que nous proposons (L1, Betclic Élite de basket, boxe, MMA, ligues féminines de foot).»

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Il assure également être prêt à l’avenir à revoir ses tarifs en créant de nouvelles formules d’abonnement (pay-per-view), et en fonction de ce dont DAZN dispose dans son catalogue. Selon lui, l’abonné de Ligue 1 n’est pas qu’un simple consommateur de football, il participe à tout un éco-système. «29,99 € par mois, pour notre offre en France, est un juste prix. En prenant en compte les différentes formules, nous avons besoin de 1,5 million d’abonnés ne serait-ce que pour couvrir nos dépenses. Le consommateur doit comprendre qu’il ne paye pas DAZN, il paye la Ligue et les clubs. Parce qu’en fin de compte, si cela ne fonctionne pas, qu’est-ce que cela signifiera pour le football français ? Nous devons assurer un minimum de valeur», assure le quarantenaire.

Eviter le fiasco

Pour attirer le consommateur, le Netflix du sport est prêt à faire bouger les lignes et à sortir du schéma traditionnel (match gratuit sponsorisé, abonnement dédié au smartphone). Shay Seguev veut à tout prix éviter un nouveau fiasco de l’ordre de Mediapro, lequel s’était désengagé après six mois seulement pour la période d’après covid. À l’époque, le groupe audiovisuel espagnol avait proposé un abonnement à 25 euros par mois. L’inflation est passée par là et DAZN, déjà rompu en matière de diffusion sportive, voit à long terme même si la LFP a préféré assurer ses arrières en fixant une clause de sortie au bout de deux ans si les objectifs ne sont pas remplis.

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